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Kalsaka mining : A la veille de la fermeture, les populations riveraines s’interrogent

Publié le lundi 4 août 2014 à 23h45min

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Kalsaka mining : A la veille de la fermeture, les populations riveraines s’interrogent

Kalsaka, avant dernière étape de la tournée de dissémination du 3e rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE-BF). L’équipe chargée de cette tâche a présenté le document à une trentaine de conseillers municipaux, responsables d’organisations de la société civile, de coutumiers et de religieux. Dans cette commune, les populations sont partagées entre colèreet interrogations à la veille de la fermeture du site minier.

Manque de communication, cherté de la vie, questions d’orpaillage, répartition de la taxe superficiaire, promesses non tenues par la société minière de Kalsaka, l’après-mine… Les questions n’ont pas manqué. Mais, il est surtout ressorti que les participants manquent cruellement d’information sur la problématique de l’exploitation minière. A titre d’exemple : les orpailleurs de la commune demandent à être autorisés à pratiquer leur activité dans la zone attribuée à la société d’exploitation industrielle, Kalsaka mining. A l’issue des échanges, ils semblent avoir compris.

L’on retiendra que Kalsaka mining sera bientôt en fin d’exercice puisque le mineraiest épuisé. Les installations servent actuellement à traiter le minerai extrait sur le site de Séguénéga mining. Pourtant, les deux sociétés sont différentes, en tout cas selon les textes. Quel type de relations existe-t-il entre elles au point d’extraire de l’or sur un site pour le traiter sur un autre site appartenant à une autre société ?

En tous les cas, à la veille de la fermeture de Kalsaka mining, les populations de cette localitésont partagées entre colère et interrogations. Elles reprochent à la société d’avoir fait beaucoup de promesses qu’elle n’aurait pas tenu.Aussi s’interrogent-elles sur l’après-mine, notamment la restauration de l’environnement, l’avenir des orpailleurs, l’effet des produits chimiques utilisés par Kalsaka mining…

Moussa Diallo

Lefaso.net

Propos recueillis à l’issue de l’atelier

Daouda Savadogo, 1er adjoint au maire de Kalsaka : « beaucoup d’éclaircissements »

Nous sommes nouveaux dans la gestion de la commune. Et, si ce n’est pas aujourd’hui, on n’a jamais entendu parler aussi clairement de la question minière. Cette rencontre nous a apporté beaucoup d’éclaircissements. C’est parce qu’on n’avait pas reçu ces informations depuis longtemps que beaucoup de choses nous ont échappé.

La société minière avait promis beaucoup de choses à la population. Elle a réalisé quelques promesses mais il en reste beaucoup. Ils ont promis la construction d’écoles, de centres de santé. Ils ont aussi promis de l’aide aux orpailleurs. Ils ont engagé les discussions mais ça n’a pas abouti. Mais, il y a un cadre de concertation pour discuter afin de mieux se comprendre

Tégawendé Ouédraogo, conseiller municipal : « nous demandons au gouvernement de nous aider »

Nous ignorons beaucoup de choses. Nous demandons au gouvernement de nous aider à comprendre afin que notre commune puisse se développer comme il se doit. Nous avions beaucoup de revendications parce que nous ne connaissions pas comment les choses marchent. Nous sommes pour la plupart des orpailleurs, mais actuellement nous avons des problèmes avec la mine.

Hamadé Ouédraogo, cultivateur principal à Kalsaka : « Nous ne sommes pas très contents de la mine »

Cette rencontre nous a enseigné sur beaucoup de choses qu’on ne savait pas. Même si on n’a pas tout appris, nous avons quand même quelque chose de plus dans la tête après cette rencontre.

Aujourd’hui, on a quelques idées sur le travail minier et ce qu’il rapporte à notre pays. Nous avions eu trois formations avec l’ITIE (05 janvier 2011, 03 mars 2011 et 2012). Avec ça, nous sommes très fiers parce que l’ITIE nous a appris beaucoup de choses sur la transparence.

A son démarrage, la mine avait promis d’aider les petites et moyennes entreprises de la localité. Ils ont aussi promis de former les jeunes aux petits métiers (mécanique, menuiserie…). On pensait qu’elle allait faire mieux pour la population et principalement les riverains de la colline. Mais, ça n’a pas été le cas. Donc, nous ne sommes pas très contents de la mine.

D’ailleurs leurs gros véhicules ont sérieusement endommagé la route. Nous avons dit à nos ressortissants qui sont à Ouagadougou de nous aider à discuter afin que la mine répare la route. Mais rien. Si chacun veut gagner seul et laisser le reste de la population, c’est mauvais. En tout cas, nous sommes délaissés ici à Kalsaka.

