Actualités :: Communication politique : Quand le pouvoir décontracte !

Le régime burkinabè n’a pas encore désoûlé ! Jamais le pouvoir du président Blaise Compaoré n’a été aussi relax qu’après le verdict rendu par les urnes le 13 novembre dernier. C’est le grand manitou himself qui a donné le ton le 20 décembre dans un méchant takborsé lors de la soirée organisée en l’honneur des invités de marque à la cérémonie de son investiture.

Sans drap, le président du Faso s’est autorisé quelques pas de danse avec Mme Wade. Le très réservé Moussa Michel Tapsoba, président de la Commission électorale nationale indépendante, l’avait déjà devancé sur scène lors d’une émission de l’émission Cocktail.

L’exemple du chef a rapidement fait tache d’huile dans son entourage et au sommet de l’Etat. La liste est loin d’être close puisqu’un autre homme du système Compaoré s’est laissé aller à l’ambiance festive des fin et début d’année en se mettant à l’heure du takborsé. Golf, comme on l’appelle dans son fief du Conseil, n’y est pas allé du dos de la cuillère. Pour honorer l’invitation faite à son épouse pour l’inauguration de la gargote du groupe musical "Le pouvoir", le colonel Gilbert Diendéré a fait le camouflage complet.

Un commando ne faisant jamais les choses en détail, Golf s’est paré de tout ce qui permet de voir venir un faiseur de malin. Pour la circonstance donc, il s’est coiffé d’un chapeau à la Hamed Smani et naturellement muni de la pipe. Bien des commandos "à la Conseil" ont dû regarder par deux fois les images avant de se laisser convaincre que c’était bien leur chef qui se décontractait de la sorte.

Sur les traces de son époux, on a aussi aperçu l’honorable Fatou Diendéré se rappeler ses souvenirs de chanteuse et fredonner des mélodies dans le nouveau palais présidentiel de Ouaga-2000. La plus grande surprise est cependant venue de la "Chantou nationale". Là encore, devant un parterre d’invités, la première dame du Faso a réglé son compte au takborsé. L’épouse du chef de l’Etat s’est copieusement " enjaillée ", dansant par-ci, chantant par-là. Elle a fait "son malin" sans complexe aucun.

Bien qu’officiellement rien n’ait encore été dit sur le nouveau style de gouvernement, on peut imaginer que c’est certainement la "fessée électorale" administrée à ses concurrents qui a libéré le premier cercle du système Compaoré. Le large score de plus de 80% a nettoyé la souillure que traînait le capitaine Blaise Compaoré depuis la sanglante prise de pouvoir le 15 octobre 1987. Le 13 novembre apparaît comme la renaissance et l’acquisition d’une vraie légitimité.

Sans pourtant baisser complètement la garde, le pouvoir se débarrasse de sa crispation légendaire et personne ne veut être en reste. Ainsi, pour sa première conférence de presse depuis la composition du tout premier gouvernement du septennat, Paramanga Ernest Yonli a tourné le dos à la langue de bois qu’il affectionnait tant. Très décontracté, il n’a esquivé aucune question, et il était visiblement à l’aise.

Le chef du gouvernement n’a pas mis de gant pour répondre aux questions. Il n’a pas hésité à dire qu’il était un fusible qui pouvait sauter à tout moment, même dans des délais courts. Pendant les précédentes années, le Premier ministre était plutôt allergique à certaines questions, et les quelques journalistes courageux qui fonçaient ramassaient une "mal cause" qui tuait toute envie de recommencer.

Indéniablement, ce nouveau look contribue à rapprocher le pouvoir du peuple. Cependant, tout excès étant nuisible, il y a lieu de rester dans l’acceptable, car, à trop faire le malin, on court le risque de donner une mauvaise image aux dirigeants. Le peuple veut certes des responsables qui s’identifient à lui, mais il ne souhaite pas non plus que le pouvoir fasse le malin alors que le peuple a faim, car, comme dirait le groupe La Cour suprême, "Ça, c’est pas normal".

Adam Igor
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