Accueil > ... > Forum 1082132

Avant-projet de Constitution de la 5ème République : Constitution de la trahison ?

18 mars 2017, 03:04, par Boinzem

Dans son discours d’investiture du 5 Juillet 2015, Roch Marc Christian Kaboré a dit " le MPP se pose et s’impose comme l’antidote imparable pour décortiquer ce que le régime déchu a savamment planifié dans le but caporaliser notre peuple. Nous en avons la volonté et les moyens..... pour que demain soit meilleur. En 27 ans de pouvoir, le régime déchu a un lourd passif en matière de gouvernance. Et il cite comme passif : "les crimes politiques et économiques, l’impunité, la gabegie, la caporalisation de toutes les institutions et structures, la politisation à outrance de l’administration, des fonds nationaux, la dépravation des mœurs et valeurs qui font la fierté et la dignité des Burkinabè, l’exploitation éhontée de la misère du peuple et des travailleurs".

Il dit également dans discours d’investiture que "la IVème République a vécu et avec elle la Constitution du 11 juin 1991, taillée sur mesure par un homme et pour un homme. Si les Burkinabè nous installent à Kossyam, je m’engage à réunir un large consensus national de toutes les forces politiques et sociales progressistes et patriotiques de la nation pour engager, poursuivre et parfaire dans les meilleurs délais les réformes politiques et institutionnelles devant consacrer le passage à la Vème République. Engagés tous autant que nous sommes pour faire en sorte et veiller à ce que plus rien ne soit comme avant, nous devons réussir ce passage obligé à la Vème République, après les élections, pour payer la dette de sang que nous devons à nos martyrs tombés sur le champ de bataille les 30 et 31 octobre 2014"

La Constitution de 1991 est toujours en vigueur et le régime du MPP risque de gérer le pouvoir pendant plus de deux ans sans passer à la Vè République parce qu’il n’y a pas d’argent pour organiser une référendum budgétivore pour adopter une CONSTITUTION taillée à la mesure des nouveaux gouvernants. Quand déshabille Paul pour habiller Pierre, il faut faire des retouches et ajustements et non coudre un nouveau habit quand on a pas les moyens. Sans changer les hommes et les tares de la gouvernance qu’ils pratiquent, le changement de constitution n’est pas du tout une OBLIGATION. C’est une question de simple BON SENS que d’attendre un moment favorable sur le plan économique, psychosocial et culturel. Cela s’appelle vivre selon ses moyens et considéré le peuple mandataire et décideur final. Dans l’état actuel de la situation économique et de FRACTURE SOCIOPOLITIQUE de notre pays et pour les trois prochaines années, un référendum constitutionnel à milliards est un luxe à côté des besoins urgentissimes (santé, éducation, sécurité alimentaire, sécurité) non couverts du PEUPLE. Le passage à la Vè République n’est pas une PRIORITE CITOYENNE face aux salaires à augmenter pour contenir la grogne sociale et relancer la machine économique et la consommation. Il n’est pas un impératif de DEVELOPPEMENT national mais juste une FIXATION POLITICIENNE.