Accueil > ... > Forum 202755

Daouda Zida : Vasectomisé et fier de l’être

25 novembre 2011, 15:36, par jean-gabriel taoko,

Jean-Gabriel Taoko

Sous la forme d’une information médicale à destination du grand public, la directrice de la « Com et du marketing » d’une ONG, MSI Burkina, a diffusé à plusieurs médias un message tout a fait fantaisiste, digne de propos d’un café du commerce, voire mensonger sur la vasectomie bilatérale chez l’homme, un « moyen contraceptif efficace ».
Ce message est choquant ! Qui mieux qu’un professionnel aurait pu tout en respectant l’éthique informer avec prudence et précision cette technique qui ne peut en premier ressort être recommandée.

Si l’éthique n’est pas bien comprise par tous, le simple respect des droits de l’homme oblige à donner les informations précises, crédibles et à la portée de la compréhension de la personne concernée afin qu’elle puisse décider de l’action sur un « consentement éclairé » Je crains que l’accord ai été extorqué en vue de la « Com et du marketing ».
Ceci dit, la vasectomie bilatérale ici mal décrite, comme un acte banal, bénin et sans danger cache une réalité beaucoup plus complexe.
La technique de la vasectomie, ses complications immédiates (hémorragies, hématomes) et tardives a fait couler beaucoup de salive et d’encre jusque dans les années 1980.
Il est banal de dire que la dissection (la reconnaissance simple) du déférent n’est pas évidente pour les chirurgiens les plus « titrés » et les erreurs, (confusion) avec d’autres éléments du cordon a confondu, déshonoré plus d’un !
Un « papier » dans une « grande revue », médicale américaine, sous la forme de méta analyse –mal conduite- pleine de biais rendant les conclusions fausses avaient décrit la survenue, avec une fréquence significative, d’une pathologie tumorale maligne qui serait induite par la vasectomie.
Cette fausse conclusion vulgarisée s’est répandue comme une traînée de
poudre , dévastatrice, obligeant les professionnels à inclure la réfutation de cette fausse conclusion dans les protocoles d’information pour obtenir le consentement éclairer avant toute vasectomie pour une indication médicale.
Je ne sais pas si monsieur Zida , informé de cette fausse conclusion, aurait accepté avec tant de légèreté et de témérité.

La vasectomie n’est pas une intervention chirurgicale lourde ! Ce propos n’engage que son auteur.
Je ne connais pas un acte médical dénué de danger pour le patient voire pour le praticien aussi conscient de ses responsabilités.
Les procureurs du Faso et le barreau sont vigilants !
Sur le plan éthique, la vasectomie comme la salpingectomie pour convenance personnelle est une mutilation interdite par la loi et l’accord délivré par un tribunal d’instance régulièrement sollicité par les demandeurs ne protège pas suffisamment le praticien en cas de réclamation ultérieure.
Les peuples s’enrichissent les uns les autres avec des exemples.
La progression démographique burkinabé à la Fibonnaci peut inquiéter et c’est légitime.
J’ai la faiblesse de penser que la politique de la politique de la population est sous la vigilance de l’état, de son parlement et du ministre de la santé qui réunit régulièrement la commission ad hoc.
Je ne comprends donc pas « l’intrusion intempestive » de cette ONG MSI Burkina qui peut avoir été influencée par les propos regrettables et regrettés d’Alain Finkelkraut, d’Hélène Carrère d’Encausse.

L’imitation, voire la transposition de la vasectomie qui concernerait 1/5 de
la population mâle britannique (chiffre faramineux à vérifier), sorti du premier « data dragging » est étonnant.
Je ne sais pas si un seul burkinabé lucide est candidat à l’émigration au Bengladesh ou au Népal !
Par contre, le modèle de santé publique de la NHS britannique est digne d’intérêt au BF.
Si nous avions copié « l’ Habeas Corpus », certains ne seraient toujours pas à se demander pourquoi l’exil !

Pour dédramatiser mon propos, retenons que jusque fin janvier 2012 nous avons des « promotions » sur la vasectomie.
Espérons les soldes pour mars 2012.

Jean-Gabriel Taoko