Actualités :: Départ de Shell du Burkina : Les travailleurs exigent d’abord d’être (...)

Les travailleurs de Burkina & Shell sont plus qu’inquiets depuis que sur Radio France internationale il était question du retrait de Shell de l’Afrique. Après avoir eu la confirmation de cette nouvelle auprès des hauts responsables de la société, ces derniers exigent « un dédommagement conséquent d’abord » avant le départ de Shell. C’est ce qu’ont laissé entendre les délégués du personnel de Burkina & Shell le samedi 8 mai 2010 à la Bourse du travail à Ouagadougou.

Burkina et Shell est une société anonyme de droit burkinabè qui opère dans notre pays depuis 1955. Le groupe Shell détient actuellement 59% des actions contre 10% à l’Etat burkinabè. Forte d’un réseau de 33 stations- service et d’importants clients consommateurs (Essakane, Somita, Sonabel, Sofitex, Fadoul, Cogeb…), la société compte actuellement 32 employés permanents contre 76 en 2005. Elle emploie indirectement plus de 600 personnes à travers des relations contractuelles.

Dans la déclaration liminaire, Aimé Benoît Compaoré, entouré des deux autres délégués, Moussa Ouédraogo et Silvestre W.R. Ouédraogo, a indiqué qu’en début janvier 2010, après l’information donnée par RFI sur le départ éventuel de Shell du continent africain sans dédommager son personnel, le groupe Shell a répondu, par une correspondance, au personnel qu’il s’agissait de rumeurs non fondées.

En mi-mars 2010, toujours sur la radio, il est question des détails et des conditions de départ de Shell, a relevé le délégué qui précise que c’est en ce moment que le Groupe s’est vu obligé de se dédire en confirmant son départ de l’Afrique sans dédommagement du personnel, en rassurant que les emplois seraient sauvegardés.

Les représentants des travailleurs, faisant foi à un accord signé en 2006 entre Burkina & Shell et le personnel prenant en compte les cas de départs négociés, les transferts, etc., exigent donc d’être dédommagés conséquemment. Ils ont pris d’ailleurs l’exemple de leurs camarades qui avaient été dédommagés, conformément audit protocole, avant d’être transférés au nouvel acquéreur, lorsque Shell a décidé, en 2008, de l’externalisation de l’activité informatique.

S’agissant de la sauvegarde des emplois, les conférenciers ont estimé que cela ne constitue pas une gratification de la société mais émane plutôt du respect des lois et textes en vigueur (article 91 du code de travail du Burkina). Et à ce niveau, disent-ils sceptiques, qu’est-ce qui prouve qu’Oil Libya, qu’on dit être le nouvel acquéreur qui aurait déboursé 1,3 milliard de dollars, ne les mettra pas dans la rue 1 ou 2 ans après. « On a de nombreuses situations similaires dans notre pays qui se sont achevées de manière dramatique », a déploré Aimé Benoît Compaoré.

Les employés de Burkina & Shell ont exhorté l’appui des autorités compétentes, de la population, des médias dans la revendication de leurs droits qui s’articulent autour des points suivants : le respect du protocole signé entre la société et le personnel ; la mise en place de la retraite complémentaire comme dans les autres pays ; le paiement d’une prime de cession à l’ensemble du personnel pour avoir amené l’entreprise à de très bons résultats ; la garantie par des accords écrits, des avantages et acquis sociaux du personnel avec le nouvel acquéreur.

Les délégués du personnel ont tenu à lever toute équivoque en faisant savoir que Shell ne se retire pas de l’Afrique notamment du Burkina Faso parce que sa situation est déficitaire. La preuve, en 2009, dans notre pays, la société a même fait le meilleur résultat financier du groupe Afrique. Selon eux, c’est un changement de stratégie du groupe qui ne veut plus faire de la distribution car cela demande, entre autres, des investissements et ce serait moins rentable. Ainsi, c’est l’intervention en amont (gestion des puits de pétrole) qui intéresserait Shell.

Le retrait du groupe va donc concerner 21 pays africains, exceptée l’Afrique du Sud. Concernant le montant de dédommagement exigé par les travailleurs, même si les animateurs de la conférence ont évoqué des clauses confidentielles, ils ont, toutefois, mentionné que c’était l’équivalent de quelques années de salaire brut entre 12 et 30 mois, avec en sus une couverture médicale .

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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