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Le syndicat des médecins face aux remous dans le corps : « Il ne peut y avoir de lutte de classe entre agents de santé »

26 juin 2015, 15:37

Décidemment, ce SYMED m’a toujours déçu à chaque apparition tant dans l’incohérence de ses déclarations que dans la vulgarité de son ton (excusez du peu) ! teinte hypocrite ou réelle volonté d’assoir un système de santé efficace mais défaillance perceptuelle de la réalité, le SYMED a plus que besoin actuellement d’évoluer d’une vision parcellaire des problèmes de santé vers une vision plus globale et intégrative ; de l’expression émotionnelle et sensationnelle vers une pose analytique et réfléchie des maux qui minent le système de santé si tant est que leur soucis est réellement la santé de la population plutôt que l’accomplissement bassement subtile d’un agenda caché. Vous vous bornez à présenter justes des faits déplorables vécus entre agents de santé, vous dépoussiérez en sourdine la délégation de prescription qui devrait être pas source d’amalgame et vous vous empressez une tentative de dévoiement du lecteur en déclarant que tous les rôles et les responsabilités sont clairement définis. Que nenni ! Manipulation, déni de réalité ou simple ignorance ? suivons !
1.De l’identité professionnelle : longtemps, cet aspect a toujours posé problème dans le secteur de la santé et ici je ne prendrai le que le cas spécifique des médecins et des infirmiers, interactions. l’identité propre de l’infirmier à toujours été sujet à controverse et la représentation largement partagée dans le milieu des médecins est que l’infirmier ne saurait avoir une identité propre car il est un agent qui n’est mu que sous les ordres d’un médecin. conséquences : i) toute une corporation est ainsi placée sous la coupe d’une autre en terme perceptuelle avec des manifestations pratiques réelles ; ii)l’infirmier se retrouve du coup enchainé à des tâches d’exécution, trainant derrière le médecin et lesté de tout le poids de la subordination au point où il se mit à s’interroger sur les fondements philosophiques de sa profession pour découvrir qu’il fait partie d’une profession qui a ses bases théoriques, son cadre conceptuel et qui lui consacre son autonomie. iii) la révolte de l’infirmier.
2. De l’absence d’un cadre législatif clair, précis et concis sur le rôle de chaque acteur : un atelier a d’ailleurs été tenu à Koudougou pour une définition claire des rôles de chacun, un document produit mais n’a jamais connu de suite. Je peut mettre à votre disposition les présentation de l’atelier, il y a à peine 2 ans. Ce que les infirmiers demande, c’est une délimitation clair du champ de compétence de chaque acteur. cela se fait ailleurs dans les pays comme le canada, l’Angleterre ... un décret délimitent le domaine de responsabilité de chacun (médecin généraliste, spécialiste, professeur, infirmier , aide soignant ...). Les mêmes décrets, sur la base des pratiques scientifiquement démontrés, des objectifs et de l’environnement sanitaire fait la liste des actes délégués à tous les niveaux et tout ceci, chaque année est mis à jour. rechercher sur le net vous verrez ces textes mis à jour). Au Burkina, les domaines de responsabilités sont déterminés selon les humeurs, les ambitions personnels de chaque responsable sur le terrain. Conséquences : dérives et frustration. N’évoquez pas les TOES, ils n’ont pas résolu le problème !
3.le ministère de la santé aujourd’hui, constatez de vous même, est inféodé par les médecins. ils détiennent le pouvoir et tous les arrangements sont à leur faveur et cela se manifeste à tout les niveaux : l’intérêt corporatiste gangrène ! un médecin est préféré pour manager une institution sanitaire par rapport à un administrateur formé pour, des médecins DRS, SLM, MCD à qui on adjoint quelques subalternes pour légitimer la forfaiture. Les médecins bénéficient du parapluie de l’hégémonie de leur corps dans le ministère de la santé. Indécemment, ils sont nombreux qui jouissent juste du fruit de leur appartenance à ce corps plus que de leur légitimité conférée par leurs compétences sur le terrain.
3.Des conflits : c’est juste l’aspect perçus par le SYMED qui reste encastré dans tout ce que nous venons de dire quand on les lit entre les lignes. Le vers est dans le fruit. Vous êtes assis sur la pourriture et risquer la puanteur. Quand on est honnête, exemplaire, modèle on ne craint rien en appliquant les textes. Mais lorsqu’on est incapable de montrer pattes blanches quand vous voulez vous mêmes dénoncer des faits, c’est peine perdue. Vous ne pouvez pas, dans la même enceinte, avec les même acteurs, dissimuler des accords de financements, n’avoir jamais pris part à une activité mais s’empresser d’encaisser souvent au détriment de l’acteur réel, bloquer la participation des autres agents à des rencontres et faire le tour après pour recouvrer des perdiem indus et prétendre jouer les moralisateurs ou les donneurs de leçon. Laver d’abord vos mains avant de les dresser contre autrui.
Pour terminer, je dirai que le problème est entre les mains du législateur. Il est la clé de tout le cadrage professionnel. Dans un processus participatif, un élan patriotique dénué de tout calcul et velléités égoïstes, nous pouvons parvenir à un système de santé consensuel et bénéfique pour tous. Les infirmiers n’ont aucune crainte pour cette éventualité, bien au contraire, ils le réclament. Mais je craint que le législateur lui même soit le 1er bénéficiaire de la confusion actuelle !!!