- Célestin Koussoubé
Célestin Koussoubé a donc quitté le parti qui l’a hissé à la tête de la mairie de Bobo Dioulasso. De l’avis de certains observateurs, il ne serait pas allé jusqu’au bout de sa logique. Puisqu’en fait de démission, l’ex maire CDP à tout simplement posé son baluchon à l’ADF/RDA. Le pari est risqué, car l’un comme l’autre joue gros dans cette nouvelle affaire de transhumance politique.
La désignation des candidats aux municipales de mars a été la goutte qui a provoqué la montée des eaux au sein du parti au pouvoir à Bobo Dioulasso. La migration du maire Koussoubé vers les rives jugées plus tranquilles de l’ADF/ RDA continuent quant à elles d’en rajouter à la confusion.
Après avoir largué les amars, il a été accueillit en sauveur, par un parti qui paradoxalement compte deux ministres au sein de l’actuel gouvernement, dirigé par l’agroéconomiste, Ernest paramanga YONLI.
Si d’aventure la pierre rejetée par les bâtisseurs devenait la pierre d’angle, ce serait une grosse désillusion pour le parti au pouvoir. Lui qui affiche en vers et contre tout, qu’il reste maître du jeu dans la capitale économique du Burkina. Malgré les divisions et les partis pris.
Ce serait surtout une gifle à tous ceux-là qui ont contribué à écarter Célestin Koussoubé et la quasi-totalité de ses adjoints. A commencer par celui que l’on soupçonne à tort où à raison d’être derrière le rififi bobolais : le député Salia SANOU.
A contrario, une défaite pour Koussoubé et ses parrains, signerait un rejet pur et simple de la politique du fait accompli. Politique qui consiste à jouer à la loterie avec les voix des électeurs.
On se souvient en effet, de la démission collective de trois des quatre députés du Parti pour la Renaissance Nationale(PAREN.) Cette formation politique bâtie autour de la doctrine du « national tercérisme », avait assisté impuissante, à l’érosion de sa base parlementaire. Les démissionnaires s’étaient alors empressés d’ouvrir un nouveau front politique, hâtivement baptisé, « parti pour la concorde populaire. »
Interrogés, de nombreux burkinabé avaient marqué leur indignation face aux comptes d’épiciers que tentaient de leur faire les acteurs du feuilleton. A peine une année après, l’histoire se répète.
Mais n’allez surtout pas dire à « tonton Blaise » que Koussoubé est fâché avec lui. Il quitte son parti, mais continuera de lui témoigner sa « fidélité. » Dixit l’intéressé, himself.
Juvénal Somé
Lefaso.net
