Les jeunes de Zogona, quartier situé au secteur 13 de Ouagadougou, estiment que leur terrain de football a été illégalement vendu à un particulier. Pour manifester leur mécontentement, ils ont organisé un sit-in le 9 janvier 2012. A l’issue de ce sit-in, ils ont formulé une recommandation à l’endroit du maire de l’arrondissement de Nongr-Maasom, Zakaria Sawadogo, venu discuter avec eux.
La matinée du lundi 9 janvier 2012 aura été particulièrement chaude à Zogona. Et pour cause, les jeunes ont manifesté pour réclamer la restitution de leur terrain de football. Selon le président de l’association des jeunes de Zogona, Souleymane Koanda, le terrain d’environ 6000m2, un espace vert, était utilisé comme lieu de rencontre et de sport pour les jeunes du quartier. Un jour, ils apprennent que le terrain a été vendu à 85 millions de F CFA à un particulier. Les jeunes manifesteront une première fois le 20 décembre 2011. Ils seront alors reçus par le maire de l’arrondissement de Nongr-Maasom, Zakaria Sawadogo, avec lequel des discussions seront menées.
Et juste après, ce sera le silence radio du côté de la mairie. Alors que pendant ce temps, "les habitants de Zogona assistent à un dépôt massif d’agrégats de construction sur le terrain, lesquels agrégats occupent une partie de l’aire de jeu par endroits », s’offusque le président de l’association des jeunes de Zogona, Souleymane Koanda. Et ce dernier d’inviter le maire de l’arrondissement de Nongr-Maasom, Zakaria Sawadogo, à débarrasser le terrain de ces agrégats dans les 72 h à suivre ; faute de quoi, il promet que leur mouvement passera à la vitesse supérieure. Quant au maire de l’arrondissement de Nongr-Maasom, Zakaria Sawadogo, il a d’abord infirmé l’information selon laquelle le terrain en question serait un espace vert. Il a ensuite fait le point sur les propriétaires du terrain litigieux. "Le terrain en question appartenait à un professeur d’éducation civique de l’Université de Ouagadougou du nom de Paul Traoré, à l’époque de la révolution.
Ce dernier envisageait de construire un complexe sportif ; chose qu’il n’a pas pu réaliser faute de moyens ». Et le maire d’ajouter : "Il a donc vendu le terrain à un commerçant qui lui, répond au nom de Pascal Nikiéma. Celui-ci voulait construire un hôtel sur les lieux et je lui ai demandé de céder au moins 200 m2 aux jeunes pour leurs pratiques sportives ». C’est ensuite que le maire a lancé à l’endroit des jeunes : "Je suis de votre côté". Une chose à laquelle, furieux, les jeunes affirment ne pas croire. "Si cela est vrai, débarrassez le terrain du sable et autres gravillons qui s’y trouvent", lancent-ils. Mais pour le maire Zakaria Sawadogo, cette requête dépasse ses compétences. Pour affirmer sa bonne foi, il a confié que sept ans durant, il a fait de son mieux pour que l’actuel propriétaire du terrain, Pascal Nikiéma, ne construise pas son hôtel avant d’avoir cédé une portion aux jeunes.
Mais, à en croire Zakaria Sawadogo, celui-ci s’est toujours montré réticent. "J’ai même fait venir la police pour saisir son matériel", a déclaré le maire. Ce dernier estime que seul le dialogue peut permettre de trouver un compromis sur la question. Par conséquent, il a invité les manifestants à libérer la voie et à venir poursuivre le dialogue avec lui. . Il faut noter que la police nationale était, elle aussi, sur les lieux pour éviter que les choses ne dégénèrent. Quand nous quittions les lieux, à 9h 47mn, les manifestants se dirigeaient vers le terrain. Là, ils disaient aller pour nettoyer les alentours, pour démontrer qu’ils tiennent à leur chose. Affaire à suivre donc.
Oumar KONATE (Stagiaire)
Le Pays
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