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Université de Ouagadougou : Les étudiants ont marché sur leur ministère de tutelle

5 novembre 2015, 10:59, par wendbenedo

Plus rien ne sera comme avant dit on maintenant. Mais il faut qu’on se dise la vérité entre burkinabé. Moi je suis un simple fonctionnaire de l’Etat et j’ai deux de mes enfants à l’université dans le Privé. Pas parce que je suis mieux payé que les autres fonctionnaires ou que j’ai un poste qui me donne des possibilités que les autres fonctionnaires n’ont pas ! Non je suis un simple professeur certifié de l’enseignement secondaire. Seulement je me suis toujours dis que l’éducation des enfants incombent d’abord aux parents et seulement ensuite à l’Etat. Alors prenant sur moi cette maxime de vie, j’ai fait violence sur moi d’inscrire mes enfants dans le privé pour ne pas assumer le risque de les voir passer six ans à l’université sans avoir pu valider le premier diplôme à savoir la licence ! On me dira que c’est la faute à l’Etat si les étudiants passent six ans pour seulement valider le premier diplôme universitaire ! Certes, mais Faîtes un tour à l’université de Ouaga comme à Bobo. Les devoirs, ce sont les étudiants qui les programment et choisissent ou pas de les faire ! Et ils n’ont pas toujours raison quand ils choisissent de boycotter les devoirs. Pour peu qu’un groupuscule très influent ne soit pas prêt pour un devoir pour des raisons autres que corporatistes, ils prennent les autres en otage et les devoirs avec ! Parfois c’est pendant même la composition que certains étudiants font irruption dans les salles et empêchent leurs camarades de composer. Mettez vous à la place du Professeur qui doit s’arracher les cheveux pour proposer un autre devoir et une date de composition ! Mettez vous à la place de l’administration qui doit planifier encore la logistique et les ressources humaines et financières en cas de reprise d’un devoir boycotté ! Vous comprendrez alors le temps mis pour un étudiant de nos jours pour valider une licence dans une université publique. J’ai demandé à mes enfants combien coûte un ticket de restaurant à l’université. Ils m’ont dit que pour un étudiant le ticket coûte 100 F mais qu’il y a une subvention de l’Etat. J’ai fait la même université publique dans les années 90 mais le ticket coûtait aussi 100F pour l’étudiant que j’étais ! 25 ans après le prix du ticket du RU n’a pas bougé d’un iotas ! On me dira que ces sont les multiples luttes estudiantines qui ont empêché l’Etat de procéder à une quelconque augmentation du prix du Ticket du RU ! Entre nous chers burkinabé, dites moi le prix d’un produit qui n’a pas varié en 25 ans au Burkina Faso ? l’Etat peut il,encore continuer à subventionner à coup de milliards les œuvres universitaires et sociales ? les étudiants manifesteraient pour réclamer plus de salles de classe que je les aurais compris ! les étudiants bloqueraient les voies et brûleraient des pneus pour réclamer des professeurs en qualité et en quantité que je les aurais compris ! les étudiants manifesteraient pour plus de confort dans les cités universitaires que je les aurais compris ! Mais bloquer tout le système pour des revendications (Restauration ; transport ; logement) qui devront en priorité relever de la charge des parents me parait disproportionner. Si les burkinabé supportent 30.000F comme frais de scolarité dans les établissements secondaires publics alors ils devraient être favorables à une légère augmentation des frais de scolarité à l’Université qui est fixé à 15000 FCFA de nos jours ! Ils devraient aussi supporter une augmentation du prix du ticket du restaurant bloqué à 100 FCFA depuis plus de 30 ans ! Si l’Etat améliore l’offre du logement étudiant et la qualité, les parents devraient consentir à accompagner l’Etat en partageant les charges de fonctionnement. Sachons d’abord balayer devant notre porte avant de faire porter la responsabilité de l’insalubrité à autrui. Sans rancune !!!!