C’est vrai qu’il y a le Comité de concertation communautaire (CCC) qui fait de son mieux. Si le CCC n’était pas là, on ne pouvait pas vivre avec la mine. Il est le seul à pouvoir atteindre la mine pour discuter. Nous souhaitons donc que l’Etat fasse un effort pour réparer la route, et nous aider à construire des infrastructures sanitaires et scolaires dans notre commune.

Minata Sawadogo, coordonnatrice des femmes de Kalsaka : trouver des projets de développement pour soutenir les femmes

Grâce à cette rencontre, nous avons appris beaucoup de choses que nous ignorions. Ça nous a permis de comprendre. Donc, nous sommes très heureux de ce travail. Que Dieu leur donne longue vie pour poursuivre leur travail.

A Kalsaka, les femmes sont confrontées à beaucoup de problèmes. Nous n’avons pas de travail. Avant l’installation de la mine, on faisait dans l’orpaillage, ce qui nous permettait de subvenir à nos besoins. Même si nos maris étaient absents, nous arrivions à nous occuper de nos enfants. Aujourd’hui, comme on ne peut plus faire de l’orpaillage, la vie est très difficile pour nous.

Par exemple, moi je suis restauratrice. Avant, je pouvais préparer 50 kg de riz, mais actuellement, même deux kg de riz, je n’arrive pas à tout vendre. Parce que les gens sont devenus très pauvres.

Donc, nous demandons au gouvernement de trouver des projets de développement pour nous soutenir. Ce qui permettra aux femmes d’avoir des revenus afin de prendre en charge les enfants.

Kader Soré, conseiller municipal : « Le principal problème, c’est le manque de communication »

Cette rencontre permet de renforcer la transparence dans les communes minières. J’ai appris les recettes que les sociétés minières ont versées à l’Etat et particulièrement ce que la mine de Kalsaka. On a aussi appris comment se fait la répartition de la taxe superficiaire.

Le principal problème entre les populations et la mine, c’est le manque de communication. Si non, la mine a formé des jeunes aux petits métiers. Elle a aussi financé certains. Après la fermeture de la mine, la vie sera toujours chère mais on n’a pas le choix, on devra s’adapter.

Propos recueillis par Moussa Diallo

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Vos commentaires

  • Le 4 août 2014 à 10:28, par Goodman En réponse à : Kalsaka mining : A la veille de la fermeture, les populations riveraines s’interrogent

    Très bel article, mes félicitations. C’est l’un des aticles les plus utiles que j’ai eu à lire. C’est un grand cri qui montre que l’exploitation des mines n’a pas un effet automtaique soutenable pour le dévelopement économique, le gouvernement doit ce sentir interpeller par ce travail d’investigation louable. C’est cela qui importe. Mais, il importe encore plus que le gouvernement matte une stratégie de contrôle d’exécution des engagements des mines et à les amener à faire des investissements qui sont soutenables et qui permettent de stabiliser le niveau de vie et les revenus des populations actuelles sans que cela ne puisse altérer la capacités des générations futures à profiter d’un environnement adapté et propice pouvant fournir ces mêmes avantages. Malheureusement, cette vision que je je viens d’avancer est une utopie, nous avons un gouvernement pensé pour nous par des occidentaux qui leur dictent leurs choix, au lieu d’un gouvernement penseur capable d’innover, de prendre ces propres décisions et de gouverner de son propre chef et d’en assumer les conséquences. Comme dirait Martin L. K. "I have a Dream"

  • Le 4 août 2014 à 12:14 En réponse à : Kalsaka mining : A la veille de la fermeture, les populations riveraines s’interrogent

    Très mauvais exemple, qui montre les effets pervers d’une mine. Pire, les populations deviennent encore plus pauvre qu’avant le démarrage de la mine et, doivent, en plus subir les effets négatifs comme les dégâts environnementaux, pollution, etc. Il serait temps d’avoir un sérieux débat national sur la question liée au secteur minier et, qui, ne se résume pas à quelques séminaires dont les débats sont déjà balisés. On voit que le boom minier ne profite pas à la population mais juste aux capitalistes et quelques larbins complices locaux qui gravitent autour.

    • Le 4 août 2014 à 13:44 En réponse à : Kalsaka mining : A la veille de la fermeture, les populations riveraines s’interrogent

      Trop facile, Dites moi ce que vous proposer concrètement pour que le boom minier profite aux populations. On ne va tout de même pas aligner tous les burkinabè et donner à chacun sa part.
      Chercher d’abord à savoir ce qu’on en a fait de l’argent de ce boom plus tôt que de rester chez vous et sortir des choses.

