Actualités :: Burkina : Ibrahim Traoré président de la Transition, que d’attentes (...)

Pour le journaliste et consultant André Marie Pouya, la rapidité avec laquelle se sont déroulées les assises de la transition (prévues pour deux jours, les 14 et 15 octobre 2022, mais qui ont été écourtées d’une journée), est à l’image des attentes multiples des Burkinabè vis-à-vis du nouveau dirigeant.

Les Assises nationales auront désigné, « à l’unanimité », le capitaine Ibrahim Traoré président de la Transition. Les 300 participants, issus des « Forces vives », ont aussi adopté l’article 5 de la nouvelle Charte de Transition, qui confère au capitaine Traoré les fonctions de chef de l’État et de chef suprême des Forces armées nationales. La rapidité de l’exercice, prévu pour deux jours, les 14 et 15 octobre 2022, mais qui a été écourté d’une journée, est à l’image des attentes multiples des Burkinabè vis-à-vis du nouveau dirigeant.

L’urgence de remporter la victoire sur les terroristes. Les officiers, qui composent la nouvelle équipe dirigeante, sont plus attendus sur le front qu’à Ouagadougou. La population burkinabè n’en peut plus de compter ses morts, d’évaluer ses souffrances. Par exemple, la reprise de la ville de Djibo, assiégée depuis sept mois, sera un des premiers tests pour le nouveau chef suprême des armées.

Une des clés de réussite de cet objectif est l’unité des FDS, apparues divisées, autant que les hommes politiques, au point de s’affronter dans les rues de Ouagadougou, alors que l’ennemi est ailleurs. Panser ces blessures et transformer l’ensemble des FDS en une équipe gagnante seront dur.

Les manifestants, qui ont fait pression, notamment, à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, sur les Assises nationales, avaient, pour certains, la nostalgie d’un autre capitaine : Thomas Sankara. Ceux-là attendent du nouveau président la même intégrité personnelle, l’amélioration de la gouvernance du pays ainsi que celle des Forces de défense et de sécurité (FDS).

Les Assises ont également adopté l’article 4 de cette charte, qui souligne que « le mandat du président de la transition prend fin avec l’investiture du président issu de l’élection présidentielle ». Un des objectifs fondamentaux de la Transition est, vraiment, le retour des militaires dans les casernes. Ici, on pourrait ajouter que ceci doit être une obsession.

Le même article ajoute que "le président de la Transition n’est pas éligible aux élections présidentielle, législatives et municipales" qui seront organisées en 2024. Contrairement au schéma tchadien, issu du Dialogue national inclusif et souverain, organisé à N’Djaména, entre août 2022 et début octobre 2022, qui autorisent le président du Comité militaire de Transition à se présenter aux futures élections, le capitaine Ibrahim Traoré sait, dès à présent, que ses jours à Kosyam sont comptés. L’armée devra-t-elle le bombarder, rapidement, général cinq étoiles pour lui faciliter la tâche, maintenant et après ?

Toujours, parmi les manifestants, certains brandissaient des drapeaux russes, suggérant, ainsi, une réorientation stratégique, à la malienne, en matière de coopération militaire. Comment Ibrahim Traoré y répondra-t-il ? À ce sujet, des rumeurs, relayées par des media étrangers, prétendent que des avions Iliouchine miaulent, déjà, dans le ciel de Ouagadougou. Un indice, si, avéré ?

Des Burkinabè, pour des raisons diverses, souhaitent se rendre en France. Or, les bâtiments de l’ambassade de ce pays au Burkina Faso ont subi des assauts de manifestants, à Ouagadougou, comme à Bobo-Dioulasso. L’ensemble de ses services sont fermés, « jusqu’à nouvel ordre ». L’Institut français du Burkina Faso a été saccagé par des manifestants, hostiles à la présence française sur le sol national. Compte tenu des relations historiques entre les deux pays, comment le président Ibrahim Traoré va-t-il gérer la situation ?

Là où naissent de grandes attentes, rode l’impatience. Puis, les manifestants sont versatiles…

André Marie POUYA
Journaliste & Consultant

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