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Fête de l’Aïd el-Fitr : « Le marché est morose contrairement à l’année précédente », selon le commerçant Moussa Ouédraogo

Publié le vendredi 21 avril 2023 à 09h30min

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Fête de l’Aïd el-Fitr : « Le marché est morose contrairement à l’année précédente », selon le commerçant Moussa Ouédraogo

Mois saint par excellence pour les musulmans, le Ramadan qui a débuté le 23 mars 2023 se terminera probablement, le jeudi 20 avril 2023 avec la célébration de l’Aïd el-Fitr. A quelques heures des festivités, les marchés sont bondés à Ouagadougou. Les commerçants y exposent leurs marchandises dans une ambiance mouvementée.

C’est devenu une tradition à Ouagadougou : à l’approche de chaque fête, les marchés attirent de nombreux acheteurs. Brouhaha des vendeurs, chaleur des lieux et la manière de négocier, telle est l’ambiance en cette matinée du jeudi 20 avril 2023 au marché du 10. L’atmosphère est pleine de vie aussi bien aux alentours qu’à l’intérieur dudit marché. On y trouve des articles composés de chaussures, sacs, habits, bijoux, produits alimentaires et bien d’autres choses. Il n’est pas rare de voir des démarcheurs se précipiter vers le client ou l’accoster au passage, parfois en le harcelant. On les entend scander « Madame je peux vous aider », « je vends des robes, des bazins, des bijoux », « je sais où vous pouvez avoir des articles de qualité ».

La boutique de Rasmané Beyaga connaît de l’affluence

Dans ce marché devenu incontournable, une boutique de vente de robes soutras de Turquie nous interpelle. Elle appartient à Rasmané Beyaga. Nous l’avons approché pour savoir si les affaires prospèrent. Au regard de l’affluence, ce commerçant semble tirer son épingle du jeu. « Par la grâce de Dieu, les affaires marchent bien. Je ne m’attendais pas à cela quand on connaît la situation peu reluisante que traverse notre pays », confirme-il. Ses articles sont beaucoup prisés par les musulmanes et sont vendus entre 6 000 et 30 000 francs CFA.

Moussa Ouédraogo lui se plaint de son faible taux de vente malgré la fièvre marchande qui caractérise la fête de la fin du Ramadan. « Je vends des chaussures pour enfants et adultes. Le marché est morose contrairement à l’année précédente. Je peux passer toute une journée sans rien vendre. Pourtant les prix de mes articles sont assez abordables », confie M. Ouédraogo qui tient à son commerce plus que tout, c’est son gagne-pain. Cette mévente est attribuée à la crise sécuritaire que traverse notre pays ayant entraîné des personnes déplacées mais aussi à la guerre en Ukraine.

Pour Moussa Ouédraogo, la crise sécurité impacte son activité

Issaka Sawadogo, vendeur de jeans pour enfants, a la même analyse de la situation. « Le marché n’est pas au rendez-vous cette année », soutient-il. Avant d’ajouter que « les prix d’achat des articles en gros ont flambé. C’est ce qui nous amène à augmenter un peu les prix pour avoir des bénéfices. Malheureusement, les clients ne comprennent pas cela ». M. Sawadogo a formulé le vœu que le Burkina Faso puisse retrouve sa quiétude d’antan afin que leurs activités puissent prospérer. Aussi, a-t-il souhaité une bonne fête à tous les musulmans du Burkina Faso.

Au marché de 10, certaines personnes ne faisaient que tourner en rond parce qu’elles ne savent pas quoi acheter tellement les articles sont chers. D’autres par contre cherchaient inlassablement un article qui irait avec leurs progénitures. Parmi elles, Asséta Ouédraogo. « J’ai un fils de 5 ans à qui je voudrais offrir une paire de chaussures à l’occasion de la fête mais je ne trouve pas sa pointure », a laissé entendre Mme Ouédraogo.

Chaldia Yago

Un peu plus loin, le yaar de Laarlé est bien approvisionné : tomates, pommes de terre, oignons, poivres, viande, bref les produits les plus convoités pour préparer des mets délicieux sont en abondance avec une légère hausse des prix pour certains. « Les prix des produits sont très élevés. Cela s’explique aussi par la hausse du coût de la vie et la flambée des prix à cause de la crise économique et sociopolitique qui prévaut actuellement au Burkina Faso. Les commerçantes aussi se battent. Parce que tout est condensé dans un seul endroit. Par exemple, les oignons étaient produits à Ouahigouya et un peu partout. Maintenant, ce n’est plus le cas. C’est compliqué », a déclaré Chaldia Yago. Vanessa Somé a, quant à elle, trouvé la solution miracle : « J’ai fait mes achats depuis quelques jours ». Le mot est donné : ne pas attendre la dernière minute pour faire ses courses.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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