C’est un accueil chaleureux qui a été réservé au directeur sectoriel finance, compétitivité et innovation Afrique de l’Ouest, Douglas Pearce et la délégation qui l’accompagnait. Au cours de cette rencontre, une présentation de la Maison de l’entreprise du Burkina Faso (MEBF) a été faite par le premier responsable, Karim Ouattara. Construite sur financement de la Banque mondiale en mars 2009, à environ 1 500 000 dollars, soit 911 000 000 de francs CFA, la MEBF a été créée en 2002 par le secteur privé et l’État et reconnu d’utilité publique en 2010. Son cœur de métier, c’est l’appui au développement du secteur privé. Depuis sa création, beaucoup d’acquis ont été engrangés. À ce jour, elle a pu délivrer 12 853 permis de construire, 173 227 entreprises ont été créés dont 21 800 en 2023, a indiqué M. Ouattara.

Le directeur général de la MEBF, Karim Ouattara

À côté de cela, plus de 170 000 emplois ont été créés et 414 923 documents sécurisés. En termes de financements bancaires, plus de 19 milliards de francs CFA ont été mobilisés et plus de 60 milliards de francs CFA de volume financier mobilisés pour les projets. Cependant, l’institution fait face à d’énormes défis. Il s’agit, entre autres, d’impulser une nouvelle dynamique dans l’accompagnement des TPE, PME-PMI en s’appropriant les leviers de l’innovation et des systèmes numériques et en promouvant l’expertise au profit de l’entreprise privée.

À cela, il faut ajouter le défi de développement de l’entrepreneuriat rural, des femmes et des jeunes, le défi d’amélioration permanent du climat des affaires pour l’édification d’une économie émergente. Sans oublier, les défis de synergie des appuis des partenaires techniques et financiers vers le secteur privé et de l’harmonisation des procédures. La rencontre a également permis de revisiter les projets qui bénéficient de l’appui financier de la Banque mondiale. Le projet phare est l’ECOTEC (Projet d’appui à l’entrepreneuriat, au développement des compétences et à l’adoption technologique).

Vue d’ensemble des participants

Cette réunion, faut-il le souligner, précède le lancement officiel de ce projet qui aura lieu le vendredi 15 mars 2024. Pour une première visite au Burkina Faso, M. Pearce a remercié le directeur général de la MEBF et l’ensemble du personnel pour l’accueil dont lui et sa délégation ont fait l’objet. « Nous avons eu une réunion très positive », s’est-t-il réjoui. Il a, en outre, affirmé avoir été agréablement surpris par le travail abattu par la MEBF pour soutenir le développement économique du Burkina Faso. « La MEBF a une bonne expérience dans le soutien des entreprises. Notre partenariat va permettre de booster la création des petites et moyennes entreprises qui auront un impact sur l’économie », a-t-il déclaré.

Selon le directeur général de la MEBF, ECOTEC est un projet négocié entre le gouvernement burkinabè et la Banque mondiale. Ce projet doit accompagner deux départements majeurs à savoir le secteur privé burkinabè et le secteur de l’éducation formelle et non formelle. Sur ce dernier point, environ 17 000 jeunes apprenants bénéficieront d’une formation dans des métiers variés (génie civil, BTP, restauration, culture etc.).

Le directeur sectoriel finance, compétitivité et innovation Afrique de l’Ouest, Douglas Pearce, lors des interviews

Ce qui va booster la question d’employabilité des jeunes dans notre pays. « ECOTEC va également accompagner la formation de 750 formateurs. Ce qui renforcera l’offre des formations au niveau des différents centres de formation privés et publics. En gros, ECOTEC vient pour faire en sorte que pendant que le secteur privé continue à se développer, il facilitera la mise à disposition de ce secteur privé des ouvriers hautement qualifiés grâce à la contribution du ministère en charge de l’enseignement », ajoute le DG avant de remercier la Banque mondiale pour son soutien continu. Le présent projet va durer six ans. Avant de se quitter, la MEBF a offert des présents à M. Pearce et sa suite, en guise de reconnaissance à la Banque mondiale pour l’accompagnement dont elle bénéficie depuis 2004.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net