Actualités :: <I>Droit dans les yeux</I> : Les deux luttes des Africains

L’esclavage, la colonisation et même l’indépendance nous ont fait souffrir énormément et souvent, nous avons nous-mêmes, collaboré à l’augmentation de ces souffrances.

Nous devons être vigilants et surtout agir et prendre nos dispositions pour construire un avenir meilleur . Il y a beaucoup à faire, mais selon moi, il y a deux points fondamentaux que nous devons combattre.

Le premier point : L’introduction précipitée des OGM (organisme génétiquement modifié). Je ne dis pas que les OGM doivent être rejetés en bloc, mais je dis que nous devons y aller avec beaucoup de prudence. L’argument que les OGM nous sauvent de la famine est complètement faux. Le Burkina a produit en 2003 un surplus de 40% de céréales mais beaucoup de gens continuent de vivre dans une situation de famine ou de disette.

Dans notre pays, il y a des centaines de tonnes de riz que personne ne veut acheter. En Hollande et ailleurs dans le monde, des centaines de tonnes de nourriture sont détruites parce qu’il y en a trop. Une toute autre approche que les OGM est nécessaire c’est-à-dire le principe de la souveraineté alimentaire.

La souveraineté alimentaire est un ensemble de mesures qui font que le Burkina pourrait produire et acheter assez de nourriture pour toute sa population. Les OGM ne résolvent pas ce problème ; les OGM ne résolvent pas non plus le problème de la pauvreté. Presque tout le monde sait que le coton est en crise sur le marché mondial et c’est surtout nous des pays pauvres qui en souffrons énormément. Le commerce international juste et équitable nous aiderait beaucoup. Cela vaut pour le riz, le sésame, le maïs, les mangues et beaucoup d’autres produits.

Le danger des OGM est très grand. Un exemple : le mil OGM peut détruire dans quelques années toutes nos variétés de mil et le paysan sait que chaque terrain préfère une variété propre de mil.

Le coton OGM de l’Amérique est de moindre qualité que le coton burkinabè que nos paysans, avec nos chercheurs, ont développé et qui a une fibre plus longue. Le coton OGM américain détruira dans quelques années nos variétés burkinabè. Mais un danger plus grand que celui des OGM est le fait que seules les firmes internationales ont le droit de vendre les semences.

Le paysan n’a pas le droit d’utiliser sa propre semence. La firme peut ajouter un gène terminator de sorte que les plantes produisent des graines stériles. Ensuite, les engrais, les pesticides, et insecticides doivent être adaptés à ces OGM et à leur évolution et seule cette firme a le monopole de ces produits. Petit à petit, dans quelques années, les paysans seront dépendants de ces firmes archi-riches.

Nous savons déjà ce que les riches et les puissants font avec les autres : les sucer. Cette dépendance des paysans et donc celle de notre pays sera une vraie catastrophe. Ce sont les firmes internationales qui fixeront le prix de la semence, des engrais, des insecticides.

Attention aux Blancs, aux riches, à la Banque mondiale, au FMI, à tous ceux qui sont riches et puissants dans notre pays !

Le deuxième danger pour l’avenir de notre pays est la corruption. Par la corruption, le pays deviendra de plus en plus pauvre sauf pour quelques personnes riches, puissantes et corrompues.

Luttons contre la corruption qui est la gangrène de notre pays. Je sais que beaucoup de personnes ont peur de lutter contre la corruption. Je le constate tous les jours. Si vous avez peur de lutter contre la corruption, sachez que vous préparez le malheur et la misère de vos enfants et de vos petits enfants.

Commençons à construire un Burkina rayonnant par la consommation de produits burkinabè, moins de pain et de pâte car le blé vient des pays riches et notre argent va dans ces pays riches. Par contre, consommons davantage de tô, de riz burkinabè, de galettes et de bouillie qui viennent de nos paysans, et notre argent enrichit notre pays.
Notre att
itude :
- Non à la corruption
- Précaution contre les OGM
- Consommer burkinabè

Bonne nouvelle : l’Afrique a commencé de plus en plus à régler ses propres affaires : Soudan (Darfour), Congo, Côte d’Ivoire.

F. Balemans (frans_balemans@hotmail.com)
BP 332 KOUDOUGOU

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