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Production d’engrais au Burkina : « Notre objectif est de ramener le sac à 22 000 F CFA », soutient Jean Ouédraogo (DG de la SEPB)

Publié le lundi 27 novembre 2023 à 21h35min

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Production d’engrais au Burkina : « Notre objectif est de ramener le sac à 22 000 F CFA », soutient Jean Ouédraogo (DG de la SEPB)

Situé à Bassem-Possé, sur l’axe Koupéla-Tenkodogo, l’usine de mélanges d’engrais de la Société d’exploitation des phosphates du Burkina (SEPB) a reçu la visite du Premier ministre Apollinaire Kyélem de Tambèla, samedi 25 novembre. C’était en marge du lancement du Programme intégré de soutien à l’alimentation et à la nutrition scolaires (PISANS). À l’occasion, nous avons interrogé le directeur général de Société d’Exploitation des Phosphates du Burkina (SEPB), Dr Jean Ouédraogo.

Né en 2012, de la transformation de Burkina Phosphate, la Société d’Exploitation des Phosphates du Burkina (SEPB) a entre autres pour missions de fournir du phosphate brut pour corriger les carences des sols en phosphore, et de contrôler de la qualité des engrais importés au Burkina Faso.

Le pays dispose de trois mines de phosphate avec des réserves totales estimées à 200 million de tonnes. Il s’agit de Kodjari en exploitation depuis 1978, de la reserve de Aloub-Djouna et de la reserve de phosphate de Arly. Mais seul le gisement de Kodjari est actuellement en exploitation et le minerai est broyé à l’usine de Diapaga. Dans un entretien qu’il nous a accordé, le directeur général nous parle de l’usine de Koupéla et de la vision de la société.

Depuis quand l’usine existe-elle et comment procédez-vous à la distribution des fertilisants aux producteurs ?

J.O. : L’usine est fonctionnelle depuis le mois d’août 2023 à la suite d’un long processus qui a commencé avec l’acquisition du site pour la construction d’infrastructures et l’installation de l’usine. Depuis son ouverture, nous avons commencé à formuler le NPK 14 23 14 suivi du triple 15, c’est-à-dire le NPK 15 15 15 qui sont les deux produits que l’usine a déjà formulés. L’usine a déjà répondu à des besoins spécifiques pour la recherche en formulant de nouveaux engrais pour l’INERA (Institut de l’environnement et de recherches agricoles) pour des expérimentations. Cela montre que l’usine est en capacité de produire tout type de formule d’engrais sollicités pour les cultures..

Une présentation de l’usine de mélange d’engrais faite au Premier ministre

Quelle est votre capacité d’exploitation ?

Nous avons une usine qui a la capacité de produire 90 tonnes à l’heure lorsque l’ensemble des modules sont fonctionnels. Cette installation n’est pas encore achevée, nous utilisons donc la main d’oeuvre, ce qui ralentit un peu nos capacités. Qu’à cela ne tienne, nos capacités de production sont très élevées.

Au niveau de l’écoulement, il faut dire que nous avons un pool de distributeurs agréés et nous avons une convention aussi avec la centrale d’approvisionnement en intrants et matériels agricoles (CAIMA) avec qui nous pouvons commercialiser rapidement nos produits. Au sein de l’usine, nous avons une personne responsable de la cellule commercialisation-communication-marketing qui est chargée d’entrer en contact avec les partenaires pour les différents contrats.

Quelle est la différence entre l’engrais produit ici et celui importé !

Première différence fondamentale, c’est la qualité. Nous commençons le contrôle dès l’arrivée des matières premières. Nous nous assurons de leur qualité et de leur composition chimique avant de procéder à la formulation. Une fois analysées, nous calculons les proportions des matières premières mélangées pour donner la formule demandée. Nous le faisons nous-mêmes.

Une fois mélangée, à la sortie des sacs, à chaque 200 tonnes, nous avons un contrôle avec le laboratoire d’analyses du BUNASOL (Bureau nationale des sols). Ils procèdent à cette analyse pour nous confirmer la qualité de nos produits. Ensuite, nous avons l’inspection à travers la commission nationale de contrôle des engrais qui prélève un échantillon pour une contre expertise.

Dr Jean Ouédraogo, directeur général de la Société d’exploitation de phosphates du Burkina

Deuxième élément, c’est le coût de l’engrais. Actuellement, nous avons la tonne du 14 23 14 à 490 000 F CFA, ce qui est pratiquement introuvable sur le marché. Nous avons également le triple 15. Nos prix sont déjà bas et nous sommes en train de travailler à avoir d’autres sources d’approvisionnement qui vont faire chuter la [les coûts de] production. L’objectif étant de ramener le sac à 22 000 F CFA. Dans ce contexte de flambée des prix des intrants, l’usine a pour objectif de travailler à ramener les prix à ce niveau et permettre aux nombreux producteurs de s’approvisionner pour la production agricole.

Êtes vous en mesure de répondre à la demande dans le cadre des initiatives présidentielles dans le domaine agricole ?

Nous avons la capacité technique de le faire.Ce qui peut nous limiter - nous espérons lever cet obstacle avec l’aide du gouvernement - c’est l’approvisionnement en matières premières. L’usine est en capacité de satisfaire à tous les besoins en consommation d’engrais du Burkina Faso. Il n’y a aucun souci à ce niveau.

Propos recueillis par Fredo Bassolé
Lefaso.net

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