Burkina : « La sortie de la CEDEAO va forcément avoir un impact sur le plan économique », indique le ministre Aboubacar Nacanabo
Dans une interview accordée au quotidien d’Etat, Sidwaya, le ministre de l’économie, des finances et de la prospective, Dr Aboubakar Nacanabo, a donné lecture des conséquences économiques du retrait du Burkina Faso de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Avant de se prononcer sur les éventuelles conséquences du retrait du Burkina Faso, le ministre a tenu à rappeler que les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) étaient déjà exclu de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) « depuis les changements récents intervenus chez nous, au Mali et au Niger ».
Pour revenir à la question des conséquences, Dr Aboubakar Nacanabo a reconnu que « la sortie de la CEDEAO va forcément avoir un impact sur le plan économique ». Selon le ministre, la CEDEAO est une union douanière, ce qui suppose l’existence d’un Tarif extérieur commun (TEC). « Le TEC suppose que tout produit en provenance d’un pays membre de la CEDEAO entre au Burkina en payant un tarif douanier préférentiel et les produits en provenance des pays hors de l’espace CEDEAO supporte un tarif douanier harmonisé par les différents pays », a-t-il expliqué.
Toutefois, le ministre a rassuré que l’AES est un marché de 70 millions d’habitants. « C’est une grande partie des réserves de ressources naturelles de l’espace CEDEAO et c’est une zone agropastorale par excellence. Avec tout ce potentiel, je pense que nos Etats auront l’intelligence nécessaire pour faire de cet espace, un espace viable, solide et prospère », a argumenté le ministre.
A la question de savoir s’il n’y aura pas un risque d’inflation dans les pays de l’AES à cause du retrait, Dr Aboubacar Nacanabo a indiqué que la maîtrise de l’inflation dans les pays de l’AES passe par une bonne campagne agricole, mais aussi du cours du pétrole que le Burkina Faso importe essentiellement hors de CEDEAO. « Le risque d’inflation lié à la sortie de la CEDEAO est donc marginal », a-t-il affirmé.
Comme mesures envisagées par le gouvernement pour atténuer les conséquences, le ministre a dévoilé un agenda : « Nous prévoyons un échange avec le secteur privé pour d’abord les rassurer et voir avec eux les dispositions à prendre pour renforcer la résilience de notre économie pour une prospérité partagée ».
Quant aux relations économiques avec les pays membres de la CEDEAO, le ministre burkinabè de l’économie a mis l’accent sur la coopération bilatérale. « Notre sortie de la CEDEAO ne signifie nullement la fin des relations bilatérales. Au contraire, c’est une opportunité pour renforcer davantage les relations bilatérales avec certains pays », a notifié Dr Aboubacar Nacanabo.
Synthèse de Cryspin Laoundiki
Lefaso.net