Actualités :: Heurts entre policiers et militaires : Ouagadougou entre psychose, rumeurs (...)

Après la « ballade » armée des militaires dans les rues de Ouagadougou, la nuit du 20 au 21 décembre 2006, les choses semblent revenir peu à peu à l’ordre, sur fond de psychose de rumeurs et de fausses alertes.

Vingt quatre heures après ce qu’il convient d’appeler échauffourés entre forces de l’ordre, principalement militaires et policiers, Ouagadougou vit au rythme de psychose, de rumeurs et de fausses alertes. Ainsi, la journée du jeudi 21 décembre 2006 a été l’occasion pour nous de faire le constat des dégâts matériels, des pertes en vie humaines et prendre le pouls de la cité. Nous avons constaté des impacts de balles sur les vitrines de l’Eau-Vive, sise côté Nord du grand marché.

Des cas de boissons pillées dans des stations et des buvettes ont été signalés. C’est également le cas du foyer de Sidwaya, qui a été « allégé » de quelques bouteilles de boisson. Dans notre périple, aux environs de 10h 45, nous avons rencontré des militaires à moto, se dirigeant vers le commissariat central de Ouagadougou. Méfiants, des passants cherchaient un lieu sûr pour s’abriter.

Après nous mettons le cap sur la plus grande garnison du Burkina, le régiment central des armées pour en savoir plus. Mais nous avons été priés de rebrousser chemin par des militaires stationnés devant le camp. A quelques mètres de là, un militaire baigne dans son sang suite à un accident de la circulation. Ses collègues volent à son secours. Quinze heures. Disons la seconde grande alerte sur fond de couvre feu instauré et devant prendre effet dès 17 heures, l’heure H.

C’est la panique dans les rues de Ouagadougou surtout celles bordant le grand marché, Rood Woko. Les commerçants, tout effrayés, se hâtent de ramasser leurs marchandises. En quelques minutes, le marché se vide ainsi que plusieurs rues de Ouagadougou. Dix huit heures. Nous décidons d’aller vérifier cette rumeur de couvre-feu qui s’est répandue dans les artères du grand marché. A bord d’un véhicule, nous avons pris la direction de Gounghin.

La circulation est normale. Les populations vaguent à leurs occupations (à pieds, motos ou en véhicules). Cependant, des stations, des banques, des commerces ont fermé leurs portes. Par curiosité nous avons fait un tour vers le camp de l’unité pour prendre l’ambiance de cette caserne. Rien à signaler de ce côté également. Tout semble normal. Nous avons même aperçu plusieurs militaires dans une buvette. Pour le retour, nous avons emprunté la route du stade de 4-août qui mène à l’école nationale de la police (ENP).

Le seul fait marquant est la fermeture des portes de l’école. C’est sur ce constat que nous sommes revenus à notre rédaction. La rumeur repousse le couvre feu pour 19h. Sacrée rumeur ! Pourtant tout baigne, la vie commence à reprendre son cours normal. Les « accrocs » de la fête sont en plein pourpalers pour les achats de fête de fin d’année.

Même si déjà les conséquences collatérales de ces heurts semblent être le repport du sommet de la CEDEAO que notre capitale devait abriter alors que la rencontre des jeunes avec le chef de l’Etat dans le cadre du 2e Forum des jeunes a été annulée. Au moment où nous bouclions cette édition un communiqué du ministère de la Défense dont nous vous donnons lecture vient confirmer la quiètude qui règne dans la ville.

Alassane KERE


Les militaires enterrent leur frère d’armes

Informé vers 12h 5 mn que les militaires enterraient un des leurs succombé suite aux heurts intervenus dans la nuit du 19 au 20 décembre entre des militaires et des policiers, une équipe de Sidwaya s’est déportée au cimetière de Gounghin. Sur place, nous constaterons effectivement des traces des rangers et...surtout la tombe du soldat Adi Kaboré, 2e classe. Le défunt a été porté sous terre par ses frères d’armes au cimetière militaire de Gounghin, ce jeudi 21 décembre en fin de matinée. N’ayant pas pu assister à son enterrement, l’équipe de Sidwaya s’est contentée de faire le constat.

S. Nadoun COULIBALY

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Couvre feu, un mot si lointain

Il faut être d’un certain âge pour comprendre tout le sens que revêt le mot « couvre feu ». Si ce vocable semble familier à ceux qui ont connu les périodes des coups d’Etat (1966, 1974, 1980, 1982, 1983, 1987) beaucoup l’ont entendu suite aux heurts entre militaires et policiers. La seule rumeur d’un couvre feu a littéralement entraîné un mouvement de panique dans la capitale burkinabè. Services et commerces ont subitement fermés leur porte. « Un couvre feu couve du feu », soutiennent certains.

La psychose en valait la peine.

Cela fait belle lurette que les hommes intègres n’ont pas entendu des tirs sporadiques à l’arme lourde toute une nuit. Assurant la garde à la DGPN, un jeune policier a trouvé la mort.

La gendarmerie a pris position autour du commissariat central pour assurer la sécurité des lieux.

Sale temps pour la paix civile au Faso. Les supputations relatives à des affrontements similaires dans la capitale économique Bobo-Dioulasso et bien d’autres villes à l’intérieur du pays se sont révèlées fausses.

Pour la première fois dans l’histoire du Burkina Faso, des manifestations (Forum national des jeunes, sommets de la CEDEAO et de l’UEMOA) de portée nationale et internationale ont dues être annulées face à cette situation regrettable.

JESP

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