La nouvelle commune rurale de Faramana, ville frontalière du Burkina avec le Mali vit depuis le 16 septembre dernier, date de la démission du maire Seydou Traoré et de 16 conseillers municipaux de l’ADF/RDA au profit du CDP, un imbroglio politique. Le week-end écoulé, la tension est montée d’un cran dans cette cité où n’eut été la sagesse qui a prévalu, le pire aurait pu arriver.
Le secrétaire départemental de la sous-section ADF/RDA de Faramana, Abdoulaye Sawadogo ne s’en revient pas de ce qui lui est arrivé. A longueur de journée comme ce samedi 07 octobre où il nous a reçus à son domicile, il continuait de fulminer. « J’ai été poignardé sur le dos par mes propres militants , » s’indigne-t-il depuis que 17 conseillers municipaux avec à leur tête le maire Seydou Traoré ont décidé de faire volte-face au parti de Me Gilbert Ouédraogo.Sawadogo Abdoulaye se sent simplement humilié, diminué.
A la question de savoir s’il avait vu venir cette estocade, il répondit par la négative. « J’étais à Ouagadougou pour réceptionner une moto promise par Me Gilbert Ouédraogo lors de son passage à Faramana le 14 septembre quand j’ai appris la défection », explique-t-il. Depuis cette date fatidique, les deux camps se regardent en chiens de faïence.
Mais le premier responsable de l’ADF/RDA de Faramana ne s’avoue pas vaincu pour autant. Il met cette trahison sur le compte du marchandage politique savamment entretenu par la section provinciale du CDP/Houet et se lance le défi de faire revenir les militants « à la maison » lorsque ceux-ci se rendront compte de l’arnaque.
Dans l’entourage des militants ADF/RDA restés fidèles, on affirme avoir perdu la bataille et non la guerre. La mobilisation, précise-t-il, va se poursuivre jusqu’aux législatives pour infliger une autre « défaite historique » au CDP.
L’avant test de cette future victoire, selon eux, serait de démontrer à l’opinion publique que l’ADF/RDA contrairement à ce que pensent ses adversaires politiques, reste toujours fort à Faramana. Seulement, les militants du parti du pachyderme accusent les démissionnaires de saboter toutes leurs initiatives.
Après deux tentatives, la marche de protestation contre les démissionnaires initialement prévue le 2 et reportée au 7 octobre est de nouveau fixée à une date ultérieure. Abdoulaye Sawadogo dit ne pas céder au chantage du maire et de ses acolytes qui, en plus d’organiser une assemblée générale le même jour et la même heure que leur marche du samedi 7, seraient dans une logique de provocation. Ainsi, la tension était vive le week end écoulé à Faramana où les militants de part et d’autre semblaient se narguer.
Pour leur part, les responsables provinciaux du CDP-Houet avec à leur tête Salia Sanou venus de Bobo-Dioulasso pour encourager les anciens nouveaux militants à Fararmana jouent la carte de l’apaisement. Dans son adresse, le secrétaire provincial, Salia Sanou a exhorté la population à la cohésion et à la synergie d’action pour l’intérêt majeur de tous.
Quelqu’un a dit des hommes politiques burkinabè que leur degré de militantisme était à la hauteur de leur intérêt mercantiliste. L’exemple de Faramana ne fait pas exception même si les transfuges jurent n’avoir pas pris le moindre kopeck dans ce cas précis. Toujours est-il que leur acte est révélateur de l’inconstance des acteurs politiques Burkinabè. CDP le matin, ADF/RDA le soir et PAI le lendemain.
Frédéric OUEDRAOGO
Sidwaya
