Le gouverneur de la région des Hauts-Bassins et ses collaborateurs ont animé un point de presse ce jeudi 31 juillet 2014 à Bobo-Dioulasso. Portant sur les évènements de Houndé, la conférence a permis au gouverneur de faire un état de la situation qui prévaut dans le chef-lieu de la province du Tuy après la furie des populations suite à des soupçons d’enlèvement de deux enfants par des adolescentes. En l’occurrence Mariétou Nassa et Habibou Tiemtoré.
« Tout a été complètement consumé dans le commissariat de Houndé », ces mots du gouverneur de la région des Hauts-Bassins traduisent l’étendue des dégâts de la furie destructrice des populations de Houndé. Revenant sur les faits qui avaient conduit à la mise en flamme intégrale du commissariat de Houndé le mercredi 30 juillet 2014, Joseph Nébilma Bakouan a évoqué un cas de soupçon d’enlèvement d’enfants. En effet, pour le gouverneur tout a commencé dans la journée du mardi 29 juillet 2014 suite à la détention de deux filles soupçonnées de tentative d’enlèvement d’enfants dans les locaux de la police. Et c’est cet évènement qui va ébranler la ville dans la journée du mercredi 30 juillet 2014. Dans une furie destructrice, plus d’un millier de personnes, après une première tentative avortée vont mettre le commissariat à feu. En espace de quelques minutes, le commissariat va être totalement calciné.
Des armes des policiers, des voitures, des ordinateurs, des engins des policiers et des engins saisis dans le cadre des affaires judiciaire…, bref tout ce qui se trouvait dans le commissariat a été brûlé. Venus de Boromo et de Bobo, les sapeurs-pompiers n’ont pu que constater les dégâts. Partie de Bobo, la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) a pu rétablir l’ordre dans la même journée. Depuis, les policiers ont repris service et tout serait mis en œuvre pour protéger les populations et particulièrement les familles des deux filles soupçonnées dans cette affaire. Déjà, Marcel Paré, le Directeur régional de la police des Hauts-Bassins a laissé entendre que quarante-et-une (41) personnes ont été arrêtées dans le cadre des enquêtes.
Retour sur les faits
Selon le gouverneur Joseph Nébilma Bakouan, tout est parti d’un cas de soupçon d’enlèvement d’enfants dans la nuit du 29 juillet 2014 à Houndé. Nassa Mariétou et Habibou Tiemtoré, toutes deux adolescentes (elles ont 17 ans), résidant à Houndé vont se retrouver dans le même parage avec deux enfants (âgés de deux et de trois ans) de la même famille. Sous une pluie fine, l’on a vu ces enfants la tête enveloppée avec des sachets. Ce que des riverains vont interpréter comme une tentative d’étouffement des enfants par Mariétou Nassa et Habibou Tiemtoré afin de les emporter. Soupçonnées de tentative d’enlèvement d’enfants, les deux filles vont être arrêtées par des riverains. La tension monte, et des personnes craignant pour la vie des filles alertent la police. Alertée, la police fait le déplacement et l’opération aboutit à l’arrestation des deux filles. Pour raison de sécurité, les deux filles et la mère d’une d’entre elles vont être exfiltrées et déférées au parquet de Boromo pour la suite des procédures. De rumeur en rumeur, le mercure monte à Houndé et des « assaillants » vont encercler le commissariat tout au long de la nuit du 29 juillet 2014.
Avec comme ambition d’enlever les deux filles des mains de la police afin de les lyncher. Après avoir appris que leurs « proies » n’étaient plus à Houndé, les manifestants décidèrent de mettre le commissariat à feu. De négociation en négociation, les uns et les autres reviendront à de meilleurs sentiments. A 24 heures, le pire était évité et nul n’imaginait encore un quelconque dérapage. C’est donc à la surprise générale que la vingtaine de policier du commissariat a vu déferler plus d’un millier de personne dans la journée du mercredi 30 juillet autour de huit (8) heures. Face à l’intention manifeste du groupe de tout brûler, les policiers ont opté de « baisser les armes » pour ne pas faire de drame. Impuissants, ils ont assisté à la mise en feu de leur commissariat.
Ousséni BANCE
Lefaso.net
