Actualités :: Après sa large victoire du 13 novembre : Que fera Blaise Compaoré (...)
Blaise Compaoré

La Commission électorale nationale indépendante a publié ce jeudi les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 13 novembre. Ils ont confirmé la large victoire du président sortant.

Une victoire dès le premier tour sans aucune surprise qui confirme les deux sondages du Centre pour la Gouvernance Démocratique et le constat sur le terrain au cours de la campagne électorale.

Nous prendrons le temps de revenir en détail sur le score des différents candidats et leurs conséquences possibles sur l’échiquier politique national. Mais d’ores et déjà on peut se demander que fera le président Compaoré de sa large victoire ? On pense notamment aux 100 premiers jours après le scrutin car sur le quinquennat le programme présidentiel est connu : le progrès continu pour une société d’espérance.

Dans l’immédiat la question est de savoir si le président réélu bénéficiera du traditionnel délai de grâce ? C’est-à-dire ce temps d’observation, de suspense, voire d’euphorie qui accompagne un nouveau mandat électif. Oui et non !

Oui parce que la vie politico-administrative va forcément connaître des changements. En effet, ce nouveau contrat de confiance entre les Burkinabè et Blaise Compaoré exige un coup de pied dans la fourmilière. D’abord pour briser les tendances à l’immobilisme de l’administration. De fait, la monotonie en toute chose et particulièrement dans l’administration rime avec laxisme, paresse et improductivité. Or le changement d’hommes et de méthodes peut constituer un électrochoc pour une nouvelle dynamique à même d’améliorer les performances de l’administration et du tissu économique.

Ensuite l’élection présidentielle même si elle a confirmé Blaise Compaoré à la tête de l’Etat, elle a aussi introduit de nouvelles donnes politiques qui ne peuvent pas être ignorées. Autant de raisons qui laissent penser que le président nouvellement réélu bénéficiera d’un round d’observation de la part des Burkinabè. Un round qui ne couvrira pas les traditionnels cent jours. Et pour cause !

On attend du président réélu qu’il aille tout de suite au charbon. Il n’a pas l’"avantage" d’un novice qui pourrait argumenter qu’il a besoin de s’installer, de se "familiariser" avec ses nouvelles fonctions, de réfléchir avec qui il va travailler avant d’impulser la dynamique du changement.

Blaise Compaoré a si bien compris qu’il faut tout de suite se remettre à la tâche, qu’il n’a pas manqué de dire au cours de sa campagne et au soir du 13 novembre, qu’il réfléchissait déjà aux urgences qui l’attendaient. Il a notamment évoqué la bataille à poursuivre pour la suppression des subventions accordées par les pays du Nord (EU, UE) à leurs cotonculteurs.

Au plan intérieur, les coups de semonce des organisations syndicales par la grève des 26 et 27 octobre et celle projetée pour les 15, 16 et 17 décembre sont l’expression d’une demande sociale qu’il lui faudra prendre au sérieux. C’est dire que Blaise Compaoré aura à peine prêté serment qu’il lui faudra tout de suite retrousser ses manches en homme d’Etat averti. Il peut compter sur sa majorité et un exécutif forcément renouvelé.

Renouvelé dans quelle proportion et avec quelle lettre de mission ? La question n’est pas superflue. Au contraire, elle nourrira dans les prochains jours les conjectures des Burkinabè dans le genre le Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli sera-t-il reconduit ? Qui sera appelé au nouveau gouvernement ? Faut-il attendre les municipales de février 2006 avant de remanier l’exécutif ou faut-il plutôt composer hic et nunc un gouvernement qui prenne en compte le large éventail des forces sociales et politiques qui ont milité pour la réélection de Blaise Compaoré ?

Bien que la politique ait sa logique qui n’est pas celle de 2 + 2 = 4 on peut se risquer à faire un pronostic. En attendant une nouvelle majorité pour 2007, le président du Faso réélu, ne peut pas refuser le soutien de ceux-là qui militent pour l’aider à "labourer le champ commun", celui du Burkina.

C’est du moins l’une des idées forces qu’il avait exprimée à la mi-octobre lors d’une rencontre avec les ABC. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et... il faut attendre de voir !

Djibril TOURE
L’Hebdo

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