      • Le 5 août 2014 à 12:51, par ALASKO En réponse à : Kalsaka mining : A la veille de la fermeture, les populations riveraines s’interrogent

        Salut ! je crois que c’est toi le rêveur et tu feras peut être mieux de nous dire comment est utilisé l’argent du boom, depuis la population réclame un compte rendu aux ministères des finances en vain ; Jai même été une fois à une conférence publique organisée par le CAPES oû les ministères des mines et des finances étaient invités pour répondre aux différentes questions, la population était vraiment présente et le ministère des finances concerné par la question de l’utilisation de l’argent du boom n’a même pas envoyé un représentant. C’était le 20 Avril 2013 à la salle de conférence du Centre National Cardinal Paul Zoungrana. Le cri d’alarme des riverains est légitime, l’ETAT doit les protéger face à la société minière, surtout qu’ils n’ont aucun pouvoir d’empêcher l’exploitation de la mine.

  • Le 4 août 2014 à 15:48 En réponse à : Kalsaka mining : A la veille de la fermeture, les populations riveraines s’interrogent

    Dans pays-là, on aime trop l’assistanat. Je suis surpris que des populations pensent à une sorte de dedomagement sous prétexte que la mine d’or de leur localité ferme ; comme si elles sont actionnaires quelque part. Renseignez-vous à Poura si en 1995 à la fermeture de soremib là-bas s’il y a eu une quelconque tractation avec les populations

  • Le 5 août 2014 à 07:29, par mackiavel En réponse à : Kalsaka mining : A la veille de la fermeture, les populations riveraines s’interrogent

    Merci de noter que les Etats africains sont non respectueux de leur population. Les contrats signés avec les sociétés mini_res prevoient des mesures d’accopagnement aux populations, en général et aux locales en particulier. Mais a l’exécussion, on se rend à l’évidence que les parties ne respectent pas leur engagement parceque la corruption des politiques fait qu’ils encaissent des dessous de tables venant de ce qui devait profiter aux populations.

  • Le 5 août 2014 à 14:48, par Anoualé En réponse à : Kalsaka mining : A la veille de la fermeture, les populations riveraines s’interrogent

    On trouve à redire quand il s’agit de situations particulières mais on oublie que le gouvernement pour ne pas dire le régime est comptable de cette situation à deux vitesses où d’un côté on est satisfait des pots de vin et autres versés par-ci par là aux politiques et on ferme les yeux sur les promesses non tenues aux populations, pourvu qu’on en ait eu pour son compte. La vérité sur la gestion du boom minier ne sortira jamais tant qu’on criera à la continuité et à l’éternité d’un groupe d’individus dans la gestion de la nation...Continuons donc, on en paiera tous les pots cassés. Car si tu mets ton pays à genou et tu vas vivre à l’extérieur avec l’argent volé, tu n’auras jamais le bonheur que tu recherches, et je le proclame sur tous les voleurs de la République !

  • Le 6 août 2014 à 15:56, par lecorbeau En réponse à : Kalsaka mining : A la veille de la fermeture, les populations riveraines s’interrogent

    la fermeture de kalsaka minig sera un test pour nos dirigeant et particulièrement pour le ministre des mines sur ce que sera l’après mine au burkina. On voit bien que l’apport des societé minières pour les populations locales n’est qu’une illusion.Les mine sont venu bouleversé l’activité normale de ces populations. Il faudra surtout veiller a ce que les sociétés minières restaure notre environnement après leur départ. bien traiter les dechets toxiques et reboiser la zone.

  • Le 7 août 2014 à 10:59, par yamyélé En réponse à : Kalsaka mining : A la veille de la fermeture, les populations riveraines s’interrogent

    KALSAKA MINING SA
    je voudrais d’abord rappeler la devise de cette société dès leur implantation : "PRODUIRE A MOINDRE COUT" .
    Quand un peuple est aveuglé par le gain facile, son terminus c’est la misère.
    La société suivante qui va fermer et les gens vont crier au secours c’est la SOCIETE DES MINES DE BELAHOUROU a INATA plus précisément

  • Le 25 août 2014 à 09:00 En réponse à : Kalsaka mining : A la veille de la fermeture, les populations riveraines s’interrogent

    Je vois que les burkinabe revent toujours. ’ or - la, est-ce que c’est pour vous ? Quelque chose qu’ on va chercher dans le ventre de la terre. c’est pas pour vous. Detromper- vous. Le mil, le coton, l’ aracide, le niebe, hin hein hein. Ca c’est pour vous. Mais le metal june. c’est pas pour vos. deh> Faut pas rever- la. Laisser ca au blanx et aux petits freres des blancs qui sont blancs noirs.

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