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Problématique de l’abolition de la peine de mort : Le CIFDHA forme des leaders religieux et coutumiers

27 juillet 2016, 17:29, par Charles

Certains disent que la peine de mort est justifiée.
S’interroger sur la peine de mort, c’est se demander si l’homme a le droit de donner la mort à l’homme. On se donne le droit de mettre fin à la vie d’autrui. Nous pensons que personne ne peut affirmer un tel droit. La mort est inhérente à la vie. Elle est commandée par la nature mortelle de l’homme. Or la peine de mort est une mort délibérée et légale, voulue par le droit et exécutée selon le droit. Elle est préméditée.
La peine de mort, dans un certain sens, est plus grave que le meurtre lui-même et humilie l’état et la société, c’est-à-dire nous tous. Tous finissent du côté de celui qui tue. Elle légitime une culture de mort. Celui qui est condamné à mort passe des jours, des mois, des années en prison avant d’être exécuté. Chaque jour le condamné imagine le moment où il sera tué, revit sa propre mort, quelques fois sans savoir la date de l’exécution parce que dans certains pays on ne communique pas la date. La peine de mort devient donc une torture car le condamné subit une torture morale et mentale permanente.
Toute société doit vivre selon un ordre qu’elle s’est donnée. Elle se protège alors contre tout ce qui menace son intégrité, son existence. La prétention du droit, c’est de maintenir ou de restaurer l’ordre juridique dans son intégrité, cela par une batterie de règles préétablies selon les types d’infractions (contraventions, délits, crimes) auxquelles les sanctions proportionnés sont attachées.
Cette hiérarchisation de l’infraction introduit la notion du plus ou moins, et cette relativité à laquelle elle invite, côtoie l’incertitude, voire l’arbitraire. On peut dire donc que l’infraction, même la plus grave, en la supposant déterminée, est toujours affectée du signe de la relativité.
La sévérité de la peine est donnée comme mesure de la gravité de l’infraction ; or il n’y a aucune commune mesure entre le crime, toujours relatif, et la mort toujours absolue.