Encore un oui qui fait des gorges chaudes au sein de l’institution judiciaire burkinabè : c’est celui du conseil constitutionnel à la magistrate Oui Alimata, désormais admise ès qualité.
Au-delà des querelles doctrinales, la nomination de Oui Alimata pose un cas de conscience à la justice burkinabè. Les membres du conseil constitutionnel ne devraient-ils pas faire autorité aux yeux de leurs pairs ? En d’autres termes, n’y aurait-il pas dans notre appareil judiciaire, des hommes et des femmes capables de faire chorus autour de leur personne ?
Nul ne conteste par exemple la personne du Pr. Filiga Sawadogo. Il vient d’ailleurs de coordonner avec brio les travaux du concours d’agrégation du Cames. De même, le Pr. Benoît Kambou bien que marqué politiquement(il ne s’en cache pas) est aussi l’une des voix les plus compétentes en matière de droit au Burkina.
Alors pourquoi ce passage en force du ministre BADINI, pour une dame à peine nommée conseiller technique à la chancellerie ?
Il n’y a pas longtemps en effet, le même ministre avait eu cette phrase malheureuse mais non moins révélatrice : « à compétences égales, je nomme des juges qui sont acquis... » Une formule qui, sous d’autres cieux aurait valu à son inventeur, une retraite politique bien acquise et méritée.
Seulement voilà ! Nous sommes au Burkina Faso.
Combien sont-elles en effet ces personnalités contestées jusque dans leur propre camp, et qui ont par la suite bénéficié d’une promotion ? Beaucoup sans doute, et OUI Alimata est loin d’être la dernière. Ce, malgré le non d’une partie du corps de la magistrature.
Ancien président de la fédération burkinabè de football, le magistrat Boureima Badini est, à tort ou à raison, régulièrement critiqué pour sa gestion au niveau du ministère de la justice. Clientélisme, corruption, favoritisme sont continuellement dénoncés, surtout par ses partenaires syndicalistes. Il continue pourtant de bénéficier de la bénédiction du grand Sachem.
Juvénal Somé
Lefaso.net
