Le Burkina Faso ne transforme qu’environ 2% du coton local, malgré une production nationale importante. C’est alors que germe en janvier 2020, à l’occasion du salon du coton et du textile, l’idée d’une bourse de projets de transformation du coton et du textile, en vue de fédérer les porteurs de projets textiles, les investisseurs potentiels, les institutions financières, etc. Le lancement de l’incubateur Burkina textile ce jour, marque ainsi la concrétisation du projet.

Karim Ouattara, directeur général de la maison de l’entreprise

Selon le directeur général de la maison de l’entreprise, Karim Ouattara, Burkina textile va contribuer à booster la transformation locale du coton et cela sur plusieurs volets. Il va permettre entre autres, d’accueillir les porteurs de projets dans un cadre de travail adapté et équipé, de les accompagner dans la conceptualisation et la création de leurs entreprises, de promouvoir et préparer la sortie des porteurs de projets en vue de favoriser leur insertion dans l’environnement économique local et enfin de faciliter l’identification et la mobilisation des ressources financières nécessaires à la réalisation des projets.

Ce sont donc 15 projets innovants dans le domaine de la transformation du coton et du textile qui vont être sélectionnés et accompagnés durant une période de 6 à 18 mois. Les promoteurs bénéficieront essentiellement du renforcement de leurs capacités de gestion, d’accompagnement à la mise en place d’outils de gestion de leurs entreprises, de coaching dans la conception du prototype et du lancement de la production, de l’accompagnement à l’amélioration de la qualité des produits issus de l’incubation, d’actions de réseautage et d’appui conseil dans la mobilisation des ressources financières. Au moins 8 business plans des projets incubés seront élaborés par an et présentés aux institutions financières pour accompagnement, et 5 milliards de FCFA seront mobilisés et investis par an dans les projets après incubation par les partenaires financiers.

Serge Poda, ministre du développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises.

Pour le ministre du développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises, Serge Poda, cet incubateur vient à point nommé, car il contribuera à forger davantage les idées en ce qui concerne l’entreprenariat dans le domaine du textile. « C’est un lieu où les porteurs de projets d’entreprises pourront venir préciser leurs idées, vérifier la pertinence de ces idées et catalyser les ressources. Plus qu’un lieu physique d’idées d’entreprises, ce sera un réel écosystème dynamique où les porteurs de projets pourront bénéficier de coaching et vérifieront les raisons de certains de leurs échecs afin de réussir dans ce domaine entrepreneurial », a-t-il laissé entendre.

La coopération allemande participe à la mise en place de l’incubateur Burkina textile, avec une enveloppe financière d’un peu plus de 177 millions de FCFA sur une période de trois ans. Un accompagnement qui se justifie selon le chargé d’affaires de la république d’Allemagne, Bernd Von Münchow-Pohl, par la volonté de son pays de « participer à l’élan de dynamisme d’investisseurs locaux dans le secteur du coton et du textile », et ce au regard de la fragilité de l’entrepreneuriat textile privé local.

Bernd Von Münchow-Pohl, chargé d’affaires de la république d’Allemagne.

Peuvent candidater pour bénéficier de l’incubation de Burkina textile, les personnes physiques, les petites et moyennes entreprises, les start-ups, les associations ou coopératives évoluant dans le, domaine du textile et ayant une idée de projet industriel ou une entreprise existante. Elles ont jusqu’au 18 octobre 2023, pour postuler sur le site www.burkinatextile.bf . Les résultats de la sélection seront rendus publics en mi-novembre et le début de l’incubation est prévu pour décembre.

Armelle Ouédraogo Yaméogo
Lefaso.net