ActualitésDOSSIERS :: Procès gouvernement Tiao 3 : Nouveau rendez-vous pour le 8 mai (...)

« Même si le procès est reporté 40 000 fois, ils finiront pas juger », clame Victor Pouahoulabou, président des familles des victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, rencontré peu avant l’ouverture de l’audience. Ouvert mercredi dernier, le procès du gouvernement Tiao 3 a effectivement repris ce jeudi 4 mai 2017, conformément à son renvoi. Mais, il sera de nouveau renvoyé au lundi 8 mai prochain, sur requête des avocats commis d’office aux ex-ministres Baba Hama et Baba Démé.

Le procès qui fait couler beaucoup d’encre et de salive, s’est ouvert dans la matinée du jeudi 4 mai. Poursuivis dans le cadre de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 pour « complicité d’homicides volontaires », « coups et blessures volontaires », Luc Adolphe Tiao et une vingtaine de membres de son gouvernement, étaient de nouveau sur le banc des accusés.

Cette fois, la plupart des avocats sont présents, même ceux de Blaise de Compaoré, notamment le Bâtonnier Pierre-Olivier Sur, mais le procureur général, se basant sur les termes du code de procédure pénal, soutient :’’ Le prévenu qui comparaît a la faculté de se faire assister par un défenseur, a contrario, le prévenu qui ne comparaît pas, n’a pas la possibilité de se faire assister par un défenseur ‘’. Les avocats de Blaise Compaoré, Maîtres Pierre-Olivier Sur et Abdoul Ouédraogo, insistent pour soumettre une lettre de constitution à l’examen du président de la haute cour de Justice, Mathieu Ouédraogo, mais celui-ci va vite leur signifier qu’ils n’ont pas droit pas à la parole, leur client étant absent.

A l’appel des accusés, on note les mêmes absents du 27 avril dernier. Il s’agit de Blaise Compaoré, de Lamoussa Salif Kaboré (Mines et Energie), Marie Lucien Bembamba (Economie et Finances), Koumba Barry (Education nationale), Assimi Kouanda (ministre d’Etat, chargé de mission auprès du président du Faso), et Tinga Jérémy Ouédraogo (Ressources animales). Un autre témoin comme le Général Gilbert Diendéré, est également inscrit sur la liste des témoins absents.

‘’Cette demande de renvoi n’est pas de trop’’

Idrissa Badini, l’avocat de Baba Démé (ancien ministre délégué aux infrastructures) confie que c’est seulement le mercredi, 3 mai (la veille de l’audience) qu’il a reçu une partie des pièces du dossier, par l’intermédiaire de Maître Odilon Gouba, qui assure la défense de Baba Hama ( ministre de la culture). Ces deux avocats nouvellement constitués demandent un renvoi.

Me Odilon Gouba, avocat de Baba Hama soutient qu’il n’est pas présent devant la haute cour de justice pour faire de la figuration. De son avis, cette demande de renvoi n’est pas de trop, la justice ne doit pas se faire dans la précipitation, mais plutôt, lentement et surement.

Pour le ministère public, la demande des conseils est légitime, mais les deux conseils peuvent se retirer car les clients peuvent être jugés en fin de rôle. ‘’Il y a 25 personnes ici, on ne peut tous les juger aujourd’hui, ni demain, si on les juge en fin de rôle, ils ont nécessairement de temps pour préparer leur dossier’’, a suggéré le procureur général. Des arguments que le conseil réfute totalement, notant qu’il est question d’un dossier unique, ce sont les mêmes infractions, dans les mêmes circonstances de temps et de lieu.

L’ensemble des avocats s’allient pour demander un renvoi du procès, mais le ministère public semble resté ferme sur sa position. Pour lui, la commission des avocats devant la haute cour de justice est d’ailleurs une faveur et non un droit. La défense quant à elle, clame qu’il s’agit d’une obligation légale et non une faveur.
Il s’en suit alors une série de plaidoiries pour demander le renvoi du dossier car pour l’ensemble du conseil, un avocat ne peut pas s’autoriser à faire de l’improvisation. Le doyen des avocats, Me Titinga Frédéric Pacéré finit par s’inscrire dans cette optique, suppliant la cour d’accéder à la requête des conseils.

Après une deuxième suspension de 15 minutes (la première étant pour statuer sur la composition irrégulière de la haute cour de justice constatée par les conseils), celle-ci finit par accéder à la requête des conseils. L’audience est renvoyée au lundi 8 mai à 9 heures. Un délai jugé insuffisant par Me Idrissa Bandini, qui confie cependant : « Nous allons nous défoncer pour qu’un minimum de préparation et de défense idoine soit assurée ».

Les familles des victimes, quant à elles, veulent que justice leur soit rendue. A ce sujet, le président des familles des victimes de l’insurrection populaire fonde l’espoir sur la justice. « Nous sommes-là pour les encourager dans leur travail, du moment que ce ne sont pas de juges ordinaires. Ce sont des juges de la haute cour de justice, ils doivent juger les bourreaux qui ont tué nos enfants », a signifié Victor Pouahoulabou.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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