Actualités :: Burkina/Travail des enfants : 31,9% des enfants impliqués selon l’enquête (...)

L’Institut national de la statistique et de la démographie et le ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale ont mené une enquête nationale sur le travail des enfants en 2022. Cette enquête vient mettre à jour les chiffres sur le travail des enfants au Burkina Faso et permettra de mieux orienter les interventions.

Avec cette nouvelle enquête qui donne des chiffres plus récents sur le travail des enfants, l’ensemble des acteurs disposent désormais de données qui leur permettront de mener des interventions plus efficaces. « Pour une intervention efficace en matière de lutte contre le travail des enfants, il faut avoir des données. Des données actualisées pour permettre de se donner de nouveaux défis. En la matière, jusqu’à présent nous utilisions des données de 2006. Cette enquête devait être réalisée, car elle va nous permettre d’avancer dans les questions de la lutte contre le travail des enfants », a laissé entendre Assèta Sama, directrice de la lutte contre le travail des enfants au ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale.

Selon cette enquête réalisée avec le soutien de l’Organisation international du travail et l’UNICEF, l’incidence du travail des enfants au plan national se situe à 40,3 %. Elle est plus élevée chez les filles (44,4%) que chez les garçons (36,4%). Cette incidence augmente avec l’âge des enfants et passe de 33,1% chez les enfants de 5 à 12 ans à 56,6% chez les plus âgés (16-17 ans). Aussi, les enfants vivant en milieu rural sont plus impliqués dans le travail des enfants (46,3%) que ceux résidant à Ouagadougou (20,3%) ou dans les autres villes (26,5%).

En ce qui concerne l’implication des enfants dans le travail à abolir y compris la recherche d’eau et de bois, 31,9% des enfants sont concernés dans le pays. Le travail à abolir à une incidence plus forte chez les filles (35,8%) que chez les garçons (28,2%). La prévalence du travail à abolir varie peu avec le groupe d’âge des enfants. Si chez les enfants de 5 à 12 ans, elle est de 33,1%, elle reste autour de 29% dans les deux autres groupes d’âge.

Selon Sibi Guissou, directeur des statistiques sur les conditions de vie des ménages à l’INSD, comparé aux chiffres de 2006, le travail des enfants a baissé en 2022. « Quand vous regardez dans le rapport, on avait un chiffre de 41,1% en 2006, mais aujourd’hui, nous sommes à 31,9% d’enfants qui sont astreints au travail des enfants à abolir », a indiqué M. Guissou ; qui précise ce qui est et ce qui n’est pas le travail des enfants. « On pense souvent que prendre la calebasse ou servir l’eau aux parents est le travail des enfants. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Le travail des enfants, c’est tout type de travail qui peut nuire à la santé physique ou au développement psychomoteur de l’enfant ou encore qui peut compromettre sa scolarisation. C’est ce type de travail que nous avons essayé de saisir », souligne-t-il.

21,4% des enfants victimes de travaux dangereux en milieu rural

Selon l’enquête, l’incidence du travail à abolir varie nettement avec le milieu de résidence. Elle est de 15,3% à Ouagadougou, puis augmente à 18,9% dans les autres villes et atteint 37,2% en milieu rural. Quant à l’impact du travail dangereux, il ressort que 18,6 % des enfants sont concernés au plan national. La prévalence de ce type de travail est plus accentuée chez les filles (21,7%) que chez les garçons (15,6%). Aussi, elle croit avec le groupe d’âge des enfants de 14,2% chez les enfants de 5 à 12 ans à 29,1% chez les enfants âgés de 16 à 17 ans. L’intensité du travail dangereux chez les enfants varie selon le milieu de résidence. A Ouagadougou, 9,5% des enfants sont victimes de travaux dangereux. Cette prévalence est de 12,1% dans les autres villes du pays et de 21,4% en milieu rural.

Les résultats de l’enquête montrent que le sexe, l’âge, le milieu de résidence de l’enfant et certaines caractéristiques du ménage ou du chef de ménage favorisent ou non le travail des enfants. Ainsi, on note que les enfants des ménages vivant en milieu rural sont plus susceptibles d’être astreints au travail des enfants à abolir que ceux du milieu urbain. De même, les enfants relativement plus âgés ont plus de risque d’être sollicités au travail que les plus jeunes.

Les résultats montrent également que les filles ont plus de risque de travailler que les garçons et les ménages de grande taille sont moins enclins à inviter leurs enfants au travail. Quant au niveau de vie du ménage, seuls les enfants des ménages très riches ont moins de risque d’être économiquement actifs par rapport aux enfants des très pauvres. Le fait aussi qu’un ménage soit non endetté diminue le risque que ses enfants travaillent par rapport à ceux endettés.

Enfin, les enfants des chefs de ménage ayant un niveau de scolarisation post-primaire, secondaire supérieur sont moins susceptibles d’être astreints au travail à abolir que les enfants issus de ménage dont le chef n’a bénéficié d’aucune instruction.
Selon l’enquête, le fardeau de travail pèse plus particulièrement sur la jeune fille en termes de scolarisation, de volume horaire travaillé, d’exposition aux risques et aux chocs que sur le jeune garçon.

Des recommandations pour lutter contre le travail des enfants à abolir

L’enquête nationale sur le travail des enfants a formulé des recommandations pour lutter contre ce phénomène qui touche des milliers d’enfants au Burkina Faso. Ainsi l’enquête recommande entre autres, de mettre en place un système national de surveillance du travail des enfants au Burkina Faso, de renforcer le système de protection sociale, d’adapter le système de lutte contre le travail des enfants aux situations de conflits, des catastrophes naturelles et autres crises dans la lutte contre le travail des enfants.

L’enquête suggère également de renforcer et de poursuivre la mise en œuvre des politiques/projets et programmes qui s’attaquent aux déterminants du travail des enfants, de prendre le travail des enfants en compte dans la formulation et la mise en œuvre des politiques et programmes de lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité des ménages, de vulgariser et sensibiliser les parents d’enfants en milieu rural sur les textes juridiques en matière de travail des enfants (décrets sur les travaux légers, dangereux, ..) à travers les organisations paysannes, etc.

Lefaso.net

Burkina/Mémoire historique et sursaut patriotique : « On (...)
Construction de l’aéroport de Donsin : « Globalement, nous (...)
Burkina/Produits de grande consommation : Une hausse (...)
28 avril 2024, Journée Mondiale de la Santé et de la (...)
Burkina : Les syndicats des enseignants apportent leur (...)
Burkina / Canicule : Quelques conseils et astuces pour (...)
Burkina Faso : L’ONG Educo initie une journée des (...)
Résilience climatique au Burkina : Immersion dans les (...)
Burkina/ Sécurité alimentaire : Le programme PRSA veut (...)
Action de solidarité envers les personnes vulnérables : (...)
Burkina : « La principale cause de l’insécurité dérive de (...)
Bobo-Dioulasso : Les chefs coutumiers traditionnels (...)
Ouagadougou : Les habitants de Silmiougou dénoncent (...)
Gaoua : Les Dozos expriment leur soutien aux forces (...)
Lutte contre le terrorisme : « Il y a certaines (...)
Vulgarisation des pratiques agro-écologiques : La (...)
Nayala : L’association « Yawa Goulé » offre une tonne de (...)
Burkina Faso/Mesures gouvernementales de réponses aux (...)
Burkina : L’Association des consommateurs dénonce la (...)
Institut supérieur de génie électrique du Burkina : Les (...)
Projet Dewral : La deuxième réponse longue lancée à Fada (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36540


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés