Co animé par le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme Sékou Ba, le ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, Laurent Sedogo et le maire de la commune de Ouagadougou, Simon Compaoré, le petit déjeuner de presse a porté sur "les atouts et les défis de la ville au Burkina Faso". Le ministre en charge de l’Habitat a d’entrée, justifié le thème de la Journée mondiale de l’habitat, célébrée le premier lundi du mois d’octobre de chaque année.

"Les catalyseurs d’espoir", thème retenu pour interpeller les consciences sur l’importance et les fonctions des villes et pour inscrire l’habitat et le développement urbain parmi les priorités des programmes de développement dans la perspective de l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement.Selon le ministre Ba, le processus d’urbanisation déclenché partout dans le monde s’avère irréversible. En conséquence, les villes sont appelées à accueillir la majorité des populations.

"A ce titre, nous sommes interpellés à faire des villes, des lieux d’espoirs pour les générations futures". C’est donc à partir d’une perception claire et pertinente de cette problématique qu’une prise en charge conséquente sera envisagée. Le ministère invite au niveau national, à réfléchir aux atouts et aux défis de la ville. Bien qu’à forte dominante rurale, le Burkina Faso connaît un taux d’urbanisation de 18,5%. Ce taux pourrait dépasser 24% en 2010 et atteindre 44% à l’horizon 2030.

L’armature urbaine, selon le ministre Ba, se caractérise par l’existence de deux pôles principaux : Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Ces deux villes risquent d’abriter d’ici à là, près de 50% de la population urbaine et ainsi, auront à gérer près de quatre millions huit cent mille habitants. Entre 1985 et 2003, la population de Ouagadougou a connu un taux annuel de croissance de 4,4% et Bobo-Dioulasso, 2,8%. Ainsi, le taux de croissance des populations urbaines est supérieur au taux de croissance général de la population qui est de 2,4%. Les villes attirent, "celles du Burkina ont fait très tôt l’objet d’une attention particulière dans le cadre des actions de développement", a déclaré le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Sekou Ba.

Les défis des villes au Burkina Faso

Malgré ces efforts, les villes sont dépourvues d’une viabilisation conséquente. Les défis majeurs des villes du Burkina s’expriment en termes de logement, de réglementation de l’occupation de l’espace, d’amélioration des services urbains essentiels et du financement des opérations d’aménagement et de construction. Le jeune ministère de l’Habitat travaille déjà à l’élaboration d’une stratégie nationale en matière d’habitat et de développement urbain.

En attendant, malgré l’existence d’un code de l’urbanisme, des problèmes réels se posent et les journalistes en ont soulevé. Il s’agit entre autres des mesures à envisager face au flux de plus en plus important des ruraux. Le besoin en logement à Ouagadougou est déjà de 13 000 unités par an et de 6000 à Bobo-Dioulasso. La communalisation intégrale pourrait solutionner ce phénomène en réduisant les fractures entre les villes et les villages, a rassuré le ministre Ba. L’espoir pour les jeunes générations de disposer d’une parcelle, les prix des loyers, le logement social ont aussi été abordés.

Le ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, Laurent Sédégo, a répondu aux questions relatives à l’assainissement du cadre de vie, les mesures d’accompagnement de la campagne "Soyons propres autour de nous", le Projet ceinture verte.... M. Sédégo a précisé que des prestataires privés seront mis à contribution pour doter la ville de suffisamment de bacs à ordures. Ils s’occuperont également de l’enlèvement.

Il a aussi fait cas des espaces verts qui seront aménagés à différents endroits de la ville. Quant au maire Simon Compaoré, il a intervenu sur les installations anarchiques, la vision prospective de la commune, les spéculations autour des parcelles d’une certaine taille dans les périphéries, les lotissements qui connaîtront bientôt une pause. La mairie compte viabiliser les zones déjà loties et repenser la forme des lotissements. La vie en ville impose un certain comportement, a déclaré le ministre Sédégo.

Et le maire de renchérir, "ne vient pas à Ouagadougou qui veut, mais qui peut". Le ministre Sékou Ba a annoncé l’institutionnalisation d’un prix "Journée mondiale de l’habitat", dénommé "Citoyenneté et promotion de l’environnement urbain". Ce prix sera décerné, chaque année, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’habitat à la ville qui aura fourni le plus d’effort pour l’assainissement, la mise en valeur des parcelles et l’amélioration du cadre de vie.

Un comité sera mis sur pied pour y réfléchir. Le ministre reste convaincu que c’est la synergie d’actions entre l’état, la société civile et les différents partenaires que les villes pourront jouer pleinement leur rôle et répondre à l’attente des populations.

Assétou BABOH (badohassetou@yahoo.fr)

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