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Pénurie de gaz à Ouaga : Les citoyens désemparés, la SONABHY rassure

Publié le jeudi 9 août 2007 à 07h57min

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Certains citoyens l’ont sans doute constaté, il y a, selon toute vraisemblance, une pénurie de gaz butane à Ouaga. En effet, selon le directeur général de la SONABHY, Jean Hubert Yaméogo, il y a une pénurie au niveau sous-régional.

En plus de cette crise qui dure depuis 45 jours, certains camions de la nationale des hydraucarbures sont bloqués sur l’axe Pama-Fada, toujours selon le DG. Toutefois, celui-ci rassure que tout cela n’a rien d’alarmant, puisque, dit-il, dès aujourd’hui même, en principe, les consommateurs burkinabè devraient être satisfaits.

Pour bon nombre de citoyens, se procurer du gaz est devenu, ces temps-ci, la croix et la bannière. Du coup, l’on n’hésite plus à faire le tour des alimentations et des stations, bouteille de gaz en main, espérant être satisfait quelque part.

Informé par certains citoyens, nous nous sommes immédiatement rendu au dépôt de la SONABHY qui se situe à Bingo, sur l’axe Ouaga-Bobo, pour nous enquérir de la situation. Il est 16 h le mardi 7 août dernier quand nous arrivons au dépôt. Dans les allées qui séparent la multitude de camions-citernes garés, impossible d’apercevoir la moindre silouhette humaine. Cependant, devant la guérite à l’entrée et plus loin, sous un arbre, dévisent tanquillement les factionnaires, 9 au total. Ceux-ci, ainsi que leur chef, nous font comprendre que tous les autres travailleurs sont descendus et que ce n’est qu’à la direction générale que nous pourrons trouver un interlocuteur avisé.

A la direction générale, nous sommes d’abord reçu par le chargé de Communication. Ce dernier nous rassure qu’il n’y a rien. Deuxième tentative d’explication : pour des questions techniques, les distributeurs qui sont venus le vendredi pour se ravitailler n’ont pas eu la quantité qu’ils escomptaient. Mais en fait, selon le chargé de Communication, il n’y a rien. Entre-temps, un autre employé de la société fait sonner le téléphone. Après une causette avec son interlocuteur, le chargé de communication se convainc qu’il faut prévenir le directeur général de notre visite. Peu après, accompagné d’un de ces techniciens, ce dernier nous rejoint dans le bureau où nous attendons.

Le DG reconnaît qu’il y a effectivement une pénurie au niveau sous-régional. En plus, il se trouve que les camions de la SONABHY sont bloqués depuis environ 45 jours de l’autre côté de la frontière, parce qu’un pont situé entre Pama et Fada est en passe de céder. Pourtant, les bacs sont presque vides. Mais le DG, visiblement convaincu que les populations ne sont pas alarmées, se veut rassurant car, selon lui, le Burkina ne vit pas pour autant la crise. Du reste, selon Hubert Yaméogo, la situation devrait être débloquée. Les camions devraient, en principe, arriver aujourd’hui même.

En ville cependant, les revendeurs et citoyens se plaingnent tous que la SONABHY ne soit pas arrivée, jusque-là, à surmonter cette difficulté. Selon les commerçants et autres gérants de stations, tous des grossistes auprès de la SONABHY, cette situation est très fréquente en août. A leurs dires, la période d’août à septembre est précisément celle des pénuries, car, ont-ils ajouté, c’est la période où beaucoup de foyers utilisent le gaz, du fait de la pluie.

Par Lassina SANOU


Le DG de la SONABHY rassure

Certains citoyens ont dû le constater. Il y a une pénurie de gaz butane à Ouaga. En effet, selon le directeur général de la SONABHY, Jean Hubert Yaméogo, la pénurie est sous-régionale. En plus de cette crise qui dure depuis 45 jours, certains camions de la nationale des hydrocarbures sont bloqués sur l’axe Pama-Fada, selon toujours le DG. Toutefois, celui-ci rassure que tout cela n’a rien d’alarmant, puisque, dit-il, dès aujourd’hui même, normalement, les consommateurs burkinabè devraient être satisfaits.

"Le Pays" : D’après certains consommateurs, il y aurait une pénurie de gaz à Ouaga. Pouvez-vous nous dire ce qui se passe exactement ?

Jean Hubert Yaméogo : Effectivement, il y a eu au niveau sous-régional une petite pénurie de gaz qui a fait que depuis 45 jours, nos camions qui sont partis pour charger à Accra et à Cotonou ont eu des difficultés à charger et à revenir à temps. C’est seulement en fin de semaine dernière que les camions ont pu charger, et malheureusement pour nous, les camions qui ont pris la route de Cotonou pour venir ont été bloqués à Pama parce qu’il y a un pont situé entre Pama et Fada qui est sur le point de céder. Donc nos camions de gaz sont actuellement bloqués à Pama, et aujourd’hui j’ai eu une communication avec le gouverneur de la région de l’Est qui m’a dit qu’une déviation était en cours pour permettre aux différents camions de passer.

Il ne s’agit pas de nos camions seulement qui sont bloqués là-bas, mais plutôt tous ceux qui empruntent cet axe. Il est clair que le temps que ces camions arrivent, manifestement, on peut constater une pénurie en ville. Sinon cela fait 45 jours que nos camions sont allés pour charger et ne sont toujours pas de retour, au point que tout ce que nous avions comme gaz au niveau intérieur a connu une difficulté. On est vraiment en fond de bac. Et ce n’est pas évident que, si nos camions n’arrivent pas d’ici trois jours, on ne connaisse pas de difficulté.

