Actualités :: Corruption : Comprendre le phénomène pour mieux le combattre

La lutte contre la corruption et les délits voisins est une nécessité prioritaire pour le député Mahama Sawadogo. Dans le présent écrit, il relève les rôles de veille et d’alerte joués par le REN-LAC dans cette lutte dont l’action complète utilement celle du gouvernement.

La corruption consiste, pour un administré ou un justiciable, à rémunérer la complaisance d’un agent de l’Administration (publique ou privée). Définie de cette manière, la corruption a naturellement des causes découlant du fonctionnement même de l’Administration.

Une administration bureaucratisée, entendue dans le sens de complexe et lente à réagir aux sollicitations des citoyens, favorise la corruption. En effet, l’administré pressé ou impatient aura tendance à proposer, voire offrir des cadeaux à l’agent chargé de traiter son problème. Des enquêtes menées ont amené certains spécialistes de la lutte contre la corruption à affirmer que « La plupart des pots-de-vin tendent moins à modifier les décisions administratives dans un sens favorables aux intéressés qu’à en accélérer le processus ».

Une autre cause de la corruption et des délits voisins (trafic d’influence, détournements), d’après les spécialistes de la lutte contre la corruption : les problèmes économiques. On estime que les bas salaires favorisent généralement la corruption, même si on reconnaît en même temps que certains agents suffisamment bien rémunérés ne sont pas à l’abri du phénomène.

La corruption et les délits voisins auraient également pour cause des aspects d’ordre éthique découlant des tentations de la société moderne pour la satisfaction desquelles l’argent est une valeur cardinale.

En effet, l’argent, pour beaucoup de personnes, apparaît comme la valeur de référence dans les sociétés d’aujourd’hui au détriment de l’honnêteté, du patriotisme, etc.

La lutte contre le phénomène de la corruption et les délits voisins est aujourd’hui une nécessité prioritaire pour la plupart des pays. Selon les spécialistes, cette lutte est pourtant rendue difficile pour deux raisons au moins :

d’abord c’est l’union du corrupteur et du corrompu dans leur silence du fait que généralement les codes prévoient des peines (voire les mêmes) pour les deux complices ;

ensuite il y a l’échec de la répression. En effet, « La sanction pénale qui est censée à la fois punir, intimider, éliminer ou neutraliser provisoirement, amender et resocialiser le délinquant tout en exerçant un effet de dissuasion sur les imitateurs éventuels » semble n’avoir pas atteint ses buts. En témoignent les scandales relatés fréquemment par les médias occidentaux.

Les mesures préventives et répressives du gouvernement

Si la première raison semble être reconnue et acceptée par tous, la seconde, en revanche, ne fait pas l’unanimité chez les acteurs politiques de notre pays. En effet, certains pensent plutôt que c’est l’impunité qui rend difficile la lutte anti-corruption. En vue de tenir compte des deux points de vue, le gouvernement a orienté sa lutte dans deux directions, à savoir la prévention et la répression.

Au titre des mesures gouvernementales entrant dans le cadre de la prévention, on peut retenir certains aspects de la réforme de l’Administration, la ratification des instruments internationaux de lutte contre la corruption, la création du Comité national d’éthique chargé de moraliser la vie publique.

Quant aux mesures s’inscrivant dans le cadre de la répression, la plus significative est la création de la Haute autorité de lutte contre la corruption. Naturellement les performances gouvernementales en matière de lutte contre la corruption dépendront des compétences et des moyens mis à la dispositions des structures commises à cette lutte.

En conclusion de notre propos nous voudrions relever les rôles de veille et d’alerte que joue le REN-LAC dans la lutte anti-corruption. L’action du REN-LAC complète utilement celle du gouvernement et constitue une précieuse contribution de la société civile à la lutte de tous contre le phénomène de la corruption ainsi que des délits voisins.

Mahama Sawadogo Député

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