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Forum national des jeunes : Vite, des emplois en priorité !

Publié le mercredi 15 juin 2005 à 07h05min

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Que se passera-t-il après le forum national des jeunes ? Le
gouvernement, à l’issue de la rencontre des 10 et 11 juin
derniers, a en tout cas, fait plusieurs promesses pour que la
jeunesse participe réellement à l’édification politique et
socio-économique du Burkina.

Les exemples ne manquent pas,
à cet effet, pour montrer que la composante la plus importante
de la population burkinabè a décroché avec les politiques
depuis belle lurette. Elle a été souvent utilisée comme
faire-valoir et soumise à de multiples manipulations lors des
campagnes électorales.

A juste titre, elle est aujourd’hui
désespérée et désemparée surtout dans un contexte marqué
par un fort taux de chômage. Les jeunes attendent donc après
les beaux discours, des emplois. On peut, à ce propos,
s’interroger sur l’existence d’une véritable politique en la matière.
Il existe des structures étatiques chargées de la question, mais
les résultats sur le terrain tardent à venir.

Il en est de même des
fora et des rencontres continentales comme le dernier sommet
de l’Union africaine sur l’emploi tenu à Ouagadougou en
septembre 2004 , et dont on ne se rappelle plus probablement
les conclusions. C’est dire que pour les Burkinabè, surtout la
frange jeune, qu’elle soit urbaine ou rurale, les gouvernants
doivent imaginer des propositions concrètes pour résorber le
chômage.

Encourager l’initiative privée au Burkina serait déjà un
pas important à travers des allégements fiscaux pour les
entreprises. On ne peut en effet proclamer sa volonté de créer
des emplois et continuer à maintenir une pression fiscale
insupportable sur ces entreprises qui épaulent l’Etat en matière
de résorption du chômage. Cette inadéquation est à corriger
rapidement pour ne pas tuer la poule aux oeufs d’or. Il est vrai
que la fiscalité intérieure contribue de façon importante au
budget national mais le gouvernement a le devoir de renverser
la tendance pour une question aussi sensible.

L’annulation de
la dette du Burkina qui, selon les estimations, permettra de
dégager au moins 45 milliards de F CFA par an, offre d’ailleurs
une bonne occasion au gouvernement d’agir dans ce sens. Les
espoirs des populations sont nombreux : mais, à défaut de
subventionner les denrées de première nécessité ou de faire
baisser le prix du carburant, ce devrait être possible de relâcher
la pression fiscale sur les entreprises. Dans cette lancée, l’Etat,
connu pour être un mauvais payeur, doit penser à appurer sa
dette intérieure envers ses prestataires de services. C’est de
cette manière que les entreprises pourraient recruter de jeunes
diplômés ou ayant reçu une formation professionnelle, une
génération de Burkinabè qui se comptent par milliers.

Enfin, l’Etat doit prouver sa bonne foi en respectant les
engagements pris lors du forum national des jeunes. C’est de
cette manière qu’il clouera le bec à ceux qui pensent que cela a
été une foire de plus, pensée et organisée comme une
opération de charme à quelques mois de l’élection
présidentielle de cette année. C’est pourquoi, le contact ne doit
pas être rompu et la mise en place annoncée du conseil
national de la jeunesse est salutaire.
En France, c’est précisément la question de l’emploi qui a défait
le gouvernement Raffarin.

En s’engageant à relever le défi en
100 jours, le nouveau premier ministre, Dominique de Villepin,
mesure pleinement la portée de l’emploi dans son pays. Au
Burkina, on n’en est peut-être pas là, mais le débat reste aussi
crucial. Car, il s’agit des forces vives de la nation, qui
représentent l’avenir du Burkina. C’est ce qu’il ne faut pas perdre
de vue en mettant en oeuvre les mesures promises pour
redonner espoir à ces millions de jeunes des villes et des
campagnes.

Le Pays

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