Mais qu’est-ce qui explique cette pénurie au niveau sous-régional ?

Il y a d’abord le manque de capacité de stockage. Aujourd’hui nous prenons notre gaz au niveau d’Accra où nos avons un trader qui nous cède le surplus de gaz dégagé de la raffinerie de Téma. Or la consommation intérieure même du Ghana est telle qu’il en reste très rarement. Maintenant, nous avons un partenaire qui a un dépôt de gaz au niveau de Cotonou. Mais, c’est un dépôt qui est d’une capacité de 2000 tonnes et qui doit approvisionner le Burkina, le Bénin, le Togo, le Niger. La capacité de ce dépôt est telle que, parfois, pour peu qu’il y ait une petite difficulté au niveau sous-régional, tout est bloqué, et quand vous n’avez pas de réserve considérable à l’intérieur, cela devient difficile.

Nous, nous avons pu tenir longtemps parce que nous avons des capacités de stockage au niveau intérieur qui sont assez importantes, de 2 500 tonnes, qui dépasse même la capacité de notre partenaire sur la côte, et c’est ça qui a fait que jusqu’aujourd’hui le consommateur burkinabè n’a pas perçu qu’il y avait un problème. Mais le problème a été réglé au niveau sous-régional en fin de semaine, aussi bien à Abidjan qu’à Accra, et les gens commencent à consommer du gaz, sinon, il y a environ une semaine, dans tous ces pays, c’était la panique, sauf bien sûr dans notre pays où nous avons pu tenir grâce à notre stockage intérieur.

Est-ce que vous nous rassurez qu’il n’y a rien à craindre ?

Nous avons au moins 100 tonnes à Pama, et il faut qu’on arrive à faire la déviation et que les camions arrivent. En ce qui concerne les autres camions, nous venons de saisir notre représentant qui est à Cotonou pour qu’il change de destination ; que ces camions ne prennent plus l’axe Cotonou-Ouaga, mais plutôt l’axe Cotonou-Lomé-Ouaga. Cela va peut-être prendre 100 km en plus. Ils vont quitter demain (ndlr, mercredi 8 août 2007) et nous pouvons penser qu’après-demain, le consommateur burkinabè sera à l’aise. Nous demandons à ceux qui ont constaté quelque désagrément, de ne pas paniquer parce que la situation est sous contrôle.


Sur le terrain : Il y a bel et bien crise...

Afin de vérifier s’il y a effectivement pénurie de gaz à Ouaga, nous avons été à la direction de la SONABHY. Nous avons fini par comprendre qu’il y avait effectivement une crise.

Pour bon nombre de citoyens, se procurer du gaz est devenu ces temps-ci la croix et la bannière. Du coup, l’on n’hésite plus à faire le tour des alimentations et des stations, bouteille de gaz en main, espérant être satisfait quelque part.

Alerté par certains citoyens, nous nous sommes immédiatement rendu au dépôt de la SONABHY qui se situe à Bingo à la sortie de Ouaga, pour aller nous enquérir de la réalité du phénomène. Il est 16 h le mardi 7 août dernier quand nous arrivons au dépôt. Dans les allées qui séparent la multitude de camions-citernes garés, il est impossible d’apercevoir la moindre sillouhette humaine. Cependant, devant la guérite à l’entrée et plus loin, sous un arbre, devisent tanquillement les factionnaires, 9 au total. Ceux-ci, ainsi que leur chef, nous font comprendre que tous les autres travailleurs sont descendus et que c’est seulement à la direction générale que nous pouvons trouver un interlocuteur avisé.

A la direction générale, nous sommes d’abord reçu par le chargé de communication. Ce dernier nous rassure qu’il n’y a rien, que ceux qui nous ont "filé le doc" se trompent certainement du fait du long week-end où la SONABHY, comme toute autre société nationale, n’a pas travaillé durant tout ce temps. Deuxième tentative d’explication : pour des questions techniques, les distributeurs qui sont venus le vendredi pour se ravitailler n’ont pas eu la quantité qu’ils escomptaient. Mais en fait, selon le chargé de communication, il n’y a rien. Entre-temps, un autre employé de la société fait sonner le téléphone. Après un échange avec son interlocuteur, le chargé de communication se convainc qu’il faut prévenir le directeur général de notre visite. Peu après, accompagné d’un de ses techniciens, ce dernier nous rejoint dans le bureau où nous attendons.

Le DG reconnaît qu’il y a une pénurie au niveau sous-régional. En plus, il se trouve aussi que les camions de la SONABHY sont bloqués depuis environ 45 jours de l’autre côté de la frontière, parce qu’un pont situé entre Pama et Fada est en passe de céder. Pourtant, les bacs sont presque vides. Mais, le DG, visiblement convaincu que les populations ne sont pas alarmées, se veut rassurant, car, selon lui, le Burkina ne vit pas pour autant une crise. Du reste, selon Hubert Yaméogo, la situation devrait s’arranger. Les camions devraient en principe arriver aujourd’hui même.

En ville cependant, les revendeurs et citoyens se plaignent tous du fait que la SONABHY ne soit pas arrivée, jusque-là, à surmonter cette difficulté. Selon les commerçants et autres gérants de stations, tous des grossistes auprès de la SONABHY, cette situation est très fréquente en août. Selon leurs dires, la période d’août à septembre est précisément celle des pénuries, car, disent-ils, c’est la période où beaucoup de foyers utilisent le gaz, du fait de la pluie.

Par Lassina SANOU

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