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Ecoutes téléphoniques : Djibril Bassolé a été entendu

15 décembre 2016, 11:52, par Sidpawalemdé Sebgo

Ce feuilleton des écoutes n’a que trop duré, et fait inutilement trainer le procès de ce putsch manqué. Il faut trancher dans le vif. De deux choses l’une :

En dehors des expertises sonores, si ces écoutes sont authentiques, elles sont surement corroborées par des faits, car la conversation faisait référence à des transactions qui devaient suivre. Si ces actions ont été constatés et interceptées comme on le raconte, ce sont des preuves indirectes de l’authenticité des écoutes. Qu’on aille au procès avec ces autres éléments au lieu de tout baser sur la légalité et l’origine de ces écoutes ?

Ou alors le dossier est trop léger si on écarte ces écoutes et dans ce cas il faut choisir entre aller au procès en acceptant qu’il sera relaxé faute de preuves suffisantes ou le libérer en attendant d’avoir plus de preuves. La différence étant qu’il vaut mieux libérer quelqu’un dans le doute que de lui accorder un verdict qui le blanchirait définitivement. Sauf qu’on l’a déjà emprisonné un an...

Pour ma part, je suis surtout scandalisé par le statut de "candidat sérieux à la présidence du Faso" que beaucoup de ses supporters brandissent pour "expliquer" ses ennuis avec la justice, alors qu’il n’a encore rien gagné comme élection et a juste surfé sur la vague Blaise Compaoré. L’idéal serait qu’il soit libéré, qu’il participe à la prochaine présidentielle afin qu’on constate son poids réel devant le suffrage universel. Je crois que beaucoup, y compris lui même seront désagréablement surpris par son score. Jean-Baptiste Natama, Ablassé Ouédraogo, Bénéwendé Sankara et Saran Sérémé en savent quelque chose. Rappelons que le candidat Sankara a eu moins de voix que son parti l’UNIR/MS aux législatives pourtant organisé le même jour. L’élection de députés de la Nafa est plus due à leur propre implantation locale de longue date (ce sont des transfuges du CDP et de ses soutiens) qu’à la popularité d’un Djibril Bassolet.

Mais le risque, c’est qu’il soit vraiment le putschiste traitre à sa nation que les écoutes nous ont semblé révéler, et qu’avec ses moyens et son réseau de relations, il tente encore de prendre le pouvoir par les intrigues, la violence et en versant le sang de Burkinabè. Difficile de faire cohabiter la démocratie légaliste et le principe de précaution dans ce genre de situation...


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