Fin de règne à la SONABHY, pourrait-on dire. Jean-Hubert Yaméogo aura marqué de son empreinte la vie de cette grande entreprise qui a connu des hauts et des bas. La crise sociale qui secoue le Pays des hommes intègres ces derniers mois est passée par là.

La valse des directeurs généraux a touché la SONABEL, la LONAB, la SONAPOST, la CNSS. Cela n’est pas passé inaperçu. Assez de temps s’est écoulé entre la mise en place terminée de « l’état-major » de la SONABHY et le début effectif de la cérémonie de passation de service qui était prévue pour 11 heures.

Les conversations sont donc allées bon train dans la salle de conférences aménagée pour la circonstance. Si pour certains l’ambiance était bon enfant, pour d’autres, qui gardaient pratiquement le silence, l’atmosphère était plutôt morose.

Il s’en trouvait même qui s’étaient tout simplement abandonnés dans le bras de Morphée. Pour sûr, tous ne se sont pas levés du bon pied le matin. Les principaux concernés par l’événement enfin dans la salle, pouvait alors commencer la cérémonie.

Premier à prendre la parole après l’introduction faite par le responsable de la communication, le directeur sortant, Jean-Hubert Yaméogo. L’instant est lourd, plein d’émotion.

Exercice difficile pour l’intervenant qui n’a pas manqué de le relever lui-même, à un moment où il doit quitter des collaborateurs avec lesquels il a fait équipe des années durant. Partir, n’est-ce pas mourir un peu ?

Ses premiers mots de remerciement sont allés à l’endroit des autorités du Burkina qui, le 18 mai 1994, lui ont fait confiance en lui demandant de conduire la destinée de la SONABHY.

De son bilan à la tête de la nationale des hydrocarbures, il retient que la mission n’a pas été facile. La hausse des prix, le problème des subventions, la libéralisation… des entraves qu’il a fallu forcément endiguer.

Avec le soutien et la compréhension des responsables du pays, de ceux des membres du Conseil d’administration, des partenaires…, le naufrage a toujours été évité.

Pour les multiples succès et résultats engrangés, particulièrement ceux enregistrés pendant la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, Hubert Yaméogo a témoigné toute sa reconnaissance à ses proches collaborateurs et à tout le personnel.

Il nourrit l’espoir que leur dynamisme et leur engagement puissent bénéficier au nouveau capitaine du navire, auquel il souhaite un bon vent pour conduire le pétrolier SONABHY à bon port. Comme dans la prière du « Notre Père », il n’a pas oublié de demander l’indulgence de ceux qu’il a peut-être offensés au cours de son mandat, les invitant tous au pardon.

Paul Marie Compaoré, officiellement installé dans sa nouvelle fonction, a tout naturellement renouvelé sa gratitude à ceux qui l’ont désigné pour diriger une société de l’envergure de la SONABHY.

Mesurant les défis qui l’attendent, il souhaite pouvoir compter sur l’ensemble des acteurs de la maison pour réussir sa mission. Comme un joueur que l’on remplace au cours d’un match, le DG entrant se voit confier une lourde responsabilité avec le brassard de capitaine de l’équipe qu’il est désormais appelé à porter.

Monsieur Compaoré qui a su par moments détendre l’atmosphère espère vivement que le mercredi 18 mai qui apparemment est une date fétiche de la SONABHY (ils ont tous été nommés ce jour) lui portera chance comme il l’a été pour son prédécesseur.

Il lui a d’ailleurs sollicité sa collaboration, son expertise. Il demande au personnel de lui faire une place dans sa « nouvelle famille » afin qu’ensemble ils puissent briser des barrières.

La secrétaire générale du ministère de l’Industrie, après avoir féliciter le DG sortant pour le travail abattu en 17 ans de bons et loyaux services, a invité tout un chacun à accompagner le nouveau venu pour plus de victoires.

Paul Marie Compaoré, qui a été secrétaire général du Premier ministère, a passé l’essentiel de sa carrière au ministère des Finances. Conseiller des affaires économiques, il est déjà au courant des questions des hydrocarbures pour avoir été président du comité interministériel au niveau de la primature.

C’est donc un homme averti qui prend les commandes de la SONABHY pour mériter comme son devancier qui, lors de l’assemblée générale des sociétés d’Etat en 2010, s’est vu accorder le satisfecit du gouvernement pour sa gestion.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga