Le ministère de la Défense et la structure Clapafrik organisent du 21 au 26 août 2007 une série de projections de films à l’honneur des anciens combattants burkinabè et africains. Les organisateurs ont animé une conférence de presse le lundi 20 août 2007 au mess des officiers pour présenter l’événement.
A la fin de la première guerre mondiale (1914-1918) l’armée coloniale, composée essentiellement de tirailleurs sénégalais, environ 181 000, a enregistré d’énormes pertes en vies humaines : 28 700 morts et 6 500 disparus. Ce n’est qu’un extrait des nombreux sacrifices, de l’avis des historiens, consentis par les tirailleurs afraicains pour libérer la France de la menace allemande. Pour freiner l’oubli des mérites de ces anciens combattants dans les guerres françaises, le 23 août de chaque année est dédié à ces derniers à travers la célébration de « La Journée des tirailleurs sénégalais ».
Une initiative du président sénégalais, Abdoulaye Wade, qui avait mobilisé à Dakar (capitale sénégalaise) ses pairs africains : Blaise Compaoré du Burkina Faso, Amadou Toumani Touré du Mali, Idriss Deby du Tchad et Mathieu Kérékou du Bénin. Dans l’optique d’accompagner cette journée consacrée aux tirailleurs sénégalais surtout africains, le ministère de la Défense et Clapafrik rendent hommage à ces derniers par une « Semaine de cinéma contre l’oubli » SEMCO 2007dont le thème est : « Les tirailleurs africains et les guerres françaises ». Au programme de l’événement 8 films sur les réalités des anciens combattants.
Parmi lesquels « Tasuma » de Daniel Kollo Sanou, « Indigènes » de Rachid Bouchareb, « Camp de Thiaroye » de Sembène Ousmane. Lors de la conférence de presse des organisateurs de la semaine, le lundi 20 août 2007 au mess des officiers, le lieutenant-colonel Moussa Cissé, représentant le ministre de la Défense, a expliqué que la manifestation vise à contribuer à la reconnaissance du mérite des anciens combattants.
A cela s’ajoutent, selon lui, d’autres objectifs : « Contribuer à la valorisation de la mémoire collective et faire ainsi barrage à l’ignorance et à l’intolérance, valoriser la documentation vivante sur l’histoire des anciens combattants, contribuer au plaidoyer de la décristallisation intégrale des pensions dues aux anciens combattants ». En plus des projections des films, d’autres activités sont prévues à cette SEMCO 2007, notamment la table-ronde qui fera, d’après Pierre Rouamba, l’état réel des conditions des anciens combattants.
Dans les échanges avec la presse, l’application effective de la revalorisation des pensions des anciens combattants surtout burkinabè a été évoquée. Sur cette question, le président de l’association unique des anciens combattants, anciens militaires, veuves, orphelins et victimes de guerre, Mamadou Sanfo, a affirmé que la décision de revalorisation des pensions a été contrecarrée par le gouvernement français parce que l’argent prévu est partiellement disponible.
Tous les films à l’affiche de cette SEMCO 2007 vont être projetés au ciné Neerwaya et au CENASA.
Alassane KERE
Les films à l’affiche de cette SEMCO 2007
Fictions
Sarzan de Momar Thiam (1963) ;
Cabascabo d’Oumarou Ganda (1969) ;
Le camp de Thiaroye d’Ousmane Sembène ;
Tasuma de Kollo Daniel Sanou (2003) ;
Indigènes de Rachid Bouchareb (2005).
Documentaires
Les combattants africains de la grande guerre de Laurent Dussaux (1984)
La reconnaissance de Didier Bergounhoux et Claude Hivernon (2005)
Droit de mémoire de Kollo Daniel Sanou et Pierre Rouamba (2005).
A.K.
Sidwaya
