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Décès de El Hadj Oumarou Kanazoé : « Lagui » repose à coté de sa mère à Yako

6 octobre 2015, 13:32, par Dr NJOH ELOMBO

Ce qui m’a frappé chez cet entrepreneur-ci,c’est son extrême générosité.Chacun connaît l’histoire
que nous allons raconter maintenant.C’est peu avant l’assassinat de feu Norbert Zongo .Le mot
d’ordre de la révolution était lancé : "Il faut que tous les Burkinabé se mettent au travail".L’homme
d’affaires hérite donc des chantiers publics dont,entre autres,la construction des routes sur la
capitale directement. Il le fait : les routes sont tracées,goudronnées,marquées . Mais à la fin quand il présente la note aux autorités,on lui fait comprendre qu’il n’y a pas d’argent dans les
caisses publiques.Il ne s’en prend à personne,retourne à ses travaux,et attend de voir ce qui se
passera.Voilà, les services publics le recontactent.Ils ne peuvent pas du tout du tout le payer,
mais suggèrent qu’on baptise l’une des rues qu’il venait de créer de son nom,ce qu’il accepte
tout de suite. Sur les banques à Ouagadougou notamment,les comptes de ses entreprises
étaient souvent plus fournis que ceux du public. Très souvent,il pouvait réunir les sommes que
le Trésor public ne réunissait pas. Même du temps de feu Sakrara,chacun savait ceci.
Quelqu’un rirait à présent,en disant que le détail est insignifiant. Eh,bien !... non et non ! En
France par exemple,le Trésor public ne supporterait pas qu’un particulier soit plus riche que
l’ Etat" ? Allez savoir ! Au Cameroun, la Trésorerie néocoloniale sur place, confisquerait plu-
tôt les dépôts du milliardaire. Et en échange des travaux effectués, on lui mettra les impôts à
payer immédiatement,capables d’être quantre à cinq fois plus élevés que le contenu des fac-
tures de routes qu’un honnête travailleur venait pourtant de construire généreusement.. Voilà
en partie un des détails de la vie de feu Oumarou Kanazoé qui me marque beaucoup .Dans
mon livre à venir : "La Zone Franc CFA Tropicale:Un Système Monétaire International ? Abso-
lument pas" !, je parle de cet entrepreneur-ci. Les Négro-Africains sont des débrouillards nés.
Les banques néocoloniales qui se maintiennent par la force et ruse chez nous,ne prêtent pas.
Les milliardaires chez nous sont donc très souvent des self-made men comme Fotso Vic-
tor,Kamgaing,Kadji ou feu Kouam Samuel de Camvin au Cameroun. Leurs histoires ressem-
blent toutes à celles de feu Kanazoé qui en 1950, entame une carrière comme petit détaillant
ambulant entre le Burkina Faso,le Ghana et la Côte D’Ivoire. Les distances qu’il parcourt
chaque jour pour faire le porte-à-porte sont impressionnantes.