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La bonne performance de l’opération de démonétisation

Publié le lundi 25 octobre 2004 à 07h28min

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Deux questions orales avec débats étaient à l’ordre du jour de la session plénière de l’Assemblée nationale, vendredi 22 octobre 2004. L’une était relative à la première opération de démonétisation et l’autre portait sur l’ivoirisation des emplois en Côte-d’Ivoire. La dernière n’a pas eu de réponse parce qu’ayant été retirée par son auteur.

"Connaître le bilan global de la première opération de démonétisation des billets de 10 000,5 000, 1 000, 500, 100 et 50 dans notre pays, expliquer pourquoi des billets émis par une institution habilitée (Banque centrale) n’ont plus cours légal sans avoir pris toutes les précautions pour retirer tous les billets émis (en tout cas la majeure partie) et savoir à quand la réouverture des guichets de banques pour soulager nos chères populations qui détiennent encore ces anciens billets ?". Telle était la question orale du député Ousséni Tamboura du groupe parlementaire ADF-RDA.

Le ministre des Finances et du Budget, M. Jean-Baptiste Compaoré interpellé, a articulé sa réponse en trois points. Il a d’abord expliqué le concept de démonétisation et de retrait de circulation des signes monétaires. M. Jean Baptiste Compaoré a ensuite décrit l’opération de démonétisation des billets concernés par la question avant de dresser le bilan et les implications de ladite opération. Pour le ministre Jean-Baptiste Compaoré, "la démonétisation consiste à priver un billet ou une pièce de monnaie de son cours légal et de son pouvoir libératoire, à travers une décision prise par les autorités monétaires".

Cette démonétisation est précédée, selon le ministre Compaoré, d’un processus de retrait de circulation des billets et pièces à démonétiser. Le processus consiste à les racheter progressivement auprès du public sans les remettre en circulation. C’est ainsi que, décrivant cette opération, le ministre des Finances et du Budget dira que c’est le Conseil des Ministres de l’Union monétaire ouest africaine (UEMOA) qui a décidé de la démonétisation des anciens signes monétaires.

Ces anciens signes étaient les billets des types BAO (Banque de l’Afrique occidentale), IE/AOF et du Togo, BCEAO types 1961 et 1976 à 1981 ainsi que les pièces de 2 francs. L’explication donnée par le ministre pour étayer la démonétisation est que : "les billets de banque comme toute chose doivent évoluer en fonction des avancées technologiques". Ainsi, "à partir d’un certain temps de mise en circulation et pour limiter les fraudes sur les billets, la Banque centrale est obligée de les retirer en vue de les remplacer par d’autres billets présentant des caractéristiques de sécurité plus efficaces".

Bilan satisfaisant

Le bilan global de l’opération de retrait des anciens billets a été jugé satisfaisant par le ministre Jean Baptiste Compaoré. Effectuée sur 3 phases, de 2002 à 2004, la démonétisation a atteint un taux de rachat global de 99,3% au niveau de l’UEMOA contre une norme généralement admise de 98%. "Ce qui constitue une bonne performance" , dixit le ministre. En terme de manne financière, le bilan global des rachats au Burkina Faso est de 2 602 309 706 FCFA.

Jugeant ainsi le bilan, le ministre a relevé que "le taux de rachat de 100 % ne peut jamais être atteint pour diverses raisons". Entre autres raisons, les billets brûlés, ceux détruits par les termites ou conservés à des fins de collection. Après l’exposé de ces données aux représentants du peuple, s’est ouvert le débat avec les questions des députés. Ces questions se sont articulées autour de la nouvelle opération de démonétisation des billets de la gamme de 1992 et la lutte contre les faux billets.

"Le CFA est victime de sa bonne santé"

Aux différentes préoccupations des députés, le ministre des Finances et du Budget a répondu que la lutte contre les faux billets n’est pas une œuvre isolée. "Il faut une surveillance permanente des autorités financières qui émettent ces billets". C’est pourquoi, "il faut toujours devancer les faussaires en changeant brusquement les billets afin de rendre plus difficile leur imitation". Faisant l’état des lieux de l’opération de démonétisation en cours, le ministre dira que 523 milliards de francs CFA ont été récupérés sur 1028 milliards au total, soit un taux de 58 %. Quant au réseau de falsificateurs en cours de démantèlement dans le monde notamment en Europe et en Asie, le ministre a affirmé qu’il est bon que les enquêtes se poursuivent afin que justice se fasse, parce que dit-il la "falsification des billets est un crime". Aussi fait-il remarquer que "l’état de notre économie sera désastreux si des faux billets s’y infiltrent".

La deuxième question orale n’a pu faire l’objet de réponse puisque le député Laurent Bado du groupe parlementaire "Justice et Démocratie" la retiré. Pourtant, le ministre des Affaires étrangères qui était interpellé avait préparé sa réponse. Le président de séance M. Mahama Sawadogo, 2e vice-président de l’Assemblée a tenu à présenter ses excuses au ministre qui s’est dit être à la disposition du parlement pour d’autres consultations.

Daouda Emile OUEDRAOGO (ouédraogo daouda@yahoo.fr)
Enok KINDO
Sidwaya

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