Actualités :: Lassané Savadogo : "La réhabilitation administrative et financière a redonné (...)

Le 30 mars 2005, le Fonds d’indemnisation financière des personnes réhabilitées (FIFPR) bouclait ses activités au cours d’une cérémonie d’adieu à Ouagadougou.

Une décennie (1995-2005) au service de la paix, de la consolidation de l’Etat de droit et surtout de la réconciliation des Burkinabè avec eux-mêmes, dans la perspective d’un Burkina démocratique où chaque citoyen contribue pleinement au développement.

Telle est la conviction exprimée par le ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, Lassané Savadogo, dans cet entretien à bâtons rompus.

S. : Avec le recul, quels enseignements tirez-vous de l’indemnisation des personnes réhabilitées dans la consolidation du dialogue social et de la paix au Burkina ?

Lassané Savadogo (L.S.) : L’histoire du Burkina est accidentée, marquée par des évolutions en dent de scie avec des périodes d’Etat de droit et surtout des Etats d’exception. Elle s’est accélérée à partir des années 80 avec à la clé beaucoup de dommages, de préjudices qui ont porté atteintes aux intérêts d’une partie des citoyens burkinabè. Il s’était produit une sorte de cassure sociale. Pour avancer de manière apaisée, sereine vers un Etat de droit véritable, la prise de dispositions pour ressouder un temps soit peu le tissu social s’avérait comme un impératif. Le principe de la réhabilitation et le Fonds d’indemnisation financière ont permis de donner l’espoir à une composante essentielle de notre nation sur le sentiment que ces personnes n’ont pas été abandonnées. C’est la preuve qu’existe une certaine forme de justice au Burkina qui vise à permettre à tous les citoyens de contribuer au développement de ce pays dans la paix et la démocratie.

S. : Le 30 mars le Fonds clot ses activités alors que le Burkina célèbre à la même date, la Journée nationale de Pardon (JNP). Qu’est-ce qui explique cette coïncidence ?

L.S. : La coïncidence est tout à fait normale. La réhabilitation administrative a anticipé sur la Journée nationale de Pardon qui est le produit d’une évolution dont fait partie cette dernière. Tout a commencé en 1987 avec l’avènement du Front populaire et les différentes mesures d’apaisement sociales. Rappelez-vous que des enseignants avaient été dégagés sous la Révolution pour fait de grève. Par la suite, elles (les mesures) ont été élargies pour prendre en compte l’ensemble des traumatismes subis par des agents de la Fonction publique à travers leur carrière, ou leur emploi. Ceci de 1960 à 1991. Mais, la réhabilitation administrative ne pouvait pas permettre de prendre en compte tous les préjudices causés à des citoyens dans ce pays. C’est pourquoi un fonds a été institué pour les violences en politique. Ce fonds vient compléter par conséquent l’indemnisation financière faisant suite à la réhabilitation administrative. Ce sont deux structures qui se complètent parfaitement. En célébrant la clôture du fonds, nous avons voulu mettre en évidence la relation naturelle, évidente qui existe entre FIFPR et la JNP.

S. : Il est ressorti dans le discours que certains indemnisés ne se sont pas présentés pour percevoir leur dû. Qu’est-ce qui est prévu pour gérer ces cas maintenant que le FIFPR a clos ses activités ?

L.S. : Il n’y a aucun problème. L’Etat est animé par la recherche du bien-être collectif. Mais, l’administration pose chaque jour des actes de nature à porter atteinte aux intérêts des citoyens. Voilà pourquoi existe le principe de la responsabilité administrative. Les activités du FIFPR sont en effet extraordinaires parce que des faits se sont accumulés à un moment donné et il était important de les vider pour avancer dans la concorde sociale. Dans le fonctionnement de l’Etat, des mécanismes sont prévus pour réparer les préjudices à lui causés aux autres acteurs sociaux. 230 personnes réhabilitées sur les plans administratifs et financiers ne sont pas allées percevoir leurs indemnités d’un montant total de 37 millions F CFA. 178 autres réhabilitées administrativement, n’ont pas déposé de dossier pour l’indemnisation financière. La clôture des activités du Fonds ne signifie pas que ces dossiers sont clos. Nous transférons les dossiers aux structures pérennes chargées en situation normale de gérer ces types de cas. Cette tâche revient désormais aux structures du ministère des Finances et du Budget. Le FIFPR a fonctionné depuis les 10 ans, avec un budget de plus de 200 millions F CFA. Le Fonds a 11 agents dont 3 cadres. En plus des charges de fonctionnement, le FIFPR loue le bâtiment. Parallèlement, nous enregistrons une baisse sensible des activités du Fonds, le maintenir serait donc antiéconomique (budgétivore).

La clôture du Fonds n’aura aucune incidence sur le traitement des dossiers ou des préjudices qui pourraient naître du fait du fonctionnement normal de l’administration ou de l’Etat.

Interview réalisée par Nadoun S. COULIBALY (coulibalynadoun2002@yahoo.fr)
P. Pauline YAMEOGO
Sidwaya

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