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Post-scriptum (1) : Dois-je répondre à Djibo ?

18 octobre 2014, 02:22, par La Cantinique

Dabire, vous avez bien fait de repondre a Djibo. Il y avait le risque de paraitre impopulaire mais la marque des grands hommes, c’est de ne pas avoir peur d’ etre impopulaire quand l’ appel du devoir est plus fort. Ce garcon commencait a trop bien faire. J’ ai reproduit une partie de votre article du 20 janvier conmtre les pratiques cantiniques de ce monsieur : Il compile et plagie en secret mais depsne ou communique de facon ostentatoire. Le cantinmsime donc ne s’ applique que dans le cas specoifique d’ un Burkina ou la gouvernance fout le camp et ou la corruption et l’ impunite aont pignon sur rue. Mais lisez plutot". Tous ceux qui ecrivent, faites attention. Produisez du propre car tout ce que vous ecrivez, reste pour l’ histoire.

" Des intellectuels se présentent cependant comme des philosophes, mais nous proposent toujours à l’arrivée des réflexions n’ayant rien d’une démarche philosophique qui consiste, nous semble-t-il, à soulever et poser avant tout des questions et des problèmes auxquels on trouve des idées et des concepts pour essayer d’y répondre. Ils avancent pour ainsi dire masqués dans leurs intentions, et ne nous vendent pas exactement ce qu’ils nous étalent : une arnaque intellectuelle en somme.

Aussi, ce qu’il faut prendre en compte, mesurer et penser sérieusement, c’est ceci : que ce masque et cet étalage ensemble relèvent et participent d’une logique et d’une pratique que je propose ici, dans le seul contexte burkinabè connu de tous, de subsumer ou de rassembler sous un concept : le cantinisme. Qu’est-ce que c’est ? Ni le kantisme (KANT n’a rien à y voir), ni, si la langue vous fourche, le crétinisme (on ne pense pas à insulter, on pense).

Le cantinisme, c’est la logique et la pratique de cantines. Comme concept, au sens où Gilles DELEUZE l’entend, c’est un tout, une entité dont les composantes sont connues et récitées des burkinabè : corruption, impunité, incivisme..., anarchie (qui est moins l’absence de principes et règles que le non-respect des principes et règles par ceux-là mêmes qui sont censés les protéger et garantir).

Mais le trait principal du cantinisme, le voici : dans le domaine aussi bien des idées et connaissances que dans celui des biens matériels, se cacher et cacher pour compiler et accumuler, mais montrer et exhiber dans la consommation, la dépense ou la publication. Autrement dit, il y a dans le cantinisme ce double aspect de dissimulation et de planque quant à l’acquisition, mais d’ostentation et d’exhibition dans la dépense matérielle ou la communication intellectuelle.

Pour ne pas donner l’air de parler dans le vide, voici une illustration de cantinisme intellectuel : le président du conseil constitutionnel, Monsieur MILLOGO a accordé une interview aux journalistes MM. Boureima DEMBELE et Saidou ZOROME (publiée sur lepays.bf le vendredi 25 octobre 2013), interview dans laquelle il a bien pris soin de s’abstenir, de par sa fonction même, de se prononcer sur les débats actuels autour du sénat et de la modification de l’article 37. Et pourtant le philosophe Mamadou DJIBO, dans son tout dernier article sur lefaso.net ("De l’engagement constructif et du leadership : Mamadou Djibo explique pourquoi il faut un référendum sur l’article 37"), a trouvé le moyen de vouloir faire dire au président MILLOGO ce qu’il n’a pas dit, en le citant au début de son article. Voici les extraits concernés de cette interview ( les parenthèses sont de nous, pour ne pas tout reproduire ici) :
Journalistes : " Pourquoi avoir décidé alors seulement maintenant de la mise en place du Sénat alors qu’il est adopté depuis (...) ?"

M.MILLOGO : "(...). Et je crois qu’il faut plutôt déterminer les attributions, dans la mesure où on ne peut plus remettre en cause le Sénat puisqu’il existe dans la Constitution"

(Remarque : on voit bien qu’il s’agit jusque là du sénat, et pas de l’article 37. Continuons)

Journalistes : "Peut-on l’enlever de la Constitution ?"

M.MILLOGO : "Ça c’est facile. Il suffit de faire une révision de la Constitution et, en ce moment, le problème ne se posera plus. L’on a révisé la Constitution pour mettre en place le Sénat, et maintenant, il faut la réviser pour l’en extraire"

Or c’est cette dernière réponse de M.MILLOGO que M. Djibo cite en début de son article pour, l’espère-t-il du moins, appuyer et conforter son obsession ou idée fixe de référendum qui modifierait l’article 37. La vérité c’est qu’en rien ni jamais le président du conseil constitutionnel n’invite à un référendum sur cet article. Au contraire, lorsque la question lui a été posée, voici sa réponse :

Journalistes : "quel est votre avis sur le débat actuel sur le Sénat, d’aucuns estiment qu’il est inopportun vu les nombreux défis qui restent à relever. Aussi l’on lie la mise en place de ce sénat à la modification de l’article 37"

M.MILLOGO : "Ce sont des questions politiques sur lesquelles je ne peux pas me prononcer..."

Que les lecteurs me pardonnent cette longueur, mais c’est pour la cause de la vérité et de l’honnêteté intellectuelles, car M.Djibo détourne l’autorité et les propos du président MILLOGO pour servir son désir de référendum (le titre de son article nous le souffle), et surtout dissimule ce détournement intellectuel, tout comme on ferait l’acquisition frauduleuse d’un bien que l’on cache et exhibe à la fois : cantinisme. Or une seule et même idée que l’on ressasse à longueur d’articles (il faut un référendum, il faut un référendum), sans analyse, de la part d’un philosophe qui se présente comme tel, ne peut qu’être creuse. Que cela paraisse rassurant ou inquiétant, selon que l’on adhère ou non à cette idée : on ne fera décidément jamais une grande politique avec une petite philosophie. Allons donc plus loin, en essayant d’analyser davantage les choses".