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Marché de fruits et de légumes : Cinq mois après, les vendeurs veulent l’occuper maintenant

Publié le mercredi 11 mai 2011 à 03h58min

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Le gouvernement, mais aussi la commune de Bobo-Dioulasso ont déployé d’énormes sacrifices à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso. Rénovations et/ou nouvelles infrastructures ont été réalisées à des milliards de F CFA. Entre autres, le bâtiment administratif, le marché des fruits et des légumes, la cité présidentielle, la cité des forces vives, le monument du cinquantenaire etc. Certaines de ces infrastructures sont jusqu’à présent inoccupées. Constat.

Faites un tour au marché de fruits et de légumes et vous verrez le spectacle qui s’y trouve. Mangues déversées par-ci par-là redonnant la même image qu’avait le marché autrefois. Souvent en phase de pourriture, elles sont déchargées à même le sol et parfois contre le mur de la nouvelle infrastructure, l’exposant ainsi à une dégradation. Pourquoi donc revenir sur les anciennes manières ? A cette question Amadou Traoré, un vendeur de mangues répond que ce n’est pas un plaisir pour eux d’occuper de telle manière le marché. « La scène s’est passée devant tout le monde où la police est venue nous chasser.

Après cela, les autorités communales nous ont promis qu’après la construction du marché, nous allons l’occuper immédiatement, mais voyez vous-même, cinq mois après, nous sommes toujours dehors, sous le soleil et la pluie », a déploré Amidou Traoré. « Regardez, il nous montre un tas de mangues, elles ont blanchi sous l’effet des rayons de soleil. Les cartons dans lesquelles nous mettons les mangues coûtent 700F CFA. Eux aussi courent le risque d’être abimés par la pluie ». Amidou confie également qu’il paie le chargement de mangues à raison de 300 000 F CFA à 500 000 F CFA en fonction de la qualité et de la quantité de mangue. Qu’il n’arrive pas très souvent à revendre entièrement. Tout comme lui, de nombreux autres revendeurs sont dans le même cas. Ils sont donc obligés de la recharger dans des véhicules pour la revendre moins chers à des structures de séchage.

Une promesse pas encore tenue

A la question de savoir pourquoi, le marché n’est toujours pas ouvert, Amidou répond que « nous ne savons pas pourquoi . » Tout ce qu’il peut dire, c’est que depuis qu’ils sont revenus sur leurs anciennes installations aucune autorité n’est venue dire quoi que ce soit. Car en effet, en cette période de mangues, ils ne pouvaient pas continuer à s’installer dans des six-mètres devant des domiciles. A défaut d’occuper l’intérieur, les vendeurs de fruits proposent construire des hangars pour se protéger du soleil et de la pluie, mais aussi leurs marchandises. « Nos marchandises sont exposées au soleil, et pire notre santé est en jeu », nous explique Awa Ouattara, une vendeuse de mangues.

Un prix jugé exorbitant

Au nouveau marché de fruits et de légumes, un hangar de 10m2 se négocie à partir de 295 000F CFA, 20m2 à 900 000F CFA, et 40m2 à plus de 2 000 000 de F CFA. Des prix assez chers pour les revendeurs de mangues. Néanmoins, ils sont prêts à les occuper à condition qu’on les autorise à payer à tempérament le montant fixé. « Le prix ne correspond pas du tout à notre pouvoir d’achat parce qu’il arrive même que le fonds de roulement de certains revendeurs parmi nous ne dépasse pas 100 000F CFA. Si on prend le cas d’une veuve qui doit s’occuper de ses enfants, comment peut-elle payer et la location et subvenir aux besoins familiaux ? ». A entendre ces revendeurs, la situation actuelle ne leur est pas favorable.

Tout comme le marché des fruits, le bâtiment administratif lui aussi n’est toujours pas occupé. Un bâtiment construit pour accueillir les services administratifs déconcentrés de l’Etat. Pourquoi donc cette inoccupation ? Tout cela revient toujours cher à l’Etat, car les services qui sont dans des locations continuent de les payer. Cinq mois de loyer, c’est de l’argent qui pouvait servir à autre chose.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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