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Burkina : « La sortie de la CEDEAO va forcément avoir un impact sur le plan économique », indique le ministre Aboubacar Nacanabo

Publié le lundi 5 février 2024 à 18h02min

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Burkina : « La sortie de la CEDEAO va forcément avoir un impact sur le plan économique », indique le ministre Aboubacar Nacanabo

Dans une interview accordée au quotidien d’Etat, Sidwaya, le ministre de l’économie, des finances et de la prospective, Dr Aboubakar Nacanabo, a donné lecture des conséquences économiques du retrait du Burkina Faso de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Avant de se prononcer sur les éventuelles conséquences du retrait du Burkina Faso, le ministre a tenu à rappeler que les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) étaient déjà exclu de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) « depuis les changements récents intervenus chez nous, au Mali et au Niger ».

Pour revenir à la question des conséquences, Dr Aboubakar Nacanabo a reconnu que « la sortie de la CEDEAO va forcément avoir un impact sur le plan économique ». Selon le ministre, la CEDEAO est une union douanière, ce qui suppose l’existence d’un Tarif extérieur commun (TEC). « Le TEC suppose que tout produit en provenance d’un pays membre de la CEDEAO entre au Burkina en payant un tarif douanier préférentiel et les produits en provenance des pays hors de l’espace CEDEAO supporte un tarif douanier harmonisé par les différents pays », a-t-il expliqué.

Toutefois, le ministre a rassuré que l’AES est un marché de 70 millions d’habitants. « C’est une grande partie des réserves de ressources naturelles de l’espace CEDEAO et c’est une zone agropastorale par excellence. Avec tout ce potentiel, je pense que nos Etats auront l’intelligence nécessaire pour faire de cet espace, un espace viable, solide et prospère », a argumenté le ministre.

A la question de savoir s’il n’y aura pas un risque d’inflation dans les pays de l’AES à cause du retrait, Dr Aboubacar Nacanabo a indiqué que la maîtrise de l’inflation dans les pays de l’AES passe par une bonne campagne agricole, mais aussi du cours du pétrole que le Burkina Faso importe essentiellement hors de CEDEAO. « Le risque d’inflation lié à la sortie de la CEDEAO est donc marginal », a-t-il affirmé.

Comme mesures envisagées par le gouvernement pour atténuer les conséquences, le ministre a dévoilé un agenda : « Nous prévoyons un échange avec le secteur privé pour d’abord les rassurer et voir avec eux les dispositions à prendre pour renforcer la résilience de notre économie pour une prospérité partagée ».

Quant aux relations économiques avec les pays membres de la CEDEAO, le ministre burkinabè de l’économie a mis l’accent sur la coopération bilatérale. « Notre sortie de la CEDEAO ne signifie nullement la fin des relations bilatérales. Au contraire, c’est une opportunité pour renforcer davantage les relations bilatérales avec certains pays », a notifié Dr Aboubacar Nacanabo.

Synthèse de Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 5 février à 18:12, par Tranntoll En réponse à : Burkina : « La sortie de la CEDEAO va forcément avoir un impact sur le plan économique », indique le ministre Aboubacar Nacanabo

    Hou la la !
    En voilà un qui va chercher problèèèèèème là !
    Bientôt les petites annonces pour chercher un emploi...

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  • Le 5 février à 18:16, par PIONG YANG En réponse à : Burkina : « La sortie de la CEDEAO va forcément avoir un impact sur le plan économique », indique le ministre Aboubacar Nacanabo

    Il fallait le dire bien avant d’engager tout le monde dans cette aventure impréparée. C’est irresponsable de livrer tout le pays à une aventure visiblement sans vision, juste pour l’ego et les calculs politiques d’une poignet de burkinabè . Vous répondrez devant l’histoire.

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  • Le 5 février à 18:16, par West En réponse à : Burkina : « La sortie de la CEDEAO va forcément avoir un impact sur le plan économique », indique le ministre Aboubacar Nacanabo

    Un gouvernement issu d’un putsch, illégal, illégitime, composé de gens sans envergures, sans visions, qui sont en train de faire des expérimentations ultra douteuses avec l’avenir des jeunes et du Burkina !

