Burkina : Les acteurs de la chaîne de la commande publique à l’école des procédures d’acquisition de la BAD
Ouagadougou abrite du 28 au 30 novembre 2023, un atelier de renforcement des capacités en acquisition au profit des projets et programmes financés par le groupe de la Banque africaine de développement (BAD) au Burkina Faso. Le ministre de l’économie empêché, c’est le directeur général de l’économie et de la planification, Dr Larba Issa Kobyagda, qui a présidé l’ouverture des travaux.
Cet atelier porté par le groupe de la Banque africaine de développement (BAD) au Burkina Faso s’inscrit dans le prolongement de la revue du portefeuille et de la mission de dialogue de haut niveau qui se sont déroulées au mois de mai 2023. Les participants sont composés d’acteurs de l’écosystème de la chaîne de la commande publique intervenant dans l’exécution des projets.
Pour des contraintes d’agenda, le président de la cérémonie, le ministre de l’économie, n’a pas pu effectuer le déplacement. Il a été représenté par le directeur général de l’économie et de la planification (DGEP), Dr Larba Issa Kobyagda. En initiant cette formation, il s’agit de « renforcer les capacités à la fois des coordonnateurs de projets mais particulièrement les responsables en passation des marchés sur un certain nombre d’instruments. L’instrument particulier sur lequel la banque souhaiterait avoir plus d’assurance de la maîtrise par l’ensemble des acteurs, c’est surtout les méthodes et les procédures de sélection des consultants », a indiqué le DGEP.
De cette rencontre de 72 heures, le gouvernement attend beaucoup. D’abord, que les acteurs soient suffisamment outillés mais aussi que les procédures de passation qui constituent généralement le point de blocage de la mise en œuvre efficace des projets et programmes puissent être relevées en termes de capacités à aller plus rapidement et permettre que les résultats puissent être délivrés au profit des populations, a précisé Dr Kobyagda.
Au-delà des participants, cet atelier est profitable au Burkina Faso en ce sens qu’il devra permettre l’accélération dans la mise en œuvre des projets et programmes qui constituent des instruments de politique publique. « Cela va garantir que la vision du gouvernement en matière d’accès à un certain nombre de biens essentiels au profit des populations puisse être réalisée dans de meilleures conditions mais également dans les délais prévus. Parce que lorsqu’un ouvrage est livré dans un délai relativement long, cet ouvrage peut perdre en efficacité parce qu’il avait été souhaité à une date beaucoup plus rapide. Également, lorsque la qualité de l’ouvrage ne répond pas aux attentes ou aux spécifications, cet ouvrage peut ne pas avoir la durabilité nécessaire permettant aux populations de tirer suffisamment profit », a-t-il indiqué.
Puis d’ajouter : « les partenaires qui nous accompagnent dans ce sens aident le pays à pouvoir mettre ses ouvrages dans de meilleures conditions mais également le pays doit s’engager pour certains cas à pouvoir rembourser. Pour éviter que ces remboursements ne soient en même temps perçus au moment où il faut encore s’endetter pour refaire les mêmes ouvrages, la qualité dans la mise en œuvre est efficace. Le rôle que jouent les responsables en passation des marchés dans le choix des acteurs et la qualité de suivi de la mise en œuvre est très important pour le gouvernement ».
La BAD est l’un des partenaires au développement du Burkina Faso. A ce jour, elle met en œuvre une vingtaine de projets en coordination avec le gouvernement. Dans son intervention, le responsable pays, Daniel Ndoye, a présenté les axes de coopération entre les deux parties que sont les secteurs des transports, de l’énergie, l’eau et l’assainissement, l’agriculture ainsi que le secteur social. « Dans cette recherche constante avec le gouvernement d’améliorer l’efficacité des projets, d’accélérer leur mise en œuvre, il nous a semblé important d’avoir cet atelier pour le renforcement des capacités en ce qui concerne les acquisitions et la maîtrise des procédures de passation des marchés. Les passations de marchés et les acquisitions constituent un volet très important dans le cadre de la mie en œuvre des projets. Il est important qu’on s’assure que les procédures de la BAD qui s’appliquent pour certaines de ces acquisitions sont bien maitrisées », a expliqué M. Ndoye faisant allusion à la tenue de la présente rencontre.
Cet atelier se veut aussi un moment d’échanges interactifs, participatifs et constructifs entre les différents acteurs de l’administration et ceux qui sont chargés de la mise en œuvre des projets, soutient-il.
Ce partage d’expériences permettra un renforcement des capacités, une meilleure maîtrise, le tout dans le but de permettre une accélération dans la mise en œuvre des projets pour plus d’impact pour les populations. Au regard de la qualité des participants et de l’engagement ainsi manifesté, le DGEP s’est dit convaincu que des enseignements pertinents sortiront des échanges.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net