Le fonio, cette céréale séculaire, la plus ancienne d’Afrique de l’Ouest, connaît aujourd’hui un regain d’intérêt, en raison des qualités gustatives et nutritionnelles que lui reconnaissent les consommateurs. Et en dépit de la petitesse de sa taille qui rend difficile son décorticage et son blanchiment au pilon et au mortier, le fonio intéresse au point qu’un projet est né pour améliorer des technologies postrécoltes de cette céréale.

Ainsi, depuis 1999 le Fonds commun pour les produits de base (CFC), organisation internationale financière des Pays-Bas (le CFC a financé le projet fonio dans trois pays que sont le Burkina Faso, la Guinée et le Mali), avec des institutions des pays cités et en partenariat avec la FAO, a initié le projet fonio, qui a donné des résultats. C’est pour restituer les résultats de quatre années de recherche sur le fonio qu’une journée scientifique et technique sur « l’amélioration des technologies postrécolte du fonio » s’est tenue à Ouagadougou, en marge donc du FRSIT, le jeudi 03 mai dernier.

Diffuser les résultats de la recherche

A la cérémonie d’ouverture de ladite journée, présidée par le représentant du ministère de l’Agriculture, Térimpar Ignace Somé, qui avait à ses côtés le DG du CNRST, Basile Guissou, le représentant du CFC, A. Kuleshov et le représentant de la FAO F, Mazaud, l’importance de la rencontre a été soulignée. Pour le directeur général du CNRST, à qui est revenu l’honneur de prononcer le mot de bienvenue, cette journée doit être interprétée comme une journée d’information et de sensibilisation pour un nouveau projet dont les objectifs essentiels pourraient être la diffusion, le transfert et la consolidation des acquis.

Aussi invite-t-il les organisations nationales et internationales œuvrant dans le domaine du projet, à bien vouloir contribuer activement à la réflexion sur les mécanismes appropriés de transfert de ces résultats de recherche. Appel a été également fait par Basile Guissou au ministère chargé de l’agriculture non seulement à s’impliquer activement dans la diffusion de ces résultats, mais aussi, à insérer le fonio dans le suivi agricole.

Le représentant du ministère de l’Agriculture s’est réjoui des résultats auxquels le projet est parvenu et a dit que ceux-ci contribueraient sans doute à la promotion et à la sauvegarde de cette culture qu’est le fonio. Le ministère par la voix de M. T. Ignace Somé s’est dit convaincu que les recommandations et les conclusions pertinentes de cette journée seraient des outils précieux et des instruments privilégiés pour nos décideurs nationaux, pour définir une politique cohérente de développement de la filière fonio dans nos pays. Valoriser le fonio

Il s’est agi au cours de la journée scientifique et technique sur le fonio, pour les participants, d’échanger autour de trois axes de réflexion à savoir : le produit fonio à travers ses variétés ; sa composition, sa consommation et sa commercialisation ; et enfin la mécanisation des opérations postrécoltes (les équipements). Parlant des équipements justement, sur l’aire d’exposition des produits des inventeurs innovateurs à cette 6e édition du FRSIT, on pouvait y voir des machines destinées à la transformation du fonio ; sans oublier des stands où étaient exposées plusieurs variétés de fonio transformé.

Agnan Kayorgo

Quelques objectifs du projet fonio

Amélioration des techniques postrécoltes de battage et de nettoyage ; Développement des nouveaux équipements pour améliorer la productivité des opérations ; Mise au point de techniques de transformation (décorticage) visant à réduire la pénibilité du travail des femmes et à améliorer la qualité du produit ; Diversification et valorisation des produits transformés… AK

L’Observateur