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  • Le 5 février à 19:21, par Yovis En réponse à : Burkina : « La sortie de la CEDEAO va forcément avoir un impact sur le plan économique », indique le ministre Aboubacar Nacanabo

    Pure cécité politique et économique. Quelle est la balance commerciale du Burkina ? Ouvrez les yeux bon sang, au lieu de conduire le pays vers l’abîme. Les économies de ces pays sahéliens risquent de ne pas être compétitives à cause des surcoûts.

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  • Le 5 février à 22:15, par Yako En réponse à : Burkina : « La sortie de la CEDEAO va forcément avoir un impact sur le plan économique », indique le ministre Aboubacar Nacanabo

    voyez-vous Mr le ministre, vous mêmes vous n’êtes convaincus du choix opéré par les bidasses comment pourriez-vous convaincre la majorité raisonnable des Burkinabé ? Et de toutes les façons l’inflation, pénurie et le marché noir de devises étrangères ont déjà commencé (effet psychologique) des déclarations contradictoires .En somme, nous sommes bien plongés dans une longue période d’incertitudes économique et financière.Ah ! Burkina Faso comme si le terrorisme ne suffisait pas,voilà une autre brèche ouverte pour nous enfoncer davantage. Prions. Yako

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  • Le 5 février à 22:18, par tengen-biiga En réponse à : Burkina : « La sortie de la CEDEAO va forcément avoir un impact sur le plan économique », indique le ministre Aboubacar Nacanabo

    Le bénéfice est à chercher hors du champ économique. Je suis désolé. La démographie ne signifie pas grand chose en soi. Est-ce des populations bien formées ?

    Rien que le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Sénégal compte plus de populations que l’AES sans compter le grand Nigeria. Aujourd’hui, que pèse l’AES dans l’UEMOA ? Quelles sont les échanges entre les trois pays de l’AES ?

    le 1er bénéfice net est le fait de s’affranchir de la tutelle de la CEDEAO. Cela nous évite de devoir mettre fin aux transitions ou de subir les sanctions de la CEDEAO. Pour le reste, ce sont des incertitudes.

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  • Le 5 février à 22:58, par Passakziri En réponse à : Burkina : « La sortie de la CEDEAO va forcément avoir un impact sur le plan économique », indique le ministre Aboubacar Nacanabo

    ..." l’AES est un marché de 70 millions d’habitants. « C’est une grande partie des réserves de ressources naturelles de l’espace CEDEAO et c’est une zone agropastorale par excellence. Avec tout ce potentiel, je pense que nos Etats auront l’intelligence nécessaire pour faire de cet espace, un espace viable, solide et prospère »
    Mais vous oubliez que le Nigéria seul c est trois fois cette popultion ( 213 millions ? Un PIB qui vaut 9 fois le PIB des trois pays réunis ? Que le Nigéria vient de mettre en service la plus grande raffinerie du continent ? Alors vos racontez quoi ? Ces prétendues ressources , c’est quoi au juste et est-ce que c’est avec la sortie de la CEDEAO que les trois pays auront accès à ces ressources ? Si c’est pas le cas , cela change quoi ? puisqu’avec les mêmes ressources on avait déjà des problèmes et dorénavant avec les mêmes ressources on risque d’avoir plus e problèmes ?
    Vous au lieu de dire à ces politiciens en treillis de ne pas s’hasarder sur les terrains qu’ils ne maitrisent pas , vous les laissez aller, par peur , par méchanceté ou par ignorance ou bien c#est les trois à la fois ?

    Passakziri

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  • Le 6 février à 01:30, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina : « La sortie de la CEDEAO va forcément avoir un impact sur le plan économique », indique le ministre Aboubacar Nacanabo

