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Situation nationale : Le RSP réaffirme son engagement « pour une issue heureuse de la Transition »

7 février 2015, 04:38, par Sidpawalemdé Sebgo

Bien...

Mais ce communiqué vient un peu tard et dans un contexte qui laisse des doutes sur la perception même des droits et devoirs de chacun. Même si dans le principe chacun a le droit de défendre ses intérêts, les points cités sont surprenants. Nous avions cru qu’il s’agissait de primes et de visibilité sur l’avenir du corps mais cela va plus loin et c’est grave.

Premièrement, pourquoi doit-on considérer que le chef d’état major particulier du chef de l’état (CEMPCE), commandant, coiffe des plus gradés que lui ? Cela suppose que le RSP assure toujours la sécurité du chef de l’état et que le CEMPCE est aussi chef du RSP, ce qui n’est pas le cas depuis l’arrivée de Kafando, si nos informations sont exactes. De tout temps et partout, les présidents ont des responsables militaires qui leur sont attachés sans que ce soit une question de grade mais de confiance. Même le président de l’assemblée a un assistant militaire. Le nom ou titre importe peu, mais dans le cas du RSP, il y avait cumul entre ce poste de conseiller militaire et celui de patron du RSP. Le fait même de vouloir maintenir cette situation voudrait dire que le RSP oblige l’actuel et les futurs présidents à être gardé par eux, qu’ils le veuillent ou pas !!

Deuxièmement, il y a une contradiction flagrante entre vouloir une seule armée et insister pour avoir un uniforme différent. Cela ne peut signifier que le refus de rejoindre l’armée régulière, et dans ce cas, la seule option qui reste serait de rejoindre le créateur du régiment ou démissionner au lieu de vouloir s’imposer à ceux qui ne veulent pas de cette "protection" forcée ?

Enfin, ne pas vouloir la dissolution du RSP, c’est faire de la nostalgie. Blaise Compaoré est bel et bien parti, et à moins qu’un de ses fidèles (militaire) ne lui succède, on ne voit pas quel président civil va vouloir de cette encombrante relique des années Compaoré dont le nom est attaché à trop de choses négatives. Et même avec ça, le RSP peut rester et être vidé de ses actuels "tenanciers" ? Demandez où sont certains des fidèles soldats et sous officiers qui assuraient la sécurité présidentielle dans les années 80... L’affectation à de nouvelles missions est la seule option si les concernés veulent rester dans l’armée.

En conclusion, les revendications sur les nominations et le maintien du RSP, même satisfaites rapidement pour éteindre la crise, ne sont pas judicieuses et sont et seront contre-productives pour ce corps. Ils ont cristallisé le mécontentement général contre eux. Ils ont ainsi attiré l’attention de tous sur le danger qu’ils représentent et l’urgence à les neutraliser d’une façon ou d’une autre pour que cela ne se reproduise pas à longueur d’années y compris après la transition. Dommage...