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François Traoré, ex- Président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina : “Ce que je pense de la culture des OGM au Burkina Faso !”

22 juin 2015, 09:30, par Fils d’agriculteur

Comme vous le dites bien, M l’ex-Président, « le Burkina Faso et Mosanto sont copropriétaire des semences de coton génétiquement modifiées ». Ce qui signifie la responsabilité partagée des résultats et l’usufruit des semences coton est compromis pour le Burkina.
La résistance de la chenille Helicoverpa armigera (polyphage, carpohage) aux pyréthrinoïdes (insecticide) pour le traitement du coton vous a conduit dans le choix du coton Bt. Est-ce vraiment la seule solution pour lever cette résistance ? comment se faisaient les traitements, à quelle fréquence ? quel niveau de technicité de vous les paysans pour ces traitements insecticides ? il n’ya pas lieu de prospecter ces pistes ?
Vous parlez d’innovations « Au Burkina nous étions déjà des innovateurs » comme si le choix vers les OGM avait recu l’assentiment de tous les producteurs et aussi de la société civile, car la santé publique et la diversité biologique incombe à tous et non seulement aux producteurs de coton. Etant devenu le plus grand producteur de coton en Afrique de l’Ouest dans les années 2000, vous n’aviez pas traité plus que les autres (maliens, ivoriens,…). Quel est la valeur ajoutée pour un paysan de savoir que son pays est le plus grand producteur ? ce qui importe c’est qu’il maitrise son exploitation agricole, mon Président !
Vous défendez bien votre mentor, Salif DILLO 1er Vice-Président du MPP qui vous a fait grâce et vous positionnez comme Secrétaire adjoint de la question paysanne au niveau du MPP et en vous octroyant une Highlander dernière version + 1 chauffeur. Vous aviez perdu ces avantages lorsqu’on vous a délogé de l’UNPCB en 2010, pour les raisons que tous savons. Nul doute vous lui devez ce retour vu qu’il était ministre de l’agriculture au moment de l’introduction des OGM, donc le père des OGM au Burkina. Nous retenons que la société civile n’a pas été informée et questionnée.
En parlant de la question paysanne, nous n’avons pas en mémoire que vous aviez bien géré l’UNPCB et l’AProCA en son temps. Les caisses étaient vides, les employés licenciés, vous étiez entre 2 avions et aucun investissement au point que vous prenez pour le « maitre à penser unique », donc comme un Dieu. Aujourd’hui vous déposez votre balluchon à Mosanto, parce que les voyages vous manquent.
AProCA aurait elle perdu confiance en vous, mon Président ? Vous aviez aussi défendu le coton biologique avec AProCA pour dire que l’agriculture biologique et l’agroécologie étant adaptées à la petite exploitation familiale, ce qui caractérise notre agriculture. Que vous êtes pathétique, Président !
La question de l’accaparement des terres dont vous faites mention, viendra par le biais des leaders paysans comme vous car assujettis aux multinationales, comme Mosanto. Le petit exploitant sera berné et dépossédé de ses terres. La durabilité des agrosystèmes ne reposent pas sur la biotechnologie ! Faites attention Dr honoris causa de l’Université de Gembloux !
D’ailleurs vous vous contredisez sur certains points en suggérant de ne suivre » sans discernement les slogans mondiaux ». Donc restons nous-mêmes avec l’agriculture familiale à faible apport externe d’intrants chimiques ou génétiquement modifiés.
Les systèmes de cultures qui reposent sur une faible utilisation d’intrants (pesticides, engrais, semences) externes restent durables. C’est ce que nous défendons pour nous et les générations futures.