La station au sol du premier satellite burkinabè, baptisé « Burkina-Sat1 », a été réceptionnée par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Pr Alkassoum Maïga, ce jeudi 27 août 2020 dans la matinée, au sein de l’Université Norbert-Zongo de Koudougou. Il s’agit d’une première en Afrique francophone, selon le physicien de l’espace, Pr Frédéric Ouattara, par ailleurs Président de l’Université Norbert-Zongo.
La réception de la station au sol marque la fin de la première phase du projet de construction du premier satellite du Burkina Faso. Cette étape a consisté en l’installation d’appareils permettant de communiquer avec les satellites.
Disposée dans une salle, la station est composée d’un appareil pour l’acquisition de mesures, d’une unité centrale, d’un écran de contrôle et d’un module radio-transmetteur et receveur ; le tout relié à une antenne UHF/VHF fixée sur le toit de l’immeuble.
Les antennes serviront pour la communication entre la station au sol et les satellites qui passent au-dessus de Koudougou, a dit le doctorant en 2e année de Physique ionosphérique, Alphonse Sandwidi. « Au regard des signaux transmis par les satellites passant au-dessus de la station, seule l’antenne VHF couvrant la plage (30-300 MHz) est utilisée pour la réception. L’UHF sera utilisée pour la transmission de données de Burkina-Sat1 qui émet dans cette gamme de fréquence (300-3000 MHz) », a expliqué le doctorant.
Pour lui, la station au sol est en état de marche. Elle a déjà enregistré des images de satellites américains. Celles-ci ont permis de suivre en temps réel l’évolution, la probabilité et l’intensité des précipitations et de la température. Le Burkina Faso est le seul de l’Afrique francophone à disposer d’une station au sol, a soutenu le porteur du projet, Pr Frédéric Ouattara. Il a en outre souligné le caractère civil du satellite qui fournira aux paysans les prévisions pluviométriques et l’avancée du désert, entre autres. Aussi, il permettra, grâce à la télémédecine, de prévenir des maladies respiratoires.
« Nous sommes à la 2e phase, c’est-à-dire la construction du satellite lui-même. Nous sommes en train d’acquérir les différents éléments constitutifs du satellite », a ajouté Pr Ouattara. Cette 2e phase coûtera 110 millions de F CFA. « La 3e phase va coûter entre 350 et 400 millions de F CFA, parce qu’il faut tenir compte du coût de transport, du sol jusqu’à la station spatiale internationale et des frais d’entretien dans l’espace pour une durée à 3 à 5 ans », a indiqué le physicien spatial. Il a précisé que cette étape ne dépendra pas du Burkina Faso seulement, car elle doit se faire dans le cadre de la coopération avec des pays lanceurs de satellites comme la Chine populaire, le Japon…
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Pr Alkassoum Maïga, a dit que le président du Faso Roch Kaboré a eu raison de faire confiance au physicien de l’espace et à son équipe. « Quand il nous a présenté le projet, on y a cru, et le président du Faso a donné des instructions. En tant que ministre de tutelle, je n’avais autre devoir que de l’accompagner », a déclaré Alkassoum Maïga.
Il a loué les mérites du Pr Frédéric Ouattara et les résultats qui ont été donnés à voir. Il l’a rassuré de son soutien indéfectible. « Le Burkina est fier de ce qui est en train de se faire… S’il y a un seul projet qu’il faut faire avancer, c’est bien celui-là. Il est d’intérêt stratégique, ne serait-ce que pour notre sécurité alimentaire, pour prévenir les catastrophes, certaines maladies », a ajouté le ministre Alkassoum Maïga.
Mettant à profit son séjour à Koudougou, le Pr Alkassoum Maïga a réceptionné et visité des infrastructures universitaires. Il a officiellement inauguré un amphithéâtre de 750 places, composé aussi de bureaux, de vestiaires, d’un magasin. Le ministre a réceptionné une partie du mur de clôture, long d’un kilomètre et de 1,50 mètre de hauteur. Ces ouvrages ont coûté plus de 2 milliards 220 millions de FCFA. Au sein du campus de Koudougou, d’autres infrastructures sont en cours de réalisation. Il s’agit d’un amphithéâtre, de la 2e partie du mur de clôture…, pour un coût de plus de 496 millions de F CFA.
Raogo Yaméogo
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