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Municipalités et lotissements au Burkina : Vers la mort de la poule aux œufs d’or…

15 décembre 2017, 20:32, par Rodrigue

Ce problème qui perdure trouve "foncièrement" sa source dans le manque d’une véritable politique durable de gestion foncière au Burkina. Depuis 1960 jusqu’à nos jours à part les quelques avancées liminaires sous la Révolution avec l’introduction de la première RAF, on a vraiment pas avancé. Le bilan de mise en oeuvre de nos deux récentes politiques de gestion foncière, notamment la Politique Nationale de Sécurisation Foncière en Milieu Rural (PNSMR) et celle de l’Habitat et du Développement Urbain (PHUD) adoptées successivement en 2007 et en 2008 pour une période d’exécution de 10 ans chacune, se solde par un niveau très bas d’adoption et mise oeuvre des instruments essentiels de gestion foncière tels que les différents schémas d’aménagement et de développement durable du territoire. Même si aujourd’hui l’actuel gouvernement a déjà transféré le SNADDT à l’AN pour son adoption il ya beaucoup des questions à se poser d’autant plus qu’aux niveaux régionaux, provinciaux et municipaux peu de choses ont été réalisées dans ce sens tel que prévu dans la RAF de 2012 et le code l’urbanisme et de la construction. Un autre mal de notre système de gestion foncière est l’organisation institutionnelle au sein même du l’organisation gouvernementale. Actuellement il ya 9 ministères-sous lesquels existent une ou plusieurs directions au sein d’un même ministère-qui interviennent dans la gestion foncière et qui pour certaines sont indépendantes des unes des autres. Il est clair qu’un tel dispositif institutionnel aura du mal à fonctionner de façon efficiente et efficace avec aussi le déficit récurrent des resources humains dans les domaines tels l’aménagement du territoire. Il faut noter que ce dernier point est dû au manque de formation initiale dans nos universités et instituts de formation. Le foncier étant le socle sur lequel les activités économiques (rurales et urbaines) se déroulent et le potentiel de capture de valeur foncière suite à l’aménagement et l’investissement dans les infrastructures agricoles, urbaines et routière, la volonté du gouvernement actuel de transformer l’économie Burkinabé en une économie structurante sans une vision claire et à long term sur le foncier quitte à éviter les erreurs du passé ne relèverait que de la myopie. Espérons que ces questions sus-mentionnées pourront être bien évaluées et prises en compte dans ce nouveau pas que ce gouvernement veut faire.


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