    @Passakziri
    Messire Passakziri, j’ai fait les calculs.
    À l’aide d’un tableur et des chiffres de countryeconomy.com pour l’année 2022, j’ai obtenu les résultats ci-dessous. Rappelons que, jusqu’à nouvel ordre, la Guinée Conakry n’est pas sortie de la CEDEAO.
    --------------------------------------------
    Certes, les 3 pays sortis de la CEDEAO représentent 1/5e environ de la population de la nouvelle CEDEAO, mais, économiquement, ils n’en représentent que 1/13e environ .
    En effet, les habitants restant à la CEDEAO sont nettement plus « riches » par tête que les habitants des 3 pays sortis de la CEDEAO, environ 2,7 fois plus.
    --------------------------------------------
    PIB CEDEAO en milliards € : 671,955
    Population en millions CEDEAO : 343,651
    PIB/tête CEDEAO : 1 955 €
    --------------------------------------------
    Population en millions ex-CEDEAO : 69,974
    PIB en milliards € ex-CEDEAO : 50,634
    PIB/tête ex-CEDEAO : 724 €
    --------------------------------------------
     % PIB EX CEDEAO/CEDEAO : 7,54% , soit environ 1/13e
    Quotient PIB par tête CEDEAO/EX CEDEAO 2,7 .

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    • Le 7 février à 15:42, par Baobab En réponse à : Burkina : « La sortie de la CEDEAO va forcément avoir un impact sur le plan économique », indique le ministre Aboubacar Nacanabo

      Merci de prendre le temps faire vos calculs. C’est souvent important de calculer.

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      • Le 11 février à 13:23, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina : « La sortie de la CEDEAO va forcément avoir un impact sur le plan économique », indique le ministre Aboubacar Nacanabo

        @Baobab
        Messire Baobab, vous écrivîtes :
        « C’est souvent important de calculer. »
        Oui, je le pense aussi !
        Il est très important de pouvoir mener des débats contradictoires où tous les intervenants n’ont pas forcément les mêmes opinions.
        Mais il est désolant que certaines interventions soient basées sur des chiffres absurdes, ou même sans le moindre chiffre. Car alors on prend des décisions politiques basées sur des données tordues, des assertions inexactes ou même des reproches complètement imaginaires.
        Pour vous qui devez décider de l’avenir de votre propre pays, il faudrait prendre la peine d’énoncer et de recouper les données.
        Exemple classique :
        - Beaucoup chantent monts et merveilles du Rwanda, qui serait, paraît-il, un vrai conte de fées.
        - Pourtant, quand on vérifie, on s’aperçoit que le revenu par tête du Rwanda est très inférieurs à celui de la RCI de Côte-d’Ivoire et du Congo-Brazzaville.
        - PIB/tête du Rwanda en 2022 : 939 € ;
        - PIB/tête de la RCI en 2022 : 2.420 €
        - PIB/tête du Congo-Brazza en 2022 : 2.574 €
        - Par conséquent, il est clair qu’il y a une intense propagande du Rwanda pour faire croire aux crédules que c’est un pays mirobolant, alors que ses cruelles milices pillent littéralement le Congo-Kinshasa voisin, ce qui est peu conforme aux idéaux panafricains !
        Source de mes chiffres : countryeconomy.com

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  • Le 7 février à 11:10, par Alpha2025 En réponse à : Burkina : « La sortie de la CEDEAO va forcément avoir un impact sur le plan économique », indique le ministre Aboubacar Nacanabo

    Le problème dans cette histoire, c’est que le MPSR a décidé de gouverner seul, en s’affranchissant des véritables forces vives de ce pays (je ne parle pas des OSC vuvuzelas qui sont nées comme par génération spontanée après le coup d’état) : partis politiques mis sous éteignoir, syndicats voués aux gémonies. Toutes les intelligences qui émettent des points de vue qui ne plaisent pas sont vilipendées et subissent des exactions. Je crois que tous les burkinabè sont conscients que des élections ne peuvent pas se tenir dans ce pays pour le moment. Si à l’occasion d’assises véritablement inclusives, tout le monde s’accordait sur cela, qu’est ce que la CEDEAO ou n’importe quelle autre institution peut dire ? Mais comme le MPSR se crée des ennemis au Burkina et s’en invente ailleurs, Il croit se protéger en sortant de la CEDEAO. Effectivement avec cette sortie, personne ne viendra vous rappeler telle ou telle échéance. Reste que le peuple les attend sur le plan des résultats concrets. Inutile de nous dire que nous avons fait des choix difficiles. Quand les résultats ne seront pas concrets sur le terrain, vos soutiens d’aujourd’hui vous diront que vous avez fait ces choix seuls. C’est là que vous comprendrez, peut-être un peu tard, l’intérêt de l’inclusivité que vous refusez aujourd’hui !

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