Actualités :: SIDA : Lettre ouverte au maire de Baskuy

Dans la lettre ouverte dont teneur suit, le président du comité du secteur 1 de lutte contre le VIH/Sida et les IST s’inquiète de la léthargie que connaît cette structure. Et ose espérer que ce n’est pas parce qu’il est militant du FFS que la mairie de Baskuy ne manifeste pas un intérêt particulier audit comité.

La lutte contre le VIH/Sida constitue aujourd’hui une préoccupation tant pour les populations profondément éprouvées par la disparition de proches que pour les responsables dont le souci majeur est d’organiser et de coordonner toutes les actions tendant à la maîtrise de cette maladie.

C’est dans ce sens, nous le pensons, que l’idée de la création de Comités des secteurs d’arrondissement pour la lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (CSALS) dans l’arrondissement de Baskuy avait été lancée par les responsables.

L’arrêté n°2003-036/CO/ABSK/M/SG du 15 avril 2003 portant création, composition, attribution et fonctionnement dans les secteurs de l’arrondissement de Baskuy des comités ci-dessus évoqués a marqué la volonté de ces responsables locaux le mettre en place des structures locales capables d’élaborer et de mettre en œuvre des microprojets de lutte contre le Sida et les IST. Les comités de secteurs dont il s’agit ici devaient servir de relais entre le secteur et le Comité d’arrondissement pour la lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (CALS).

Cette initiative des premiers responsables de l’arrondissement a eu du répondant puisque les populations des différents secteurs se sont mobilisées pour son aboutissement. En effet, des comités sectoriels ont été mis en place avec des bureaux dont les membres ont été démocratiquement élus par les populations.

Aucune activité menée depuis mai 2003

L’arrêté n° 2003-038/CO/ABSK/M/SG portant nomination des membres des comités de secteurs d’arrondissement pour la lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles dans l’arrondissement de Baskuy a consacré la nomination des membres des bureaux des comités sectoriels et par là-même leur donnait le pouvoir de travailler conformément aux attributions fixées à l’arrêté n° 2003-036 ci-dessus cité.

Alors, si l’initiative de la création des comités sectoriels de lutte contre le VIH/Sida a été et reste louable, et l’engouement qu’elle a suscité au sein des populations, salutaire, force est de constater qu’aujourd’hui la dynamique insufflée au départ par les responsables de l’arrondissement s’est émoussée et les attentes des populations, largement déçues. Toutes choses qui nous amènent à nous interroger sur la volonté et les intentions réelles de ces responsables.

Depuis la mise en place des comités sectoriels (le 15 mai 2003 pour le secteur n°1, dont je suis le président) jusqu’aujourd’hui, aucune activité n’a été menée. Pas même la moindre rencontre n’a été organisée.

Ce n’est un secret pour personne que la réussite de tout projet du genre passe nécessairement par une bonne organisation au départ. Il nous paraît inadmissible que l’on puisse penser à mettre en place des structures locales de lutte contre le Sida sans imaginer ou mettre en œuvre les mécanismes qui devraient permettre leur fonctionnement effectif. Cela dénote d’une mauvaise organisation ou, à tout le moins, que l’idée de la création des comités sectoriels n’a pas été mûrie avant d’être appliquée.

Le tout n’est pas de créer des structures

Le comité d’arrondissement, auquel les comités sectoriels doivent se référer, aurait pu convoquer ne serait-ce qu’une seule rencontre pour signifier au moins cette volonté de travail qui devrait prévaloir.

Les bureaux mis en place, il aurait été plus judicieux d’instaurer une concertation entre ceux-ci et l’organe coordonnateur afin que les membres de ces bureaux et les populations qui les ont élus soient informés de ce qui entre dans la vie des structures qu’ils ont ensemble mises en place.

Sur cette base, un cadre d’échanges entre les bureaux des différents secteurs aurait pu également être créé pour permettre un partage d’expériences entre les membres. Il ne suffit donc pas de créer les structures en se dotant des bases légales, il faut aussi assurer leur fonctionnement et créer les conditions de réussite de leurs missions. Grande est aujourd’hui la déception des membres du bureau. Grande est également la déception des populations qui avaient cru en la volonté réelle des responsables de l’arrondissement de placer dans l’ordre de leurs priorités les questions de santé et notamment celle du Sida qui n’en finit pas d’endeuiller les familles.

Au demeurant, il est nécessaire que les responsables, promoteurs de cette initiative, se ravisent et prennent conscience de leur rôle dans l’aboutissement de ces « projets » pour leur propre crédibilité et pour le bien-être des populations.

Si tant est que ce rappel à nos responsables puisse contribuer à quelque chose dans les efforts de nos communautés à faire face aux multiples difficultés tant morales, psychologiques que financières causées par la pandémie du Sida, veuillez agréer, messieurs les initiateurs des CSALS, l’expression de notre profonde inquiétude.

PS : J’ose espérer que ce n’est pas mon statut d’opposant (militant du FFS) qui explique ce désintérêt de la coordination pour le comité du secteur 1, que je suis censé diriger !

Le président du comité du secteur 1 de lutte contre le VIH/Sida et les infections sexuellement transmissibles (CSALS),
Le camarade Rémy Ouédraogo (Tél : 50-33-35-48)

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