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EAU ET "PRINCIPE PRELEVEUR-PAYEUR" : L’Etat pourrait gagner environ un milliard de F CFA par an

Publié le jeudi 5 mai 2011 à 00h52min

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En appliquant le principe "préleveur-payeur" dans le domaine de l’eau, l’Etat pourrait engranger un milliard de F CFA par an. En affirmant cela, Eléonore Bélemlilga, juriste à la Direction générale des ressources en eau (DGRE), se fonde sur des simulations.

Combien l’Etat gagnerait-il à appliquer le principe "préleveur-payeur" loi sur la contribution financière en matière d’eau au Burkina ? "Des simulations ont été faites sur ce qu’on pourrait récolter comme argent si on mettait en application la taxe sur le prélèvement de l’eau brute. Ces simulations ont permis de se rendre compte qu’on pourrait récolter, au bout d’une année, environ un milliard de F CFA". Une manne appelée à être reversée intégralement aux agences de l’eau pour la mise en œuvre de leurs programmes pluriannuels. C’est la réponse apportée par Mme Eléonore Bélemlilga, juriste à la Direction générale des ressources en eau (DGRE), dans le cadre de sa communication sur "la politique nationale de l’eau au Burkina".

Elle intervenait au cours d’un atelier d’information sur le rôle des médias dans le processus de mise en œuvre de la Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) à Ziniairé les 12, 13 et 14 avril derniers. Reste que le principe "préleveur-payeur" est toujours en attente d’adoption, les taxes qui devraient être perçues auprès des gros préleveurs d’eau brute n’étant pas encore appliquées. Ce retard à l’allumage, de l’avis de Dibi Millogo, Directeur général de l’Agence de l’eau du Nakanbé, est en partie imputable à un déficit communicationnel. Car, si des ateliers de sensibilisation sur le principe en question ont été faits à l’intention des maires, tous ne sont pas au même niveau d’information, a-t-il en substance expliqué.

Dégager des ressources

Selon ce principe, devrait contribuer toute personne qui prélève l’eau brute au-delà de 100 litres par personne et par jour. Un principe qui a pour ambition de dégager des ressources pour financer les actions des institutions publiques en matière de gestion et de préservation des ressources en eau et d’inciter les usagers à une gestion plus grande et respectueuse de l’environnement. De belles intentions s’il en est, qui ont, pour l’heure, du mal à se concrétiser sur le terrain. Un détail qui ne trompe pas. Dans le cadre de la mise en œuvre de la loi d’orientation relative à la gestion de l’eau, sur les trois décrets d’application prévus, un seul a été élaboré pour le moment, celui sur la taxe de prélèvement de l’eau brute, du reste non encore appliqué, comme le souligne Mme Bélemlilga.

A la question de savoir si cette femme qui n’est pas à sa première rencontre avec les hommes de médias pour parler de la politique nationale de l’eau a un cri du cœur à lancer, elle répond : "Depuis 1998, on élabore des textes. Il existe plus d’une vingtaine de décrets. C’est dire si, sur le plan des textes, on est bien parti. Ce qu’il faut à présent, c’est leur application intégrale. Il faut une prise de conscience lorsqu’on dit que l’eau finance l’eau. Quand on parle de paiement des taxes liées à l’eau, les contribuables doivent comprendre que c’est pour pouvoir financer des réalisations comme par exemple la construction d’ouvrages pour une meilleure utilisation de l’eau.

Une action spontanée et citoyenne qui consisterait au paiement de ces taxes, nous donnerait la satisfaction du travail accompli dans la mise en oeuvre de la Gire (Gestion intégrée des ressources en eau) au Burkina". Quant à M. Millogo, son appel est celui-ci : "Qu’on nous écoute plus. Certes, des efforts sont faits dans le domaine de la Gire. Mais il est possible de faire mieux si nous sommes davantage entendus "

Par CBS

Le Pays

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