Transformation du coton burkinabè : Désormais des T-shirts made in Burkina
LEFASO.NET
Le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Harouna Kaboré, a présenté les premiers T-shirts, chaussettes et boxers fabriqués au Burkina Faso avec du coton et du fil burkinabè. C’était ce jeudi 19 novembre 2020 au cours d’un déjeuner de presse.
C’est un pari de gagné pour le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat. Les Burkinabè pourront dans les jours à venir porter des T-shirts, débardeurs, boxers, chaussettes, etc. entièrement made in Burkina Faso, de la matière première au produit fini. Le tissu spécifique pour la production de ces articles est désormais fabriqué au Burkina Faso par la COTEXA implantée à Tanghin-Dassouri, à quelques encablures de la capitale burkinabè. Cette unité de retordage et de tricotage de fil, produit le tissu à partir du fil de divers numéros métriques fourni par la Filature du Sahel (FILSAH), lui-même obtenu à partir de la fibre du coton produit au Burkina Faso.
La COTEXA, qui a bénéficié d’un accompagnement de l’Etat à travers le code des investissements, a une capacité de production de tricotage de 2 200 000 mètres linéaires de tissus, soit 189 000 mètres par mois. Une capacité qui pourrait être augmentée dans les jours à venir.
A en croire le ministre en charge de l’Industrie, Harouna Kaboré, les tissus seront disponibles sur le marché à la fin du premier trimestre de 2021. « Ils permettent ainsi aux designers, stylistes, teinturiers et divers acteurs de la valorisation du textile de fabriquer des T-shirts, des polos, des sous-corps, des chaussettes et bien d’autres articles », a indiqué le ministre.
De la satisfaction
Les acteurs du secteur de la mode, de la publicité et du sport qui étaient présents au déjeuner ont tenu à exprimer leur satisfaction de voir désormais ce type de tissu fabriqué au Burkina Faso avec du coton produit localement. « On m’a amené l’échantillon pour que je produise la tenue de la miss. J’étais émerveillé. J’ai trouvé que du tricot fait au Burkina Faso, c’est du jamais vu. Je pense qu’on fera de belles choses avec ça, parce que c’est quelque chose qu’on attendait depuis longtemps et de voir ça maintenant, cela prouve qu’on peut tout faire avec ce qu’on produit », a laissé entendre Sébastien Bazémo, styliste burkinabè. Lazare Bansé, président de la Fédération burkinabè de football a lui déjà lancé une commande de T-shirts pour l’Union nationale des supporters des Etalons.
Tout en indiquant que la présentation des T-shirts made in Burkina s’inscrit dans la dynamique de la consommation des produits locaux, le ministre de l’industrie a tenu à rassurer l’ensemble des acteurs, que la production du tissu industriel à partir du coton burkinabè, va évoluer à côté du Faso Dan Fani. « Notre objectif est de faire en sorte que les Burkinabè puissent disposer de toutes les gammes possibles de produits finis à base de coton », a-t-il laissé entendre.
A ce jour, seulement 2% du coton burkinabè sont transformé localement. Harouna Kaboré indique que l’objectif du gouvernement est de transformer 25% de la production nationale de coton à l’horizon 2023.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net