Actualités :: Campagne agricole : Luc Adolphe Tiao dans les champs du sud-ouest

Le premier ministre était dans les champs de la région du Sud-Ouest les 13 et 14 août 2014. Le chef du gouvernement est allé constater de visu l’état de la campagne agricole, discuter avec les acteurs et leur apporter du soutien. Traditionnellement bien arrosée, cette région a connu ou connait une pluviométrie capricieuse cette année. C’est une situation dans l’ensemble disparate entre les provinces de la région. Mais, les yeux levés vers les cieux, les producteurs espèrent que les gouttes précieuses tomberont en quantité suffisante pour que la campagne soit fructueuse.

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Généralement bien arrosée, la région du sud-ouest a vécu ou vit encore une pluviométrie capricieuse cette année. La situation n’est cependant pas alarmante. Mais puisque le stress hydrique est rare dans cette partie du pays, il inquiète. Le premier ministre dit avoir choisi cette région pour la situation relativement difficile qu’elle vit. Dans les provinces de la Bougouriba et du Ioba, le développement des cultures est moyen. Selon Célestin Pascal Kaboré, directeur régional du ministère de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, les stades phénologiques les plus dominants pour les céréales sont la montaison, la floraison et un début d’épiaison pour le maïs. Quant aux deux autres provinces de la région, Poni et Noumbiel, les spéculations sont en général aux stades de plantule et montaison.

« Ces visitent nous permettent d’améliorer nos politiques, nous voyons que d’année en année, les décisions que nous prenons à l’issue de ce genre de tournée permettent d’apporter des solutions aux préoccupations des paysans. Je voudrais les encourager et leur dire de tenir bon » a précisé Luc Adolphe Tiao, comme pour dire que ce n’est pas de la routine.

Les plantes ont soif

La poche de sécheresse a affecté l’ensemble de la région entre avril et juillet. Mais les pluies commencent à tomber et le retard se rattrape progressivement dans l’ensemble. Ce n’est pas le cas pour certaines zones qui craignent le pire. Dans le Noumbiel par exemple, il ne pleut pas ou du moins, les pluies sont mal reparties dans le temps. Le bas-fond rizicole aménagé de Ouadiel attend désespérément pluie. La dernière, date du 24 juillet. Et depuis, plus rien, d’où l’inquiétude des producteurs des 5 villages qui exploitent le site. Les grandes pluies qui tombent ne peuvent être retenues par manque de barrages ou de rivières dans les différentes parties de la région. Le premier ministre a indiqué qu’« avec la pluviométrie devenue capricieuse, il faut s’orienter résolument vers la recherche de variétés plus résistantes dont le rendement peut être élevé. Il faut investir également davantage dans la réalisation de retenues d’eau. Pendant longtemps, cette zone n’a pas pu bénéficier de retenues parce qu’on se disait qu’il y avait naturellement de l’eau. On a focalisé les barrages dans le centre et le nord de notre pays ». Dans un contexte marqué par le changement climatique il a prôné l’adaptation des producteurs à cette nouvelle donne. Il ne faut plus continuer à compter sur la pluie, a-t-il poursuivi.

Les encadreurs agricoles insuffisants

Ils sont aux cotés des producteurs pour des appui-conseils. Les encadreurs sont un maillon essentiel pour l’amélioration de la production agricole mais leur nombre est insuffisant. Selon le ministre de l’agriculture, Mahama Zoungrana, la moyenne doit être d’un encadreur pour moins de 10 villages. La réalité est loin de là. Chaque encadreur a en charge 30 villages. Pour le premier ministre, c’est un aspect important à prendre en compte parce qu’il ne s’agit pas d’avoir de grands espaces, mais surtout d’être bien encadré. « Tant qu’il n’y aura pas de spécialistes pour encadrer les producteurs », nos efforts seront vains, a dit le chef du gouvernement.

Les producteurs rencontrés ont noté une amélioration dans l’obtention des intrants (engrais et semences) ces dernières années. Cependant, l’engrais que l’Etat subventionne pour eux ne permet pas de couvrir tous les besoins. Le premier responsable de l’agriculture s’est réjoui que les paysans réclament, parce que ces derniers qui étaient réticents à son utilisation, il y a quelques années, ont maintenant compris son importance. Cependant, il a noté que la demande est forte si bien qu’il est difficile de la satisfaire. Mais l’implantation d’une usine nationale de production dans les années à venir contribuera à couvrir la demande sans cesse croissante.

L’équipement agricole qui fait défaut aux paysans a été également relevé par ceux-ci. Les efforts sont faits pour mécaniser l’agriculture, mais il est impossible de satisfaire tout le monde. Les autorités ont de ce fait, plaidé pour le regroupement des paysans en pool, pour utiliser par exemple les tracteurs ou autres outils qui sont mis ou seront mis à leur disposition.

Des producteurs leaders

Le premier ministre a également rendu visite à des producteurs dont les pratiques innovantes font d’eux des agriculteurs modernes qui peuvent inspirer les autres. Fait partie de ceux-là, Bertrand Somé dans le village de Gnaba, commune de Diébougou. Ce dernier a réussi à faire de la récupération des sols dégradés, sa chasse gardée et son expérience est concluante. Sa production agricole en bonne évolution contraste avec celle des autres villageois.

Un autre modèle qui a reçu la visite du chef de gouvernement, c’est Nahondomo Pallenfo qui a développé une variété de manioc, c’est lui le principal fournisseur de boutures à l’ensemble des producteurs de manioc du pays. Dans le village de Tonkar dans la commune de Gaoua, ce producteur qui y exploite plus de 150 hectares le long du fleuve Poni, cultive du manioc, du riz, de l’arachide et du maïs. Il attend un bénéfice net de 49 millions de FCFA à la fin de la saison. Très admiratif, le premier ministre a souligné qu’il est la preuve qu’on peut devenir riche en travaillant la terre.

Quant à Somda Sylvain à Ouizine dans la commune de Dissin, il a compris l’importance des fosses fumières. Il en a développé 9 ce qui lui permet d’avoir des rendements importants sur ces sols.

Un agropole dans le sud –ouest

Luc Adolphe Tiao et sa délégation ont aussi visité le bas-fond rizicole de Oronkua dans la province du Ioba, l’unité de transformation du manioc de Diébougou, et la ferme avicole de Colette kambou à Gaoua. A chaque étape, le premier ministre a remis du matériel de production constitué essentiellement de charrettes, des brouettes et des tricycles pour l’irrigation de complément.

Pour une réponse globale face aux difficultés relevées par les acteurs, le chef du gouvernement a estimé qu’il fallait développer un agropole dans la région « à l’instar de ce qu’on a pu faire avec le MCA (Ndrl, Millenium Challenge account) dans le Sourou. Le potentiel existe, il est énorme, les terres sont bonnes, il y a des fleuves. Il s’agit maintenant de réaliser les barrages, et de pouvoir créer de grands périmètres de culture. Cela contribuera à booster l’agriculture dans cette région, ce qui contribuera aussi à assurer la sécurité alimentaire ».

Tiga Cheick Sawadogo

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