Actualités :: Hommage aux héros nationaux : Et Thom Sank dans tout ça ?

Au fil des années, le 4-Août est devenu un jour ordinaire. Aujourd’hui est donc un jour comme les autres du point de vue de la loi puisqu’il n’est pas ’’chômé et payé’’. N’empêche cependant que cette date reste porteuse d’une charge historique que le temps n’a pas encore effacée.

D’ailleurs, le devrait-il ? Assurément non ; et c’est là tout l’intérêt de la réflexion de la politique actuelle menée par les autorités du pays des Hommes intègres et relatives à la place faite aux héros de la Nation.

La tumultueuse histoire politique du Burkina ayant eu ses hauts et ses bas, il a été décidé de passer l’éponge et de repartir sur de nouvelles bases. Le 30 mars 2001 se devait d’exorciser toute la nation. A l’occasion, d’importantes décisions ont été prises comme celles de réhabiliter tous ceux qui, à un moment ou à un autre de l’évolution de ce pays, ont été au-devant de la scène. Les héros nationaux devaient donc être magnifiés pour consacrer la paix des curs.

Plusieurs années après, on scrute vainement l’horizon sur la mise en uvre de cette action politique importante. On sait seulement qu’un grand chantier est en cours du côté de Ouaga-2000 pour rappeler au bon souvenir des Burkinabè l’action salvatrice de certains de ces dirigeants du passé.

A dire vrai, il est difficile de se contenter de ce chantier lointain alors que le centre-ville regorge de monuments, ronds-points et avenues arbitrairement attribués à des personnalités qui partagent peu de choses en commun avec la nation burkinabè. Il ne s’agit nullement d’un appel à vivre en autarcie. Du reste, dans un village planétaire qui n’a jamais eu autant de sens que dans cette ère de l’informatique, il serait suicidaire de vouloir vivre isolé. Il est cependant de bon alois de rendre aux héros nationaux la digne place qu’ils méritent.

Au premier rang de ceux-ci, le président Thomas Sankara, qui, en dépit des reproches fondés qui lui sont adressés, aura marqué son temps et l’histoire de ce pays. Quoi qu’on puisse dire, il a été l’espoir d’une génération et il faut savoir lui donner sa part de contribution dans la bonne santé économique du Faso aujourd’hui. L’ajustement économique qui a évité au Burkina de couler est de son fait. Par son action, le Burkina a été mieux connu.

Du reste, dans sa première déclaration de chef d’Etat, Blaise Compaoré lui-même reconnaissait à Thomas Sankara, le camarade révolutionnaire qui s’est trompé, les vertus d’un homme qui a osé pour son peuple.

Pour toutes ces raisons, Thomas Sankara mérite mieux de la République. La sincérité du pardon des dignitaires de la quatrième République se mesurera à l’aune de la considération faite aux héros nationaux. Thomas Sankara n’est pas le seul laissé-pour-compte.

Dans le lot des oubliés, il y a aussi le général Sangoulé Lamizana, ancien chef de l’Etat. Le père de l’Armée nationale était comme vénéré par l’ensemble des populations et sa mort a en tout cas permis de mesurer la popularité dont il jouit encore plusieurs années après son départ du pouvoir.

Pour tous les services rendus à la nation, le général Sangoulé Lamizana n’est immortalisé pour l’instant que par un petit stade de province à Tougan (Sourou) et par une rue d’un kilomètre dont le baptême n’a fait déplacer que les membres du conseil municipal de Ouagadougou et quelques ministres.

La vraie éducation civique, celle qui incitera les enfants de ce pays à donner le meilleur d’eux-mêmes pour la patrie, s’enseigne plus facilement à travers la reconnaissance de la Nation à ses fils méritants. Le cas Thomas Sankara est une question posée et à résoudre.

Adam Igor
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