Actualités :: Election présidentielle : Petit à petit, le Burkina construit sa (...)

Jour-J-10 pour l’élection présidentielle du 13 novembre 2005. Un examen de haut niveau pour la démocratie burkinabè. S’il est réussi comme l’indique le déroulement de la campagne, le Burkina aura fait un pas décisif vers la maturité d’un processus qui à chaque scrutin se bonifie en crédibilité.

De fait, le scrutin du 13 novembre est en tous points différent de l’élection présidentielle du 1er décembre 1991, la première sous la IVe République. Celle-ci on s’en souvient, avait été boycottée par toute l’opposition suite à l’échec de la commission tripartite - opposition, pouvoir, comité de concertation-qui devrait trouver une solution à la revendication d’une conférence nationale souveraine. Une revendication qui était faite plus par mimétisme de certaines expériences comme celle du Bénin, du Congo-Brazzaville ou de l’ex-Zaïre.

Faute d’avoir obtenu gain de cause pour la conférence nationale souveraine (CNS), l’opposition d’alors, regroupée au sein de la coordination des Forces démocratiques (CFD), un ensemble de 13 partis, avait boycotté l’élection présidentielle de décembre 1991.

La principale raison invoquée "la détermination à ne s’impliquer dans aucune consultation électorale sans le préalable de la conférence nationale souveraine, seule garantie de la transparence de la gestion de la période transitoire".

Le taux de participation à cette présidentielle fut assez faible (25,30 % environ). Mais Blaise Compaoré fut élu avec plus de 86, 4 % des suffrages exprimés. Cette présidentielle bien qu’elle ne tint pas toutes ses promesses, participa significativement au retour à l’Etat de droit. En effet, Blaise Compaoré dans ses nouveaux habits de président démocratiquement élu va former un gouvernement d’ouverture politique. Ce premier mandat fut celui d’un travail foncier remarquable pour enraciner davantage l’Etat de droit : réformes successives du code électoral, de la structure d’organisation des élections, de la justice, etc. Les élections législatives du 24 mai 1992 confirmeront l’ancrage du Burkina dans l’ère de la démocratie multipartite.

L’éveil de la conscience citoyenne sera également renforcé avec un meilleur taux de participation (34 %) à ces législatives. Dix (10) partis eurent au moins un député alors que le parti présidentiel, l’Organisation pour la Démocratie Populaire/mouvement du travail (ODP/MT) émergeait comme la première force politique avec 78 élus sur 107 sièges disponibles. Devenu CDP en 1996, le parti présidentiel confirmait sa forte suprématie aux législatives de 1997 en se taillant une part léonienne : 101 députés sur 111 sièges. Le taux de participation fit encore un bond pour atteindre les 44,07 %. A l’élection présidentielle de 1998, la participation fut encore plus forte (56,08%) et face aux deux autres candidats, Blaise Compaoré fut largement élu avec un score de 87,53 %.

Le calme et la sérénité qui ont caractérisé les législatives de 1997 et la présidentielle de l’année suivante confirmaient la bonne évolution du processus démocratique vers la maturité. Sept (07) ans plus tard, le Burkina ne devrait pas manquer au rendez-vous de l’histoire, celui d’entrer dans le gotha africain des pays aux institutions républicaines éprouvées, qui tout en restant souples pour favoriser l’expression plurielle, sont fortes pour gérer les crises factuelles comme celle de 1999 à 2001.

C’est pourquoi l’ambiance actuelle de la campagne électorale où 12 candidats se disputent le fauteuil présidentiel avec conviction et sérénité, nous fait dire que la démocratie burkinabè est sur le point de s’inscrire sur le tableau des exemples des pays africains. Pourvu que se confirment la maturité de la conscience citoyenne et le sens de responsabilité de toute la classe politique. C’est à ce prix qu’on évitera le perpétuel recommencement dû aux ruptures de l’ordre constitutionnel. Qui a dit que la démocratie est un luxe pour l’Afrique ?

Djibril TOURE
L’Hebdo

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