Avec son calme de pachyderme, il sait aussi entrer subitement dans une colère homérique. Syndicaliste de la première heure, Tolé Sagnon, par son physique et sa force de frappe, fait penser au bulldozer. C’est un homme de conviction, d’engagement et de fidélité.
La cinquantaine épanouie, cet enfant des Cascades est assurément l’une des pièces maîtresses de l’armature syndicale burkinabè.
Secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) depuis plus d’une décennie, toujours volontaire et déterminé, il a souvent donné de l’urticaire au régime de Blaise Compaoré pendant les années de braise qui ont suivi la tragédie de Sapouy.
Toujours aux premières loges pour les activités du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques, dont il est le vice-président, Tolé est l’archétype de l’homme du serment et de l’honneur, comme on en trouve très rarement aujourd’hui dans notre environnement où toutes les valeurs semblent se réfugier dans un hédonisme impénitent.
Jamais usé par le combat et les assauts de ses vis-à-vis, le « Général » fait du syndicalisme son principal viatique sur la terre des vivants. Cet homme à l’allure de titan est toujours resté égal à lui-même et trouve tout le sens de la vie en se mettant entièrement à la disposition d’autrui pour un mieux-être collectif.
Les dieux de l’olympe syndicale n’oublieront pas de sitôt cette grande icône qui alterne avec panache la sérénité et la véhémence.
Le Pays
