Le directeur général de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL), Souleymane Ouédraogo, invité du 20h de la télévision nationale, a donné les raisons des coupures intempestives d’électricité actuellement au Burkina Faso.
« Il y a un déficit important en matière d’investissement dans le secteur. Entre 2011 et 2024, la puissance additionnelle demandée par les clients de la SONABEL est estimée à 490 mégawatts. Sur cette même durée, les investissements qui ont été réalisés pour accroître la puissance, ont permis de mobiliser 222 Mégawatts. Donc, nous avons un gap énorme entre les besoins de l’économie burkinabè et ce qui a été réalisé comme investissement », a-t-il indiqué.
« De 2011 à 2014, la SONABEL a pu installer autour 149 Mégawatts. Il s’agit essentiellement de la centrale du Komsilgha autour de 94 mégawatts, de la centrale de Bobo 2 autour de 49 mégawatts et des petites centrales qui ont été dispatchées à Dori, à Gaoua et à Dédougou. Pour la période 2016 à 2020, on a pu installer seulement 9 mégawatts dont 8 mégawatts à Fada et 1 mégawatts à Dori. Pour la période 2021 à maintenant, on a pu installer 64 mégawatts. Le rythme de réalisation des investissements n’a pas suivi le rythme de l’augmentation de la demande », a renchéri le directeur général Souleymane Ouédraogo. .
À l’en croire, 30% des machines utilisées par la SONABEL sont vétustes. « Nous avons un parc qui est vétuste. L’âge moyen des groupes thermiques à la SONABEL, c’est 19 ans. L’âge moyen des groupes hydroélectriques, c’est 25 ans. Nous avons encore en fonctionnement des groupes de 1978. L’enjeu est donc de taille. Il faut donc poursuivre les investissements dans le secteur », a-t-il laissé entendre.
« Notre plus gros fournisseur qui est basé au Ghana nous fournit autour de 200 mégawatts. Alors, comme vous le savez, nous avons eu des difficultés avec ce fournisseur le 26 mars 2024 et exactement à 20h48. Ce fournisseur par manque de gaz et à la suite d’une perte importante d’une unité majeure a rationné drastiquement sa fourniture d’électricité au Burkina », rencherit Souleymane Ouédraogo, qui confie que la partie burkinabè a tenu des rencontres avec la partie ghanéenne pour l’obliger à respecter ses engagement ».
Pourquoi la SONABEL n’établit-elle pas un planning clair de délestage ? À cette question, le directeur général explique que cela est lié à des raisons sécuritaires et stratégiques.
« Techniquement, nous avons un programme qui permet de voir quelles sont les zones pour lesquelles nous ne serons pas en mesure de satisfaire la demande. Mais, il faut reconnaître que nous sommes dans une situation de crise. Nous sommes en guerre. Et en matière de communication, il faut faire très attention lorsque vous êtes dans cette posture. Ce qui fait que même si vous avez un certain nombre d’informations, en voulant bien faire, divulguer ces informations, ça peut produire l’effet inverse. »
Pour terminer, le directeur général de la SONABEL a tenu à rassurer les populations. « Nous entendons leurs cris. Nous vivons avec elles. Toutes ces difficultés, nous travaillons à les solutionner. C’est difficile certes, mais nous ne baissons pas les bras. Depuis le 26 mars, toutes les équipes de la SONABEL sont mobilisées. Nous allons, les jours à venir, lancer un certain nombre de facilités pour permettre à la clientèle de nous accompagner dans l’exécution de notre mission », a laissé entendre Souleymane Ouédraogo.
HFB
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